Chapitre 6

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Halloween était probablement l'une de mes fêtes préférées. Il y avait quelque chose de magique dans les citrouilles, les enfants déguisés et la distribution de bonbons. C'est une tradition familiale prise très au sérieux chez les Harris. Quand ma sœur et moi étions enfants, nous faisions avec ma mère le tour des maisons du quartier et nous partagions les bonbons avec tous les autres enfants. Mon père lui s'occupait de décorer la maison et il adorait ça.

Ce jour-là, j'étais en train de me préparer pour le travail lorsque j'ai soudain entendu un cri strident provenant du rez-de-chaussée. Le cri était tellement perçant qu'il me donna des frissons dans le dos. Mon cœur s'est mis à battre plus rapidement. Je me suis dit que cela ne pouvait être que mon père qui essayait de nous faire une blague pour Halloween.

"Papa, si c'est toi, ce n'est pas drôle du tout ", ai-je crié, essayant de calmer ma nervosité.

Je suis sortie de ma chambre et j'ai dévalé les escaliers. J'ai sorti mon téléphone de ma poche pour l'utiliser comme lampe de poche et je me suis dirigée vers la cuisine. En m'approchant de la cuisine, j'ai laissé échapper un soupir de soulagement en voyant mon père déguisé en Freddy Krueger, brandissant une tronçonneuse factice.

"Prends garde, Freddy est en ville", a-t-il plaisanté.

"Très drôle. Je vais être en retard au travail, je n'ai pas le temps pour tes blagues", ai-je répliqué, essayant de reprendre mon souffle.

"Il va falloir que tu m'aides ce soir pour la distribution des bonbons", a-t-il annoncé.

"Je ne peux pas, j'ai une soirée d'Halloween au magazine", ai-je répondu en ajustant mes vêtements.

"Au fait, qu'est-ce que tu portes ?" m'a-t-il interrogé, curieux.

"Rien de spécial, c'est juste quelque chose que j'ai récupéré au travail."

"Gratuitement ?"

"Oui, c'est l'un des avantages de travailler pour Vogue", ai-je expliqué.

"Tu ressembles à..."

"Fais attention à ce que tu dis !"

"Tu ressembles à une de ces filles de la mode."

"C'est l'intention, papa."

"Depuis quand as-tu envie de leur ressembler ?" a-t-il demandé, l'air perplexe.

"C'est un travail qui compte énormément pour moi, papa. Mon rêve ultime est de travailler pour le New York Times, et c'est une opportunité pour moi d'y arriver. De plus, avec toutes ces mannequins autour de moi, je dois faire un effort"

"Chérie, tu n'as pas à changer qui tu es pour un travail. Tu es belle comme tu es, et surtout, tu as la qualité la plus précieuse : un grand cœur."

"Papa, s'il te plaît, arrête. Je dois y aller, sinon je serai en retard."

Au plus profond de moi, je savais qu'il avait raison. Je ne devais pas changer qui j'étais pour un emploi. Mon talent et mes compétences devaient être jugés à leur juste valeur, et non mon apparence. Pourtant, dans l'industrie impitoyable de la mode, l'apparence était tout aussi importante que le travail accompli. Après le fiasco de la maquette, j'étais déterminée à tout mettre en œuvre pour réussir. Si cela impliquait de porter des bottes à talons aiguilles Saint Laurent douloureusement inconfortables toute la journée, alors j'étais prête à endurer cette douleur. Comme dit le dicton, il faut souffrir pour être belle.

Il n'était que 7 heures du matin et les rues de Manhattan étaient déjà submergées par une foule de personnes. En approchant du bureau, Marc, le portier, m'a saluée avec un sourire en m'ouvrant la porte.

Le Vilain Petit CanardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant