Break my heart | Miguel O'hara

Chapitre 5 : Rapprochement

Recroquevillée au sol d'une petite pièce, Adelia a perdu la notion du temps. Torturée depuis des jours, la frêle jeune femme est méconnaissable : cheveux en batailles, bleus au visage, peau blafarde dû au manque de nourriture et d'eau. On peut dire que les sbires du chef de la Magiat ne sont pas allés de main morte. Bien que tout va mal, elle ne perd pas espoir pour autant. Spider-man est sûrement à sa recherche. Ayant perdu son père, sa seule famille, il est bien le seul qui se soucie d'elle. Le fait qu'il lui porte de l'intérêt, cela lui prouve que le héros masqué tient à elle, malgré lui.

Les yeux mouillés, la jeune voleuse n'a pas cessé de pleurer le reste de la nuit, suite au cauchemar qu'elle a vécu. Un des hommes de la Magiat est venu dans la pièce où elle est enfermée pour la torturer comme les autres avant lui. Mais celui-ci a profité qu'elle soit mal en point afin d'assouvir ses pulsions sexuelles. Elle avait beau de débattre et crier, cela ne l'a pas arrêté. Au contraire, il en a eu du plaisir. Cet homme n'est pas le premier, bien que ce soit toujours aussi traumatisant. La première fois qu'on l'a violée, c'était quand elle était à la fac. Son béguin avait abusé d'elle sexuellement avant de la frapper à mort. Adelia avait failli mourir cette nuit là, si des passants ne l'avaient pas vu dans cette ruelle sombre, couverte de sang.

Depuis ce sombre jour, elle s'est mise à prendre des cours d'art martiaux afin de se venger de l'homme qui avait détruit sa vie. S'étant entraîné pendant plus de quatre mois, la jeune brune était fin prête pour mettre à exécution la mise à mort de Kyle. Tandis qu'elle se rapproche de sa cible qui est sûrement en train de boire un verre avec ses copains, la jeune femme remarque un accident de voiture non loin du bar habituel de Kyle et ses amis. En se rapprochant, elle découvre avec effroi le corps sans vie de son violeur en train de se faire extirper du véhicule accidenté, couvert de sang.

N'ayant pas pu réaliser sa vengeance, Adelia a engendré une haine contre les hommes. Seulement, Spider-man est le seul homme en qui elle a entièrement confiance. Il n'est pas comme les autres ce qui lui a surpris. La jeune brune savait qu'il n'y avait pas autant de mauvais hommes sur cette terre. Spidey en ais l'exception. Alors qu'elle ressasse le passé, un bruit assourdissant venant de l'extérieur de la porte, attire son attention. La jeune voleuse se relève légèrement, tandis que le bruit devient de plus en plus présent dans le bâtiment. En tendant l'oreille, elle peut entendre des coups de feux, ainsi que de nombreux gémissements, sûrement ceux des hommes de la Magiat. Elle espère de tout coeur que son violeur souffre le martyre.

Se levant difficilement afin de s'approcher de la porte, Adelia remarque que les nombreux bruits ont cessé, laissant place à un silence absolue. Soudain un coup violent faisant sauter la porte hors de ses gonds, la fait sursauter. Elle découvre la présence du héros masqué qui ne tarde pas à se rapprocher d'elle en la voyant dans cet état. Fébrile, la jeune brune perd un peu l'équilibre. Spider-man se précipite pour la retenir avant de la soulever tel une princesse. Le sourire aux lèvres en voyant son sauveur, Adelia touche du bout de ses doigts la joue droite du héros.

- Mon héros, dit-elle.

- Ne me remercie pas tout de suite. Il faut que tu ailles de faire soigner d'abord.

- Nan,... Je ne veux pas aller à l'hôpital. C'est beaucoup trop risqué. Les hommes de la Magiat savent qui je suis vraiment.

- Ah, oui... C'est vrai, répond-t-il avant d'avancer, la jeune femme dans ses bras.

Alors qu'ils sortent tout deux du bâtiment, Adelia sent une énorme fatigue, la prendre de courts. Les yeux embrumés, la frêle jeune femme, ne tarde pas à tomber d'épuisement dans les bras de son héros.

Adelia a l'impression que ses paupières sont scellées. En les ouvrant, elle sent presque sa peau se déchirer. Elle cligne des yeux plusieurs fois. Juste au dessus d'elle, la jeune voleuse distingue un mur blanc. Elle se redresse avec difficulté. Chaque parcelle de son corps la fait souffrir, en particulier ses côtes. Tout en regardant autour d'elle, celle-ci remarque qu'elle est allongée sur un grand lit. Sur la petite table de chevet est posé un verre d'eau. Des rideaux suspendus aux fenêtres masquent la vue, mais elle discerne le faible ronronnement du traffic au-dehors, omniprésent à Nueva York. La pièce plongée dans la noir, Adelia peut néanmoins se repérer grâce à la faible lumière qui provient de l'extérieur.