Chapitre 19

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Zaïna n'en revenait pas. Elle avait faillit faire un arrêt cardiaque. Elle n'arriva pas à réaliser ce qu'elle voyait. Ça lui semblait invraisemblable, impossible ! Simengla ? L'Esprit de Glace ? Elle n'arrivait pas à y croire. Elle ne pouvait pas y croire. Simengla avait disparu pendant qu'elle était en train de s'entraîner dans la forêt, avec l'Esprit, à la grotte qui protégeait la Pierre de Glace. Elle l'avait appris quand Noark l'avait ramené au camp de la résistance. Il s'était capturé par des mages noirs, comme Aïssa et tous les autres, et ils devait l'avoir torturé puis tué. Il ne pouvait être vivant. Il ne devrait pas être là, devant elle, en train de se battre pour la protéger, pour la sauver.

De là où elle était, elle voyait une scène inimaginable. Noark, qui se révélait être un massacreur d'élémentaires, connu sous le nom de Plisp, qui se faisait passer pour le conteur du village depuis plus de quinze ans. Il affrontait l'Esprit de Glace, la réincarnation de tous les élémentaires de glace passés qui se révélait être un de ses meilleurs amis, Simengla, qui lui aussi avait visiblement des pouvoirs de glace et était donc, par conséquent, lui aussi élémentaire de glace. Lumina, sa dragonnette qui était liée à ses pouvoirs, au sol, devant la paroi d'une grotte, même grotte contre laquelle la jeune fille était adossée, qui était gravement blessée et évanouie. Zaïna ne savait plus où donner de la tête.

Simengla se releva, laissant tomber le costume de l'Esprit et révélant sa tenue habituelle, celle qu'il portait tout le temps. Plisp le laissa faire, jaugeant son adversaire, visiblement lui aussi très surpris.

« Alors, tu n'es pas content de me revoir Plisp ? Ça fait un moment n'est-ce pas ?

-Je ne m'attendais pas à te revoir en effet, mon cher petit apprenti conteur. Dis-moi, comment as-tu su ?

-Oh, ce n'est pas bien compliqué. Tu es peut-être un as du déguisement, mais en matière d'espionnage, tu es de loin un des pires. Je n'ai jamais lâché Zaïna, jamais. Je l'ai suivie lorsqu'elle avait été capturée par Scorpion et Ortie. Je l'ai suivie lorsque tu l'as emmenée dans ce faux camp de résistance. Je l'ai suivie lorsque vous êtes allés à la Forteresse Polaire pour délivrer Lumina. Et aujourd'hui encore, je l'ai suivie pour voir ce que tu ferai, quand est-ce que tu ferai tomber le masque, quand est-ce que tu l'attaquerai. Je ne pouvais intervenir quand qu'en cas d'urgence. Je ne pouvais pas risquer ma couverture.

-Tu ne réponds pas à MA QUESTION ! s'impatienta Plisp. Je ne t'ai pas demandé comment tu as-su que j'étais ici, avec cette élémentaire de pacotille. Je t'ai demandé COMMENT AS-TU SU QUI J'ÉTAIS RÉELLEMENT ?!

-Rien de plus simple. Tu n'es pas si futé que ça mon vieil ami. »

Il prenait un ton moqueur et dénigrant, ce qui visiblement énervait beaucoup Plisp.

« Tu sais comment se transmettent les pouvoirs des élémentaires mieux que personne, n'est-ce pas ? Sois par une passation lors d'une cérémonie particulière, sois par descendance. Vois-tu, mon père m'a beaucoup parlé de toi.

-Tu m'en vois ravi, lui répondit-il avec ce qui ressemblait à une lumière de fierté dans les yeux.

-Ou plutôt, se corrigea Simengla, de quelqu'un qui se déguiser tout le temps pour tromper ses ennemis et tenter de les tuer, mais qui pourtant n'y arrivait jamais. Il finissait toujours par disparaître et à revenir encore et encore, toujours sous une autre identité. Mon père me rappelait sans cesse de me méfier de tous ceux qui me paraissait louche, que ça pouvait toujours être ce... Plisp.

-Ton père ne manquait pas de lucidité.

-Pourtant, dès que j'ai t'ai vu, il y a quelque chose qui me semblait bizarre. Quand je suis arrivé au village avec ma mère, je me suis renseigné sur les coutumes locales, le fonctionnement du village et tout un tas d'autres informations qui me semblait utile. Je n'avais que quatre ans à cet époque, mais j'avais appris de mon père. »

Les Élémentaires Cycle 1 1.Le retour des protecteursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant