Les Élémentaires Cycle 1 1.Le retour des protecteurs

Chapitre 20

Zaïna se réveilla dans un lit de camp. Elle regarda autour d'elle. Tout semblait calme. Rien n'avait bougé. Tout était comme elle l'avait laissée. Un petit lit de camp, un sac rempli d'affaires, Lumina qui dormait à côté d'elle. Dehors, il n'y avait presque aucun bruit, mise à part quelques gazouillement d'oiseaux. En se concentrant, elle entendait un bruit léger et répétitif, mais elle n'arrivait pas à le reconnaître, elle n'avais jamais rien entendu de pareil. Elle reconnaissait des pins dont les ombres se dessinaient sur les pans de la tente à la lumière du soleil naissant. Ce devait être à peine l'aube. Elle n'avait aucune notion du temps.

Zaïna ne se leva pas tout de suite, préférant restée couchée et profiter de ce rare bonheur. Il ne se passait rien. Elle ne pensait à rien. Tout allait bien. Comment ne peux pas en être heureux ? Elle posa les yeux sur Lumina. Elle était dans un sommeil paisible. La dragonnette n'en avait pas vraiment profité depuis que Zaïna l'avait libérée de la Forteresse Polaire. Cette aventure avait été fatigante, éreintante, pour l'élémentaire. Ça avait était un peu sa première mission, une mission de sauvetage. C'était la première fois qu'elle avait dû utiliser ses pouvoirs en conditions réelles. Elle avait failli en mourir. Elle s'en était tiré de justesse.

En scrutant Lumina à côté d'elle, un détail frappa Zaïna : elle était blessée. Une légère cicatrice se distinguait sur son front. C'est alors que tout lui revint en mémoire. Le contact de Noark qui avait un bateau pour s'échapper. Plisp qui voulait la tuer. Simengla qui était venu la sauver. Lumina qui avait failli y rester. Et elle, qui était désespérée. Sous l'émotion de ces souvenirs, elle lâcha une petite larme. Elle avait encore du mal à réaliser tout ce qu'il s'était passé. Elle ne voulait pas y croire. Pourtant, elle devait s'y résigner. Elle ne pouvait rien y changer. Rien.

Elle se leva. Elle ne s'était pas changée. Son dernier souvenir clair remontait à ce gigantesque dragon qui surgissait de nul part pour la sauver. Elle s'habilla en vitesse et sortit dehors. Zaïna constata qu'il ne s'agissait pas du camp de la résistance. Au fond d'elle-même, elle aurait voulu croire à un rêve, à un cauchemar. Il n'y avait que deux tentes dans une petite clairière. Simengla était assis entre les deux, au bord d'un petit feu, il préparait à manger. Couché un peu plus loin, le gigantesque dragon blanc observait la scène. Elle n'arrivait pas à savoir s'il dormait où s'il surveillait les environs. Peut-être faisait-il les deux ?

Zaïna le rejoignit. Simengla ne bougeait pas, il ne l'avait pas vu. Elle s'assit en face de lui. Il releva légèrement la tête. Il ne disait rien, attendant sûrement qu'elle lui parle en premier. Zaïna restait muette, ne sachant pas par quoi commencer. Elle avait trop de questions en tête. Pourquoi avait fait ça ? Comment a-t-il su ? Comment est-ce possible ? Tout se mélangeait et elle ne parvenait pas à faire le tri. Finalement, ce fut Simengla qui engagea la conversation :

« Bonjour. »

Zaïna était hésitante. Le ton de la conversation était très inhabituel. Elle ne savait vraiment pas quoi répondre.

« Bon... Bonjour.

-Tu as bien dormi ?

-Je... Je crois...

-Tu es restée deux jours dans ta tente. Je n'ai pas voulu te déranger. Je suis juste venu pour panser tes blessures et celles de Lumina. D'ailleurs, où est-elle ?

-Elle dort encore... Je... Je n'ai pas voulu la déranger.

-Je comprends... Tu as faim ? »

Il lui tendit un morceau de viande qui venait de cuire. Zaïna le prit timidement. Elle se rendit compte qu'elle avait faim. Si Simengla disait vrai, elle n'avait pas mangé depuis trois jours. Son ''déjeuner'' disparu en moins d'une minute. Elle n'avait rien mangé d'aussi bon depuis longtemps, du moins c'est la sensation qu'elle avait. Une fois sa part engloutie, Simengla lui en proposa une deuxième. Elle refusa. Elle voulait discuter d'abord, elle voulait des réponses.