Chapitre 13

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Sophy

Le Black Sheep avait repris sa route sur le vaste océan et filait gracieusement sa prochaine destination. J'étais encore d'infirmeries avec Cassius. Encore et toujours j'aidais le vieil homme à prendre soin des membres de l'équipage et à organiser la paperasse qu'il avait accumulé ces derniers mois. Qui aurait cru qu'un pirate eusse un stock aussi faramineux de papelard ? Pas moi en tout cas. Mais pour être honnête, j'avais la tête complètement ailleurs. Beaucoup de mes situations personnelles s'étaient drastiquement améliorées. Je pourrais rester en contact avec mon frère et j'avais enfin les faveurs du capitaine Smyth. De quoi combler la femme que j'étais. Mon esprit vagabondait tout particulièrement vers la capitaine la cicatrice. Surtout au moment qu'on avait partagé en haut de cette falaise. Rien que d'y penser me rendait guillerette. Je tâchais de le dissimuler au mieux mais en juger par la question que le docteur me posa je n'étais pas aussi discrète que ce que j'aurais voulu.

« Alors quelle est la situation avec Johana ? »

Je me figeais dans mon mouvement, manquant de peu de faire tomber à la renverse un pot rempli d'algues marines. Après avoir évité la catastrophe, je me tournais vers l'homme avec un air qui se voulait, du moins je l'espère, convaincant.

« Hum, eh bien bonne je suppose. Je suis revenue à bord donc-... »

Le médecin me jeta un regard par-dessus les verres de ses lunettes, un sourire amusé accroché au coin des lèvres.

Il a compris. C'est sûr il a compris... !

« Je suis sûr que tu sais de quoi je parle jeune fille. Ne me prends pas pour un idiot, je ne suis pas né de la dernière pluie. »

L'air que j'ai affiché a dû complètement finir de me trahir puisque l'homme éclata de rire. Je sentis mes oreilles chauffées d'embarras. Dans quelle situation étrange m'étais-je encore fourrée ? Je demandais une voix sûre.

« Ça ne te dérange pas ? »

Il observa en arquant un sourcil. Il stoppa tous ces mouvements et posa le stylo avec lequel il était en train d'écrire pour croiser les bras sur son torse.

« Pourquoi ça me dérangerait ? »

Je me balançais presque sur mes 2 pieds, assez mal à l'aise.

« Non, c'est juste que de ce que j'ai compris Johana est comme ta fille. Alors il me semble qu'avoir ta bénédiction et quelque chose à faire... »

Il me dévisagea quelques secondes en silence. Je commençais à me demander si j'avais dit quelque chose de mal quand le médecin partit dans un fou rire. Je l'observais le désarroi accroché au visage. Il essuya les petites larmes qui s'étaient formées au coin de ses yeux soulevant doucement ses lunettes en fil de fer.

« J'avais oublié que tu venais d'une famille de haute société. S'il n'y a que ça qui te tracasse je te donne ma bénédiction Sophy. Tout ce que je veux c'est que Johana soit heureuse, et tu sembles remplir ce critère à ravir. »

J'acquiesçais doucement. Je tentais de ne rien laisser paraître mais entendre ces mots par la bouche de Cassius me remplissait de joie. Il avait raison, j'étais sûrement de vieille école mais avoir la bénédiction des parents était quelque chose d'important pour moi. Au moins maintenant je l'avais ! Je repris mes activités, remotivé par cette discussion. Je sentais les yeux amusés du médecin sur ma nuque mais n'en faisait rien, j'avais eu ma réponse et j'en étais très satisfaite. La journée passa simplement. Aucun gros problème à signaler, le navire suivait sa trajectoire inexorablement. Je n'eus pas l'occasion de croiser Johanna le midi, elle était encore sur les ponts supérieurs en train de planifier une potentielle attaque sur le navire d'Ali Summar. J'avais eu l'occasion de lui donner tous les renseignements que j'avais à propos de ses positions maintenant il ne tenait qu'a elle de le repérer grâce à son talent pour les cartes, et de lui mettre la main dessus. Je n'aurais pas été d'une grande d'aide dans cette tâche. Mon niveau en carte maritime n'était que le strict minimum afin d'être capable de naviguer dans la mer basse. C'était assez suffisant pour diriger une flotte mais pas assez pour être capable de localiser quelqu'un. Peut-être avait elle aussi des objets magiques pour s'aider ? Je n'en savais rien. La seule chose qui était claire dans mon esprit était que la 2nde ou je verrais cet homme, je ferai tout pour le mettre hors d'état de nuire. Il était dangereux, terriblement dangereux par son intelligence et sa perfidie.

Corsaires (FxF) (En Correction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant