Chapitre 54 : Tu ne peux plus aller à Paris.

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Point de vue de Chloé :

Vers 9h00, je décide d'aller à la boulangerie pour acheter des croissants et des pains au chocolat. Je sors de la boulangerie et me dirige vers chez Kamel, tout se passe bien jusqu'à ce que j'aperçois Laëtitia et Frédéric derrière moi, je me mets à courir le plus vite possible quand je percute une personne, je relève la tête et vois Fred, ah merci mon dieu.

Moi : Tu peux m'emmener chez Kamel s'il te plait.

Il n'a pas le temps de répondre que je me fais embarquer par les autres fous.

Laëtitia : Maintenant tu vas rentrer avec nous.
Moi : Lâches moi !
Fred : Il y a un problème Chloé ?
Moi : Ils veulent m'emmener de force avec eux.
Frédéric : C'est notre fille, sa place est avec nous.
Fred : D'après ce que je sais vous n'avez plus la garde !
Laëtitia : Ça reste notre fille !
Fred : Lâchez-la !
Frédéric : Non elle va venir avec nous !
Fred : Je vais donc être plus clair, soit vous la lâchez soit je m'occupe de votre cas.

Ils me lâchent enfin, je me mets derrière Fred. Il les regarde pour leur faire comprendre de partir ce qu'ils font après quelques minutes.

Moi : Merci sans toi j'étais cuite.
Fred : De rien mais comment ça se fait que tu es toute seule dans la rue ?
Moi : Kamel dort et je voulais aller chercher des croissants pour le petit déjeuner.
Fred : Bon je vais te ramener chez lui.
Moi : Si tu as des choses à faire tu peux y aller, c'est à deux rues donc je ne pense pas qu'il va m'arriver un truc.
Fred : Je te remmène chez Kamel un point c'est tout.
Moi : Comme tu veux moi je disais ça pour toi.

Il me sourit puis il me ramène chez Kamel, en arrivant chez Kamel je lui propose un café mais il ne peut pas rester, je le remercie encore une fois puis je vais réveiller la marmotte qui dort encore. J'arrive dans la chambre, il dort vraiment à point fermer.

Moi (Doucement) : Frère de cœur, réveilles-toi.
Kamel (Sourit) : ...
Moi (Rigole) : Grillé. Allez lève-toi.

Il ne se bouge toujours pas, je compte jusqu'à trois dans ma tête et je saute dans le lit. Il est mort de rire.

Kamel (Rigole) : Tu ne t'es pas fait mal ?
Moi (Rigole) : Bah vu comment t'es mou ça ne risque pas.
Kamel : Si je t'attrape tu vas souffrir.
Moi : Vas-y je me laisse faire mais si tu fais ça tu n'auras pas le droit aux croissants que je suis allée chercher exprès pour toi.
Kamel (Commence à s'énervé) : T'es sortie toute seule ?!
Moi : Non avec le pape.
Kamel : Je ne rigole pas Chloé, tes parents
Moi (Coupe) : Ce ne sont pas mes parents !
Kamel : Ils sont à Paris, tu cherches quoi qu'ils t'emmènent avec eux.
Moi : C'est peut-être la seule chose à faire !
Kamel : Tu te fous de ma gueule.
Moi : J'ai l'air ?!
Kamel : Chloé arrêtes s'il te plait !

Je ne lui réponds pas et sors de sa chambre, je vais devant la télé. Je le vois arriver quelques secondes plus tard. Il s'assoit à côté de moi.

