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C'était la rentrée 2023 il n'y a pas longtemps de cela. Je pensais passer ma dernière année de lycée sans encombre avec des professeurs que j'apprécie et mes amis tout autant en sciences que moi (spécialités maths-physique je précise). Force de constater que rien ne s'est passé comme prévu et que je suis au commencement de la pire année de lycée qui ne m'est jamais été donnée de vivre. 

Je suis actuellement dans une classe de plus 35 élèves, je n'ai que deux amis avec moi, tous les cours, exceptés ceux de mathématiques, sont lassant et me donnent envie de plonger dans les bras de Morphée. Je vais me retenir d'évoquer la chaleur insupportable, le brouhaha assourdissant des impertinents de derrière ou encore l'imposition de groupes de travaux avec des camarades de classe qui ne jugent pas nécessaire de fournir ne serait-ce qu'un pourcent du travail exigé. 

Absolument rien ne va et j'ai l'impression qu'en mon être grandit une certaine lassitude qui me ronge le cœur, et elle ne cesse de grandir car le principal problème ne veut définitivement pas se régler.

Ce problème c'est le temps. 

Soyons francs, tout ce que j'ai évoqué jusqu'alors ne devrait pas poser problème sur une plage horaire restreinte au cours de la semaine, or, les cours prennent au moins quatre heures d'une simple journée en semaine (excluant le week-end évidemment). Alors j'essaye de passer le temps mais dessiner et lire me sont interdits (des passes-temps pourtant silencieux).

Et cette lassitude elle a des répercussions sur mon humeur mais aussi sur ma vision des choses, du monde.  

J'aime l'humain et je suis profondément persuadée qu'il ne naît pas mauvais, mais la fatigue me freine de mes élans d'amour, puis ce que ce sont les institutions créées par les Hommes et eux mêmes qui m'ennuient, qui me font mal ou qui me dérangent. 

Et j'ai peur que la lassitude de mon cœur amène à la corruption de celui-ci. 

J'ai peur de devenir une targue, qui gène et qui devient mauvaise sans raison, sans s'en rendre compte surtout, je veux vivre sans perturber le monde des autres.

Et c'est finalement ça, un problème presque existentiel sur ma manière d'agir et ce qu'elle sera, sur ma perte d'amour pour l'autre.

C'est ça ce qui me fait peur et mal en même temps. 

Je veux être quelqu'un de droit, qui ne pose problème à personne. Qui suit ses valeurs et qui ne demande rien en retour. Quelqu'un qu'on respecte comme il respect les autres, ses paires. 


Je vous aime, même si on ne se connaît pas, 

Mais j'ai peur de ne plus vous aimer. 

Prenez soin de vous. 

Fragmentations de mes penséesWhere stories live. Discover now