Cool with you

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J'étais fatiguée. J'ai passé la journée à essayer de reproduire les mouvements de la dance que j'avais fait dans mon rêve. Mais c'était peine perdue. J'arrivais à peine à bouger avec mes jambes rigides.

Je me sentais tellement mal. Pourtant, j'avais été si heureuse d'avoir pu au moins danser dans mon rêve.

Il était déjà vingt-deux heure passé, et j'étais encore éveillée dans mon lit. Je regardais le plafond. Celui que je n'avais cessé de voir après les longues semaines passées à l'hôpital suivant mon accident. J'étais obligée de rester au lit pendant encore longtemps, tellement ma grand-mère était inquiète. Et je n'aimais pas cette sensation.

Je n'aimais pas le fait d'être coincée sans pouvoir apprendre une nouvelle chorégraphie. Je n'aimais pas le fait que l'on m'ait enlevé ce que j'ai tant essayé de gagner.

J'étais fatiguée. Je devais dormir. Je ne voulais plus penser à rien.

J'entendis un grand fracas, ce qui me réveilla brusquement. Je regardai autour de moi. Ce n'était pas ma chambre, pas celle de mon frère et encore moins celle de ma grand-mère. Je me levai et scrutai l'endroit. C'était une jolie chambre.

Je m'approchai des photographies et y vis une jeune fille sur chacune d'elle. Elle devait avoir à peu près mon âge. Sur chacune des photos, elle était souriante. Elle tenait un micro, ou un trophée. Elle avait toujours l'air heureuse. Je la jalousai. J'aurais aimer gagner des trophées moi aussi. Vivre ma passion et réussir à impressionner le monde. Mais tout ça, c'est fini. Je ne pourrais plus jamais le faire.

Un autre fracas me ramena à la réalité. C'était la porte qui venait de s'ouvrir sur une jeune fille. C'était celle sur les photos. Elle me regarda, surprise.

"Tu es enfin réveillée, Haerin."

Elle s'approcha de moi et me sourit tendrement.

"Moi c'est Hanni."

Je ne répondis pas. Je ne sus quoi dire. De toute façon, elle connaissait déjà mon prénom.

"J'ai quelque chose à te montrer. Viens suis-moi."

Elle avait dit cela sur un ton enthousiaste. Un ton que je n'arrivais plus à avoir. Un ton que je n'aurais peut-être plus jamais.

Elle marcha et je la suivis. C'était la deuxième fois que je suivais une inconnue. Et pourtant, je ne me sentais pas du tout en danger. C'était comme si j'avais déjà confiance en elle.

À l'extérieur de la chambre, tout était différent. Si sa chambre était propre et bien rangée, dans toutes les autres pièces de la maison, on pouvait voir l'anarchie qui y régnait.

On sortit enfin de la maison. Les rues étaient différentes. Tout était écrit dans un language différent, sûrement de l'anglais. Nous n'étions plus en Corée. Hanni continuait de marcher devant moi, alors que j'étais totalement éblouie par la beauté de cet endroit que je ne connaissais pas.

Hanni s'arrêta quand on se trouva devant une énorme bâtisse. Elle était vieille et poussiéreuse. Je me demandais ce qu'elle pouvait cacher. Hanni s'avança et monta les escaliers doucement. Elle se plaça devant une des deux grandes portes. Elle me regarda ensuite et m'incita à approcher.

On était toutes les deux face aux portes. Je remarquai qu'elles étaient ornées de feuilles d'or, comme celle que Danielle avait ouvert. Elles formaient des nuages et des fleurs.

Hanni me regarda et me fit un signe de tête. On ouvrit en même temps les portes. Et comme la dernière fois, une lumière aveuglante me fit fermer les yeux.

Quand je les réouvris, j'étais hypnotisée par la vue. Elle était si belle. C'était un champ de jonquilles. Il s'étendait jusqu'à perte de vue. Je regardai Hanni.

Elle me sourit.

"C'est mon grand trésor."

Elle étendit la main pour montrer le champ qui se trouvait tout autour de nous.

"C'est un trésor qui marque un nouveau commencement et une renaissance ."

Elle me regarda de nouveau.

"Et je te laisse la découvrir."

Je n'avais jamais vu ce genre d'endroit. Ce magnifique endroit. Ma grand-mère adorait ces fleurs. Elle m'a même promis d'en planter dans notre vaste jardin, un jour. Mais elle n'a jamais pu. Et nous avons toutes les deux fini par oublier cette promesse.

Je me sentais tellement apaisée. Tellement sereine. Le parfum inéluctable des fleurs s'emparait de mon âme, et ça me faisait me sentir tellement bien. J'aimais cette sensation. Cet endroit existait-il vraiment? Si c'était le cas, j'aimerais y emmener ma famille, un jour. Ils seront si heureux, comme moi je l'étais à ce moment-là.

Je fermai les yeux, avant de les réouvrir à nouveau.

Je vis Hanni prendre, de ses mains agiles, plusieurs fleurs. Elle les mit en un bouquet et me le tendit.

"Tiens, c'est pour toi."

Je pris le bouquet, hésitante au début. Ces fleurs étaient beaucoup trop belles. De plus, c'était son trésor, à elle.

"Ces fleurs sont comme toi. Elles sont si belles, et tu l'es aussi. Et je te les donne."

Je regardai Hanni et son sourire aux lèvres. A-t-elle entendu ma pensée? Mais peu m'importait. J'étais reconnaissante. Je souris à mon tour. Elle était si gentille. Je me sentais bien en sa compagnie, qu'il y ait à exprimer ou pas.

"Merci."

C'était tout ce que je pouvais lui dire à cet instant. Aucun mot n'aurait pu exprimer à quel point j'étais reconnaissante et heureuse. Alors, lui dire merci était la moindre des choses que je pouvais faire.

Je sentai la lumière qui essayait de s'infiltrer dans mon œil. Cela me fit ouvrir les yeux. Je regardai l'heure sur ma petite montre à réveil. Il était 9h.

Je me relevai et regardai ma fenêtre déjà ouverte. Ma grand-mère a sûrement dû l' ouvrir. Je souris quand je me mis à imaginer ce champ dans notre jardin. Ce serait si beau.

Je sortis de mon lit et me dirigeai vers la cuisine. Il n'y avait plus personne à la maison. J'étais seule. Je vis un post-it sur la porte du réfrigérateur, qui disait que j'étais seule à la maison et que mon petit-déjeuner était déjà prêt.

Je me plaçai à table, le petit-déjeuner copieux, que ma grand-mère avait préparé, devant moi. Je souris à nouveau.

J'avais hâte de lui raconter ce si beau rêve.

༺𝐺𝑒𝑡 𝑢𝑝༻ (Haerin)Where stories live. Discover now