Chapitre 13

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Le temps défile bien trop vite. On pense toujours en avoir, mais c'est quand on pense en avoir que l'on en a le moins, en réalité. J'en ai fait les frais plus d'une fois.

Cela fait deux jours que je n'ai pas vu Harry et Cassis. En effet, mardi, lorsque je suis rentré, Harry était déjà reparti, et c'est bien la première fois que je n'ai pas eu le droit de sortir, je devais faire le ménage avec mes cousins, dans un premier temps. Puis l'après-midi, j'ai accompagné mes grands-parents faire quelques courses dans une ville se situant à une bonne heure du village.

Une fois rentrés, j'ai cru enfin pouvoir m'éclipser. Mais non. Je devais aider ma tante à préparer les desserts pour ce soir, puis le dîner.

Après cela, j'ai eu bon espoir de pouvoir rejoindre mon groupe d'amis que mes cousins avaient rejoint depuis quelques heures déjà, mais il a vite été l'heure de dîner. Un dîner de famille en bonne et due forme, qui s'est éternisé pour finalement nous amener à jouer aux cartes. Honnêtement, si je n'avais pas été si frustré de ne pas avoir pu voir Harry depuis la matinée, j'aurais probablement passé un bon moment.

J'adore jouer au cartes, ce n'est pas le sujet. Mais j'aurais préféré aller voir Harry. Les parties ayant duré jusqu'à minuit passé, nous nous sommes couchés immédiatement après. Le lendemain, j'étais ravi de pouvoir enfin retrouver le groupe et Harry.

Malheureusement pour moi, c'est le seul jour où Cassis et Harry ont décidé de passer la journée à deux dans un autre village un peu plus loin. J'ai été de mauvaise humeur toute la journée. Je prenais déjà mal le fait que Harry ne m'ait pas averti, alors que soyons honnêtes, il ne me doit rien. J'en suis parfaitement conscient. Mais ça ne m'empêche pas d'être attristé de ne pas avoir été mis au courant. Mais comment puis-je lui en vouloir ? Moi-même ne l'ai pas averti que je ne pourrais pas les rejoindre la veille, tant j'ai été occupé.

J'ai fini par rentrer de moi-même, ne voulant pas faire profiter Lina, Noé et mes cousins de ma mauvaise humeur alors qu'ils n'y étaient pour rien et ne pouvaient rien faire.

J'ai donc profité de mon après-midi et de ma soirée pour continuer un roman que j'ai amené, mais auquel je n'ai pas eu la moindre seconde à accorder. D'habitude, je suis seul ici, à passer quinze jours à lire, mais c'est une première pour moi de passer autant de temps avec d'autres personnes ici. Peut-être que ça m'est arrivé quand j'étais plus jeune, mais pas à ce point-là.

Alors quand arrive jeudi et que je peu enfin revoir Harry, je suis nerveux. Je ne l'ai pas vu depuis que je suis officiellement célibataire. Je ne sais pas comment je vais bien pouvoir aborder le sujet.

Pour ne pas changer les habitudes que j'ai prises depuis que je connais le groupe, nous ne sommes pas arrivés les premiers au city. Ma nervosité ne m'a pas motivé à être à l'heure. C'est au point où Théo a presque dû me tirer hors de la maison.

Les garçons tentent de me changer les idées, trop bien conscients de l'état d'esprit dans lequel je me trouve depuis deux jours. Ils ont remarqué que mes nerfs étaient à vif et savent que dans ces cas-là, il vaut mieux me laisser tranquille. Je ne m'énerve pas facilement, en principe, mais quelques fois, je peux partir au quart de tour.

Mais Théo est le seul à m'avoir brusqué et poussé à sortir tout à l'heure. Et je l'en remercie, j'aurais probablement repoussé de partir jusqu'à finalement ne pas y aller du tout.

Quand nous arrivons, tout notre petit groupe est déjà là, mais je remarque rapidement que Harry est en retrait, au téléphone. L'expression de malaise peinte sur les visages de mes amis m'intrigue. C'est finalement Luka qui pose la question dont je redoute la réponse, sans réellement savoir pourquoi.

Les baisers ne disparaissent pas avec le courant [L.S]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant