Chapitre 15

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De délicates caresses me sortent lentement du profond sommeil auquel je n'avais pas eu droit depuis un moment. La chaleur qui m'entoure n'est pas étouffante, au contraire. Elle est si agréable que je ne fais que me tourner pour aller au plus près d'elle.

Je suis encore complètement ailleurs lorsque j'entends un léger rire couvrir le silence. Un sourire prend place sur mes lèvres en le reconnaissant. Je mets encore quelques secondes à resituer les évènements de la veille et voir que Harry  est toujours à mes côtés me rassure.

Je ne peux pas dire que je n'ai pas pensé qu'il pourrait prendre peur ce matin et partir en douce.

Quand j'ouvre lourdement les paupières qui ne demandent qu'à se refermer malgré que mon esprit, de son côté, soit bien éveillé, l'obscurité m'accueille. Au moins, je dois reconnaître que je ne prends pas le risque de me brûler la rétine. Un léger trait de lumière filtre de l'entrebâillement du volet que j'ai mal fermé cette nuit. Cela me suffit pour distinguer les yeux rieurs de Harry.

Son doigt vient lentement dessiner les traits de mon visage alors que je laisse mes yeux s'habituer lentement à la faible luminosité de la pièce.

« Salut... » lancé-je, encore endormi.

« Salut... Bien dormi ? » m'interroge-t-il, la voix cassé par le réveil.

« Je crois que c'est la meilleure nuit que j'ai passé depuis un moment. Et toi ?

- Aussi. »

Alors que mon regard est toujours perdu sur son visage, je m'aperçois qu'il ne paraît pas très endormir, pour quelqu'un venant de se lever.

« Tu es réveillé depuis longtemps ?

-... Je pense que ça doit faire une bonne demi-heure ? »

Mes yeux s'écarquillent alors que je cherche à savoir quelle heure il est. Il me répond que son téléphone est complètement déchargé, qu'il n'en a donc pas la moindre idée.

Quand je prends le temps d'y réfléchir, je suis un peu soulagé également. S'il est réveillé depuis aussi longtemps et qu'il est toujours là, à mes côtés, c'est qu'il n'a pas ressenti l'envie ou le besoin de partir.

Finalement, j'abandonne l'idée de trouver mon téléphone, il faudrait que je sorte du lit et j'en ai tout sauf envie.

« Et... Comment ça va ? Enfin... Comment tu te sens ? »

Parce que cette question est essentielle, à mon sens. C'est important pour moi de savoir qu'il ne regrette pas cette nuit. Et qu'elle ne valait pas rien à ses yeux.

Quand je prends conscience de l'importance que prennent ces questions à mes yeux ce matin, je m'en veux terriblement de l'avoir laissé la fois dernière et d'avoir ignoré ses doutes.

« Je me sens bien. Vraiment. Mais toi ? Je sais que tu n'es plus avec Axel parce que je suis arrivé à ce moment-là hier après-midi, mais... Je ne sais pas, tu avais l'air tellement convaincu que ton couple marcherait que... J'ai préféré m'effacer, je crois. Je ne voulais pas bousculer ta vie. Je ne suis pas là pour ça.

- Je sais, mais quelque part, heureusement que je t'ai rencontré, et que... Et que nous avons vécu tout ça ? Je ne me serais sûrement jamais rendu compte que j'étais capable d'aimer quelqu'un, que je risquais seulement de faire souffrir Axel sur le long terme parce que je n'aurais jamais pu lui donner ce qu'il attendait de moi. Alors merci. »

Harry se penche pour effleurer mes lèvres avant de se reculer très légèrement.

« Tu as dit que tu m'aimais ? » murmure-t-il tendrement.

Les baisers ne disparaissent pas avec le courant [L.S]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant