IV- Le Père

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Bonjour!

Ok. It is time. J'avais promis qu'un jour, j'écrirai autre chose que des OS. C'est aujourd'hui chose faite. Je vous présente le premier chapitre de ma première véritable fanfiction. Cette histoire est terminée. Entièrement rédigée. Il y a donc une fin et elle ne vit pas uniquement dans ma tête. Les mots ont été écrits.

J'ai commencé cette fic il y a plus d'un an. Je crois que c'est le projet le plus abouti que j'ai fait (pour l'instant!) en terme d'écriture. Je suis tellement content d'être allé au bout de ce truc. J'espère que l'histoire vous plaira autant que de mon côté j'ai pris plaisir à l'écrire.

Je pense poster un chapitre par semaine. A voir, en fonction des minis corrections que j'ai à faire. Normalement, ça devrait aller (on croise les doigts).

On retrouve mes ships de toujours, même si cette fois-ci, c'est un peu plus compliqué que d'habitude : les bisous sont compromis. Il y a des ombres un peu étranges, des cartes et des lesbiennes - my classic shit, finalement.

Je ne vous embête pas plus longtemps et je vous souhaite une bonne lecture!

XXX

Les ombres dansent et marchent lentement. Elles se déploient dans la pénombre. Des formes mouvantes ; les gens n'ont pas de visage. Mika se demande souvent si le monde a toujours eu une telle allure. Les reflets dans les vitres sont ternes. Les voix prennent tant de place que l'esprit oublie l'importance du corps. Parfois Mika rêve de couleurs. Elle ferme les paupières et elle imagine un endroit chaud, une dune teintée d'orange et de jaune. Sa mère s'amusait à lui lire des histoires où les hommes devenaient peinture. Mais elle n'est plus là et les couleurs se sont envolées bien avant la naissance de Mika. Il ne reste que les livres pour raconter les contes. Une vérité qui n'en est plus vraiment une.

XXX

Depuis sa naissance, elle ne connaît que les silhouettes. Les hommes n'ont pas de visage, mais beaucoup de secrets. Les corps ne sont qu'une brume qui bruisse — on aperçoit les plis des jupes, les manches volantes des chemises trop grandes et les pantalons bien repassés. Les miroirs ne servent qu'aux aveugles. La sensation du verre froid rassure, permet d'avoir les pieds ancrés dans le sol. Mika n'a jamais vu le monde où l'Autre était semblable et hostile.

— Pfiouuuu, les larmes coulent et ça brille sur la peau !

— La quoi ?

— Le tissu qui protège ton corps.

— Mais nous ne sommes que de l'air.

Sa mère avait des idées brûlantes dans la tête. Parfois si grandes que ça débordait. Ça glissait des lèvres pour venir s'échouer dans les mains de Mika. Le regard de son frère était tourné vers elles, mais il ne disait jamais rien — elle n'a jamais su s'il prêtait vraiment attention à ce qu'elles racontaient.

— Si nous n'étions que des nuages, tu ne pourrais pas sentir le froid sur le bout de ton nez. Je ne pourrais pas t'embrasser pour te souhaiter bonne nuit !

Elle avait des pouvoirs magiques. Mika ne pouvait empêcher ses bras de gesticuler d'admiration. Sa mère pouvait la toucher là où les autres la traversaient en pleine rue sans même le remarquer.

— Maman, raconte-moi l'histoire des hommes de la Terre !

Sa voix se craquelait toujours lors de cette demande. Mika était terrifiée qu'un jour, elle refuse. Le silence régnerait, si longtemps qu'elle en oublierait le conte et les couleurs. Ses sens rejoindraient le néant.

Elles étaient assises sur le canapé caramel du salon, seule touche vive dans leur petite maison. Une pluie fine tombait dehors, mais la fenêtre demeurait ouverte. Sa mère hocha enfin la tête et le soulagement envahit Mika.

L'Épopée du seuilWhere stories live. Discover now