Chapitre 12

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— Alors, écoutez bien parce qu'on ne répétera pas, commença Clément le matin du troisième jour. Vous formez trois équipes, interdiction de se séparer. Avec ma magnifique fiancée ici présente – Louise souriait – nous allons compter jusqu'à cent et pendant ce temps vous devez vous cacher dans un rayon de 150 mètres, on a accroché des rubans aux arbres pour délimiter la zone. Si dans les trente minutes après le décompte vous n'avez pas été trouvés, alors vous avez gagné.

— On gagne quoi, chef ? questionna Noah, joueur, à côté de moi.

— Le droit de rejouer mon pote ! rétorqua Clément.


On rit tous.


— Prêts ? cria Louise, cachez-vous !


Noah m'attrapa par la main et se mit à courir sur le sentier. Je le suivis, un peu choquée qu'il ait eu le contact si facile... Je courus derrière lui, il semblait savoir exactement où aller. Je décidai de ne pas poser de questions mais, quand on arriva devant un grand arbre creux, il s'engouffra à l'intérieur et me tendit la main pour que je le suive.


— Hors de question, dis-je en imaginant la quantité affolante d'insectes immondes qui devaient se planquer là-dedans.

— Pourquoi ? demanda-t-il en ressortant.

— Il doit y avoir des milliards de bêtes, je t'en prie allons nous cacher ailleurs.

— On est dans les bois, Chicot, on n'a pas le choix, fais pas la mauviette et entre dans ce tronc !


Je tirai sur mes manches comme si je sentais déjà des bestioles me grimper dessus et refusai complètement de lui obéir.


— Noah, je plaisante pas, j'en suis pas capable...


Il s'approcha et retira sa veste de jogging.


— Et si je te protège avec ça ? On a assez de place pour ne rien toucher à l'intérieur, je te promets que ça ira.


Pourquoi j'avais envie de le croire comme ça ? Je me laissai faire quand il plaça la capuche de sa veste sur mes cheveux. J'enfilai les manches et inspirai un grand coup avant d'attraper sa main pour qu'il me guide à l'intérieur. Je me faufilai par l'entrée étroite en veillant à ne pas toucher les bords et je me plantai au milieu sans regarder autour pour ne pas risquer de découvrir quoi que ce soit.

On resta là quelques minutes sans parler. J'aimais l'odeur du bois, et celle de sa veste, j'écoutais le silence. Mais, rapidement, je le troublai en poussant un cri de dégoût car je sentis quelque chose grimper sur ma jambe. Quelle idée, de porter un short au milieu des bois ! Je sautillai pour faire tomber le monstre à pattes velues que j'imaginais quand Noah me serra contre lui pour me calmer.


— Eh, calme-toi, ça va, c'est rien du tout...


Je me figeai pendant qu'il se penchait pour attraper l'insecte qui me faisait paniquer.


— C'est rien qu'un papillon de nuit, on l'a dérangé c'est tout.


Mais je tremblais. Ces foutues bestioles, quelles qu'elles soient, étaient vraiment ma phobie ! Noah replaça sa veste pour qu'elle me recouvre jusqu'aux fesses. Effrayée, j'enroulai mes bras autour de sa taille et cachai mon visage dans son tee-shirt sans réfléchir. Pourvu que les autres nous trouvent rapidement ! Noah me tenait dans ses bras aussi, et j'étais trop flippée pour réaliser l'ambiguïté de la situation.


— Je savais pas que t'avais peur des insectes à ce point...murmura-t-il.

— C'est à cause de toi, pourtant, dis-je, ma voix un peu étouffée, en rigolant.

— À cause de l'araignée ?

— Oui, j'avais pas si peur que ça avant.

— Je suis désolé.


Je ne répondis pas, je ne savais pas quoi dire. Il semblait incroyablement sincère. Ce n'était pas si grave. En ville, je n'étais pas handicapée par ma peur. Il resserra un peu plus son étreinte et je me surpris à ne plus souhaiter qu'on nous trouve finalement. J'étais perdue, je ne savais jamais qui il était vraiment. Entre le mec insupportable et l'autre, adorable et prévenant.

Même pas en rêve #1 (à nouveau disponible)Where stories live. Discover now