Chapitre 11

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Cette nuit-là, je restai dormir sur le canapé. Et le sommeil se faisait désirer. Je n'arrêtais pas de somnoler et chaque fois je rêvais de lui, de cette nuit... Je n'arrivais pas à me sortir ces souvenirs de la tête !

Finalement, le soleil me réveilla complètement dès ses premières lueurs. Je me redressai avec une légère gueule de bois et traînai les pieds jusqu'à la cuisine. Et, forcément, il était déjà là. Frais comme tout, il était habillé et prêt à bouger.


— Hey, Chicot, bien dormi ?

— Parle pas si fort, grognai-je en me servant du café.

— Quoi ? cria-t-il en se penchant à mon oreille.


Je le cognai de toutes mes forces dans l'épaule et, alors qu'il ne tremblait pas le moins du monde, ma main devenait douloureuse. Apparemment il avait fait beaucoup de sport depuis...


— Tu viens avec moi ? On va courir ? m'embêta-t-il avec toute son énergie débordante.

— Mais fous moi la paix !

— Je suis décalé, j'ai une pêche de dingue ce matin !

— Ferme là, par pitié, dis-je, agacée, en m'asseyant à la table de la cuisine, la tête penchée pour fuir le soleil comme un vampire.


Noah déposa un paquet de gâteaux et une banane devant moi en s'installant sur la chaise d'en face.


— Il faut manger après une cuite, ça ira mieux dans quelques heures.

— Je t'en supplie, arrête de parler, dis-je plus gentiment.

— Parce que je t'énerve ou parce que t'as mal au crâne ?

— Les deux, dis-je avant de sourire.

— Oh, je suis sûr que je t'ai manqué, lança-t-il avant de se lever et de quitter la cuisine.


Je le regardai par la fenêtre alors qu'il contournait le chalet pour rejoindre le sentier. Et mon esprit était trop embrouillé pour savoir ce que je pensais vraiment. C'était possible que ça m'ait manqué, notre petit jeu, juste un peu... Mais ça, je ne l'avouerais jamais.

On passa la journée à dormir et à glander dans le canapé pour se remettre du trajet et de la soirée de la veille. Sauf Noah, qui cette fois énervait tout le monde à force de bouger dans tous les sens. Il nous prépara à manger avant de nous proposer d'aller nous promener, il nous raconta qu'il avait trouvé un coin de rivière sympa où on pouvait se baigner. Mais l'eau glaciale ne l'emporta pas sur le canapé moelleux malgré la température estivale.

Le soir venu, on commençait à refaire surface avec la bande quand Noah proposa de regarder un film. Il déroula le grand écran du salon et lança le vidéoprojecteur branché à son ordinateur. On s'installa dans le canapé. Je décidai de me mettre par terre, adossée au bout de canapé, pour m'isoler un peu. Mais Noah s'installa non loin, par terre lui aussi. Je le regardai, pensant être discrète, mais il tourna la tête vers moi et me surprit en flagrant délit... Je me détournai vite, un peu honteuse, tout en retenant difficilement un sourire.

Le film commença et je le reconnus tout de suite. Je l'avais déjà vu, il y a dix ans. C'était Zombieland... Celui qu'on avait vu ensemble. Je me mordis les lèvres pour m'empêcher de sourire. Je ne sais pas comment, parce que je n'osais pas vérifier, mais j'étais certaine qu'il me regardait encore.

Il avait vraiment envie de jouer... Mais j'avais peur de le suivre. Ce n'étaient plus les olympiades stupides de mauvais coups de notre enfance. Je crois qu'il tentait la provocation...

Mais pour provoquer quoi ?

Même pas en rêve #1 (à nouveau disponible)Where stories live. Discover now