Kamel : Désolé, je ne sais pas ce qu'il m'a pris.
Moi : C'est bon déstresse, je suis toujours vivante et à force ça va me soûler que vous soyez tout le temps sur mon dos.
Kamel : Je vais faire des efforts.
Moi : Ouais bah t'as plutôt intérêt de faire des efforts.
Kamel : Bon tu viens manger les croissants du coup.
Moi : Je n'ai plus faim.
Kamel : T'es rancunière comme fille toi !
Moi : Oui bah je te fais le même coup pas sûr que tu l'acceptes.
Kamel : Sauf que moi je peux sortir dehors tout seul, je ne suis pas en danger.
Moi : Moi non plus et puis je ne suis plus une gamine je sais me défendre !
Kamel : ... Si tu ne viens pas manger je mange ton croissant.
Moi : Vas-y, grosse bouffe comme tu es ça ne devrait pas trop te déranger.
Kamel : T'as finis de me clacher ou tu veux continuer.
Moi : C'est vrai qu'on y prend vite goût.
Kamel : Oui bah arrêtes, je n'aime pas trop être claché dès mon réveil !
Moi : Je n'aime pas trop me faire engueuler dès le matin.
Kamel : Je ne t'ai pas engueulé alors arrêtes de dire des conneries.
Moi : Juste un peu.
Kamel : C'est bon tu me soûles moi je vais prendre mon petit déjeuner.

C'est sur ces quelques mots qu'il part dans la cuisine me laissant seule dans le salon.

Point de vue de Kamel :

Je n'aime pas quand on s'engueule avec Chloé mais là je ne pouvais pas laisser passer qu'elle sorte toute seule alors que ses parents sont sur Paris. Je l'entends venir vers la cuisine.

Chloé : Tu fais la tête à moi ?
Moi : Oui je te fais la tête !
Chloé : C'est vrai ?
Moi : Oui.
Chloé : Mais moi je ne veux pas que toi tu fasses la tête à moi.
Moi : ...
Chloé (Petit sourire) : Tu fais toujours la tête ?
Moi (Sourit) : Arrêtes.
Chloé : Ça y est t'as craqué tu ne me fais plus la gueule.
Moi (Sourit) : Tu me soûles.
Chloé : Je sais moi aussi je t'aime trop.
Moi : Et en plus t'es folle.
Chloé : T'avais jamais remarqué ?
Moi : Si, il y a bien longtemps que je l'ai remarqué.
Chloé : Tu vois.
Moi : Bon tu manges.
Chloé : Oui.

Elle déjeune donc avec moi.

Moi : Je dois te ramener à quelle heure au foyer ?
Chloé : Bah pas après 18h.
Moi : Ouais donc il ne faut pas qu'on parte après 14h.
Chloé : Oui.
Moi : Du coup tu veux faire quoi aujourd'hui ?
Chloé : Je n'ai pas envie de sortir.
Moi : Comme tu veux.
Chloé : Tu voulais faire un truc toi ?
Moi : Je ne sais pas.

On déjeune tranquillement puis quand on a fini elle m'aide à débarrasser la table.

Point de vue de Chloé :

On vient de finir de débarrasser, je vais me préparer la première puis quand j'ai fini je vais rassembler mes affaires. En les rassemblant j'ai un pincement au cœur, je n'ai pas envie de partir je suis bien ici et puis j'ai ma famille et mes amis. Au foyer les filles sont sympas mais je ne me sens pas à ma place. Je termine ma valise sans envie puis je me couche dans le lit de Kamel.

Point de vue de Kamel :

Je viens de finir de me préparer, je me dirige vers la cuisine pour préparer le repas de ce midi. Je fais les lasagnes puis quand j'ai terminé je décide d'aller voir Chloé dans la chambre. Je frappe et entre, elle est allongée sur mon lit. Je m'approche d'elle, elle me regarde et laisse apparaitre un léger sourire.

Moi : Ça ne va pas ?
Chloé (Léger sourire) : Si t'inquiète.
Moi : Tu ne veux pas repartir ?!
Chloé : ...
Moi : Tu reviens le week-end prochain, ça fait comme avant.
Chloé : Non ça ne fait pas comme avant, avant quand je venais on n'était pas toujours sur mon dos et on ne me regardait pas avec de la pitié.
Moi : On s'inquiète pour toi Chloé, tu préfères qu'on ne s'occupe pas de toi ?!
Chloé : Je veux juste que tout redevienne comme avant.
Moi : Ça va revenir comme avant mais il faut du temps.
Chloé : Il faut toujours du temps mais on n'a pas toujours le temps d'attendre !
Moi : Dans ton cas tu l'as donc patientes un peu.

