Chapitre 24

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anatomy, kenzie

Louis soupira en passant les mains sur son visage, avant de faire tourner son drap entre ses doigts, les yeux fixés au plafond. Ses yeux le brûlaient à cause de toutes les larmes qui s'en étaient échappées depuis plusieurs heures, et il avait un goût de sang dans la bouche, à force de se mordre la lèvre pour éviter de pleurer encore plus qu'il ne le faisait déjà. Cela faisait des heures qu'il était allongé sur son lit, sans bouger, regardant le plafond en s'efforçant de ne penser à rien.

A côté de lui, Niall et Lana étaient assis, tous les deux sur leurs téléphones. Cela faisait douze heures que Louis n'était pas sorti de sa chambre, alors voilà un quart d'heure que ces deux-là avaient frappé à sa porte jusqu'à ce qu'il les laisse entrer. En voyant son état, Lana avait serré Louis dans ses bras, et Niall s'était même joint à leur étreinte. Ils s'étaient installés sur le lit de Louis, et celui-ci leur avait tout raconté. Ils n'avaient même pas eu à demander, c'était sorti tout seul. Louis pensait que ça allait aller mieux après, que le poids dans sa poitrine s'allégerait, mais c'était faux. Ça n'aidait pas du tout.

Louis se souvenait de ces vacances, quand il était petit. Ses parents les avaient emmenés, lui et ses sœurs, au bord d'un lac pendant une journée entière. Ils l'avaient passée à se baigner, et Louis avait coulé Daisy et Phoebe une bonne centaine de fois. Et alors qu'il s'était retrouvé tout seul dans l'eau, ses parents occupés à installer les serviettes sur la berge, il avait vu quelque chose briller au fond de l'eau, et il était allé voir. Au final, il n'avait pas réussi à récupérer cette chose, parce que son pied s'était coincé dans quelque chose avant, et il avait paniqué alors qu'il ne parvenait pas à revenir à la surface.

La panique avait fait sortir tout l'air de ses poumons, qui s'étaient remplis d'eau. Il n'arrivait plus à respirer, ses yeux le brûlaient et peu importe ce qu'il faisait, il n'arrivait pas à décoincer son pied. Il croyait vraiment qu'il allait mourir, avant que sa mère ne plonge dans l'eau pour le décoincer.

Ce qu'il ressentait dans sa poitrine depuis quelques heures, c'était assez similaire. Respirer semblait si difficile qu'il se demandait comment il avait pu le faire pendant dix-neuf ans. La simple l'idée de se lever de son lit pour faire quoi que soit était insupportable, et il envisageait sérieusement l'idée de rester là jusqu'à ce qu'il meure de faim.

Harry n'avait pas eu tort avec sa putain de métaphore. Il se noyait, et Louis, comme un idiot, avait plongé aussi.

Mais ç'avait été plus fort que lui. Alors qu'il se baignait dans le lac, la curiosité lui bouffait la poitrine, et il avait été comme obligé de plonger pour aller récupérer cette chose brillante. Et depuis plusieurs semaines, il n'y avait que Harry dans son esprit, à un tel point qu'il se demandait comme il avait réussi à se concentrer sur ses cours en sachant que le garçon était toujours quelque part. Et il aurait sûrement mourut s'il n'avait pas pu le serrer contre lui et embrasser son sourire. Il ne savait pas comment il aurait survécu aux examens, à ses parents, au stress sans Harry. Mais apparemment, Harry n'avait rien fait que lui apporter juste un peu plus de temps, parce que dans tous les cas, Louis était là. Sur son lit, impossible de penser correctement.

Ça le tuait, d'imaginer une possibilité, un monde dans lequel lui et Harry ne marchaient pas. Il voulait que ça marche. Il n'avait jamais rien voulu quelque chose plus que ça. Il ne voulait pas d'une réalité où il se réveillait sans aucun message l'attendant sur son téléphone, où il ne pouvait s'échapper avec Harry pour manger tous les deux au fond du parc, et où il ne venait pas s'asseoir à côté de lui pendant les soirées auxquelles ils assistaient tous les deux. Pourtant, une vie sans Harry, ç'avait été son quotidien pendant dix-neuf ans, mais maintenant, c'était impossible de revenir à la normale. C'était ça, la normale. Harry.

LE CIEL A DÉBORDÉ, larry stylinsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant