LEGACY ⚜️ : Le pouvoir de la couronne (TOME 1)

CHAPITRE 1 : (Carmen) La dolce vita

Carmen - Lana Del Rey

"Hormis le mariage, rien ne plaît tant aux filles qu'une peine de cœur, de temps à autre."

Carmen fronça les sourcils en lisant ce passage du livre qu'elle était en train de lire en ce moment : Orgueil & Préjugés de Jane Austen. Même si elle aimait beaucoup le travail de cette auteur qu'elle venait de découvrir, Carmen n'était pas d'accord avec ce point de vue. Elle détestait quand le seul et unique centre d'intérêt des femmes était l'amour. Leur raison d'être sur cette terre se résumait-elle donc à celà?

Carmen refusait d'y croire. Sa vie sentimentale ne l'intéressait guère, elle savait que malgré tout, elle n'avait pas trop le choix de son destin amoureux. On associait que très rarement mariage et amour dans son milieu. Et le meilleur (et seul) exemple qu'elle avait eu étaient ses parents. Aucune once d'amour ne se dégageait de leur relation, et à chaque fois que le roi revenait à Cagliari, les deux époux passaient leur temps à se disputer.

Cela ne donnait aucune envie à Carmen de se marier, et encore moins de trouver l'amour.. Le mariage était surtout un acte politique, d'alliance avec un autre pays, pour renforcer son pouvoir, rien d'autre. Et de toute façon, ce n'était pas plus mal comme celà. Carmen n'avait pas l'âme romantique, elle était trop indépendante pour celà. Comment pouvait-on tomber éperdument amoureux d'un autre être, au point d'en perdre complètement la tête? Elle était heureuse comme elle l'était : profitant de sa propre compagnie, de sa famille et de sa Sardaigne natale.

Elle avait toujours vécu ici, au Palazzo Regio au coeur du parc Sette Fratelli à Cagliari. Suite à l'unification italienne, son père, le roi Salvatore III, voyageait entre Turin et Cagliari. Carmen, quant à elle, refusait de quitter sa Sardaigne natale.

Elle aimait tellement la nature qu'elle passait la plupart de son temps dans les jardins du Palais, partageant son temps entre ses livres et ses balades à cheval en pleine nature. Silvia, sa gouvernante, l'a reprenait à chaque fois à cause de ses nombreux retards. Elle était souvent tellement absorbée par sa lecture qu'elle en oubliait les horaires.

Comme cet après-midi là, Carmen devait accueillir son père pour son retour. Il avait l'habitude de passer la semaine à Turin et de revenir le vendredi soir afin de passer le week-end avec Carmen et sa petite sœur, Chiara. Malgré les relations tendues avec sa mère, Isabella, son père tenait à revenir tous les week-end, ne serait-ce que pour l'équilibre de Chiara, qui avait à peine 10 ans.

"Carmen? Carmen?" cria Chiara à travers les jardins du Palais. "Papa est arrivé !"

Carmen sursauta en entendant sa petite sœur. Elle avait complètement oublié l'heure et s'était laissée absorbée par sa lecture. Elle se leva rapidement du banc sur lequel elle était assise pour rejoindre Chiara qui la cherchait, à quelques mètres de là.

"Je suis là gattina !" répondit Carmen en se dirigeant vers elle, d'un pas rapide.

Elle se baissa à la hauteur de sa petite sœur qu'elle surnommait affectueusement gattina depuis toute petite.

"Désolé, je n'ai pas vu l'heure passer." dit-elle en embrassant sa joue avant de se relever pour prendre sa main et l'accompagner dans l'immense salon.

Comme à l'accoutumée, ses parents étaient encore en train de se disputer, cette fois-ci au sujet d'un certain voyage en Grande-Bretagne. Pourtant le royaume britannique n'était pas allié de l'Italie, pourquoi son père se rendrait-il là-bas?

"Les anglais nous méprisent ! Pourquoi vouloir s'allier avec eux? C'est-" sa mère, apparemment furieuse, fut interrompue par Carmen qui se racla la gorge en entrant dans la pièce. Elle ne voulait pas que Chiara soit témoin de leur dispute incessantes.