Jusqu'à nos retrouvailles (Arthur Morgan x OC)

CHAPITRE 1

L'atmosphère de Beaver Hollow se faisait déjà sentir bien avant l'arrivée au nouveau camp. La région était sombre, humide, puante. C'est comme si elle était hantée. Maudite. La grotte quant à elle, était un concentré de tout cela, en pire. Auparavant lieu d'habitation d'une bande locale surnommée Les Rejetons de Murfree, elle gardait des traces indélébiles des horreurs qu'elle avait abritées. L'odeur extérieure était insoutenable, mais l'intérieur était une vision d'effroi. Du sang était visible du sol au plafond, des morceaux de cadavres en décomposition s'étalaient jusque dans ses entrailles. Impossible de vivre dedans.

Alors qu'à peine quelques semaines plus tôt la bande célébrait sa sortie des montagnes enneigées, et que chacun était prêt à donner du sien pour faire d'un nouvel endroit un lieu confortable pour y vivre, à présent plus aucun rire ne se faisait entendre. Pas un sourire n'était visible sur les différents visages. Seuls régnaient les chuchotements, la méfiance, la peur et la mort.

Et Arthur... ses quintes de toux se faisaient de plus en plus violentes, et de plus en plus fréquentes. Sa peau était pâle contrastant avec le bleu de ses veines qui ressortaient, et ses yeux rouges qui trahissaient sa maladie et sa fatigue.

Hors-la-loi, pourchassé par la Pinkerton ou des bandes adverses comme les O'Driscoll, on lui avait tiré dessus de nombreuses fois. Et pourtant, il allait mourir de la tuberculose. Une foutue maladie. Après tout, il l'avait probablement mérité avec la vie qu'il menait... qu'il avait mené. Son châtiment pour avoir tabassé Mr Downes. Un homme bon, toujours prêt à aider les autres alors qu'il ne possédait pas grand-chose.

Arthur qui n'avait jamais rien fait de bien. Du moins c'est ce qu'il pensait, mais elle était toujours là pour lui rappeler le contraire. Après Mary, après Eliza, il ne pensait pas retomber amoureux un jour. Puis elle était arrivée, et lui avait offert plus que ce qu'il pensait mériter.

Arthur l'avait rencontrée alors qu'il chassait. Elle portait une longue robe blanche. Au départ, il avait cru voir un ange. Puis, leurs regards s'étaient croisés. Il avait vu la peur dans ses yeux et avait pris la décision de poser son arc. Il s'était présenté et elle avait paru se calmer petit à petit. Après quelques minutes de silence, elle avait fini par lui dire son nom. Sa voix tremblait mais elle lui avait demandé son aide : elle était censée se marier le jour même avec un homme qu'elle n'avait jamais rencontré. Mais ce qu'elle recherchait, c'était la liberté. Elle souhaitait voyager. Découvrir. Vivre. Et Arthur lui avait offert tout cela. Depuis cinq ans, ils étaient heureux ensemble. Arthur l'avait même demandé en mariage alors qu'ils étaient encore à Blackwater. Toutefois, ils avaient gardé cela secret le temps que tout aille mieux.

Malheureusement, le moment n'arriva jamais.

Micah était un traître. Et Dutch l'avait aveuglément suivi, allant jusqu'à remettre en doute les paroles de John et Arthur. Il préférait croire un fou dangereux plutôt que ceux qu'il considérait comme ses propres fils.

Arthur aurait dû partir après le massacre de Blackwater. Hosea avait tenté de le prévenir lorsqu'ils s'étaient tous réfugiés à Colter. Ou bien il aurait dû laisser Micah être pendu à Strawberry. Si seulement il avait bien voulu ouvrir les yeux sur ce qu'était devenu Dutch. Sur sa vraie nature. Si seulement.

Mais il était trop tard désormais, et il ne servait à rien de ressasser le passé. A présent, il devait faire en sorte de protéger ceux qui restaient. Tilly avait déjà emmené Jack en sécurité. Abigail était saine et sauve grâce à Sadie et lui, et les deux femmes étaient parties rejoindre Tilly. Mary-Beth et Karen avaient vraisemblablement réussi à s'enfuir également. Il ne restait plus qu'elle. Et il savait exactement où elle serait à l'abri.

Il aida sa jeune fiancée à monter sur sa jument, puis s'installa derrière elle. Il voulait sentir l'odeur de ses cheveux tant qu'il le pouvait encore. Il voulait la tenir contre lui. Cependant, le temps manquait et s'attarder était un luxe qu'ils ne pouvaient pas se permettre. La personne qu'il cherchait était de passage dans la région d'Annesburg, mais il valait mieux se mettre en route rapidement. Il donna un coup de talon dans les flanc du cheval pour le faire avancer, et siffla afin que l'étalon transportant les affaires de la jeune femme les suive.