Chapitre 59 - Lyllea 👤

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J'enfile mon manteau en jetant un regard de travers à Phoenix, qui veut absolument que je reste à la maison me reposer.

-Regarde-moi bien Phoenix, dis-je alors fermement. Moi en vie, je ne resterai jamais enfermée ici.

-Mais... Tente-t-il de se défendre.

-Pas de mais, le coupé-je en attrapant mes clefs de voiture sur le meuble de l'entrée.

Je ferme les boutons de ma veste et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, Phoenix surgit et se pose devant la porte pour me bloquer l'accès.

-Phoenix, je peux passer par derrière.

-Tu veux que je passe par derrière aussi ?

Son sourire me fait immédiatement comprendre le sous-entendu, qui me fait lever les yeux au ciel.

-Je veux sortir.

-On n'a pas fini de discuter, toi et moi. Ou vous et moi ? T'en penses quoi ?

Il ne me laisse pas le temps de répondre qu'il attrape mon avant bras pour me plaquer avec douceur contre le mur. Il bloque mes poignets et plonge mon regard dans le sien.

-Je peux finir de parler maintenant ?

Je soupire et hoche la tête pour lui laisser une chance de s'exprimer.

-Alors pour le moment, il est tout petit. Tu es d'accord avec moi ? On ne le voit pas, j'ai même pas deviné alors que je te vois nue tous les jours. Eh, me regarde pas comme ça, je sais, presque tous les jours. Il va finir par montrer le bout de son nez, mais je ne veux pas que mes ennemis apprennent que ma femme est enceinte.

-Pourquoi ? T'as honte de nous deux ?

-Oh non tesoro, pour rien au monde, vous êtes même ma fierté. En revanche, je ne veux pas qu'ils l'apprennent parce que ça pourrait vous mettre tous les deux en danger.

-Je ne vais pas rester enfermée jusqu'à ce qu'il ait vingt ans, Phoenix. Tu as beau être le parrain de la mafia sicilienne, je refuse que notre enfant n'ait pas la chance de grandir comme un autre. Alors on va dire que tu vas me laisser une arme et des couteaux pour quand je sors, et que quand mon ventre se verra, tu me donnera un de tes hommes pour veiller sur ma sécurité.

Il a un léger mouvement de recul qui le fait ouvrir les yeux en grand. Je fronce les sourcils en lui demandant ce qu'il lui arrive.

-Alors ça, c'est une solution que je ne pensais que tu n'accepterai jamais. Va pour un garde du corps quand je ne serais pas là. Je vais faire mes recherches, je vais trouver le plus fort et le former dès maintenant pour quand je ne pourrais pas t'accompagner. Sinon, il est évident que je veillerai sur votre sécurité dès que j'en ai l'occasion.

Il embrasse mes lèvres et me relâche enfin pour attraper ses clefs de voiture. Il me regarde de haut en bas puis m'adresse un clin d'œil en attrapant sa veste.

-Dis à Andrea de ne pas s'inquiéter de ma part.

-Si je dis ça, tu sais très bien qu'il va s'inquiéter.

-Dis-lui et débrouille-toi avec.

Je lui assène un coup dans l'épaule et il ricane en sortant du manoir. Je le suis jusqu'au garage où je grimpe à l'intérieur de ma voiture, réparée depuis le malheureux accident de l'année dernière. J'envoie ma musique sur le haut-parleur de la voiture, ce qui fait rire Phoenix.

-Un problème monsieur ?

-Oh non, je me disais juste que le nom Ricci t'irait mieux que Costa.

Et sans me laisser le temps de demander pourquoi, il quitte le garage illico presto. Je grogne et appuie sur mon klaxon, dépitée qu'il ait cette manie de ne pas me laisser poser de questions.

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