Elle ne me répond pas, se lève et va vers la cuisine.

Point de vue de Chloé :

J'en ai marre, personne ne comprend ce que je ressens. C'est facile pour eux, ils n'ont jamais été entre la vie et la mort alors ils peuvent parler ! Je m'assois sur un fauteuil dans la cuisine.

Kamel : T'arrêtes de faire la gueule ?!
Moi : Je ne fais pas la gueule déjà !
Kamel : Chloé arrêtes, j'en ai marre !
Moi : T'en as marre ?! Pourquoi tu veux m'adopter alors ?!
Kamel : Mélanges pas tout, j'en ai marre de ton caractère à la con !
Moi : Moi j'ai un caractère à la con ?! Rappelles moi qui de nous ce matin est allé chercher des croissants pour faire plaisir à l'autre ?!
Kamel : Rappelles moi qui a été libéré ?! Qui de nous deux est en danger?!
Moi : Tu vois ça recommence, vous rapportez toujours tout à eux !
Kamel : Mais t'as pas l'air de bien comprendre !
Moi : Je veux oublier ce qu'il s'est passé mais comment je fais si vous êtes toujours à me rappeler cette période ?
Kamel : Ce n'est pas parce que tu veux oublier ce qu'il s'est passé que tu dois te mettre en danger !
Moi : Du coup je fais quoi ? Je ne sors plus, je ne m'amuse plus, je ne vis plus, c'est ça qu'il faut que je fasse pour être en « sécurité » ?!
Kamel : Je n'ai pas dit ça.
Moi : Non mais tu l'as pensé !

Je descends du siège, prends mon paquet de cigarette et mon briquet puis je sors dehors. Finalement c'est peut-être bien que je retourne au foyer, comme ça on ne va pas s'engueuler de la semaine jusqu'au prochain week-end. Je finis ma cigarette quand il sort et vient auprès de moi.

Moi : J'ai eu ma dose d'engueulade aujourd'hui donc si c'est pour m'engueuler tu peux repartir !
Kamel : Non ce n'est pas pour t'engueuler mais je peux partir quand même si tu veux.
Moi : Non c'est bon reste.
Kamel : Tu m'en veux ?
Moi : Je ne sais pas, tu vas continuer de me prendre la tête ou pas ?
Kamel : Mais j'ai peur pour toi.
Moi : Moi aussi j'ai peur mais il faut avancer je n'ai pas le choix.
Kamel : ...
Moi : Tu n'es pas d'accord ?
Kamel : Si.
Moi : Ouais.
Kamel : On va manger, sinon on va être en retard.
Moi : Dis-moi juste une journée où on était à l'heure.
Kamel : Euh (rigole) aucune je crois.
Moi (Rigole) : Voilà.
Kamel : Allez viens.

Je le suis, on mange dans une bonne ambiance, enfin meilleure que tout à l'heure.

Ellipse de quelques heures

On vient d'arriver au foyer, je descends mon sac puis on se dirige à l'intérieur. Je vais voir Guillaume pour le prévenir que je suis rentrée. J'arrive devant le bureau, je frappe puis attends son autorisation avant d'entrer, ce qu'il me dit quelques secondes plus tard.

Moi : C'est pour te prévenir que je suis rentrée.
Guillaume : Ça s'est bien passé ton week-end ?
Moi : C'était trop bien j'ai pu revoir mes frères et mes amis.
Guillaume : C'est cool, tu vas ranger tes affaires et après tu viens me voir.
Moi : Okay, je me dépêche.

Je sors du bureau, je fais signe à Kamel de me suivre. Je vais dans ma chambre, quand j'arrive je vois Cassandra, Léanne et Mélina. Cassandra et Léanne me regarde et me sourient par contre Mélina elle est bloquée je crois.

La vie et ses secrets (Tome 1)Where stories live. Discover now