10. Révélation

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J'ai embrassé Nate Calvin. Moi, Adelia Maillard ai embrassé Nate Calvin. Moi Adelia Maillard, banale étudiante en lettres ai embrassé Nate Calvin, super star hollywoodienne et bombe sexuelle.

Bon sang de bon sang de bon sang !

Plus jamais je ne boirais une goutte d'alcool. Plus jamais je ne sortirais de cette maison. Plus jamais je ne pourrais me regarder dans une glace. Mon cœur bat à cent à l'heure et depuis près d'une heure je sillonne ma chambre comme un lion en cage. Mais là n'est malheureusement pas le pire. Qu'est-ce qui pourrait être pire que de se jeter au cou d'un acteur mondialement connu comme une nymphomane éhontée ? Je ne sais pas, décoller vos lèvres de sa bouche et lui vomir dessus la seconde suivante, par exemple ? J'ai encore du mal à croire que j'ai pu me ridiculiser de la sorte et pourtant mes souvenirs ne mentent pas. Après avoir honteusement embrassé Monsieur Calvin, je me suis sentie mal et pour ne pas avoir à supporter le malaise que mon baiser avait créé, mon corps n'a rien trouvé de mieux que de me faire dégobiller sur le bitume, éclaboussant au passage les chaussures en cuir du bel acteur. Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi a-t-il fallu que je l'appelle ? Pourquoi a-t-il répondu ? Pourquoi est-il venu ?

Dépitée, je m'assois sur le rebord de mon lit avant de me prendre la tête entre les mains. Je ne me suis jamais sentie aussi lamentable de toute ma vie. Mon téléphone portable vibre sur ma table de chevet. Juste à côté se trouve le fameux bouton de manchette que j'avais négligemment laissé là ce matin. Je sais à présent exactement à qui il appartient. La simple pensée de ce qui s'est passé cette nuit me fait pouffer de rire nerveusement. Après avoir été embrassée par une fille proche du coma éthylique, mais aussi après avoir tenu les cheveux de ladite fille pendant qu'elle vidait le contenu de son estomac en public, Nate n'avait pourtant pas hésité une seule seconde en insistant pour me ramener chez moi.

— Si vous vous sentez un peu mieux, je vais vous ramener maintenant, m'avait-il dit tout en me tenant fermement par le bras de peur que je m'étale de tout mon long sur le trottoir.

Il n'avait pas attendu plus longtemps pour me guider jusqu'au siège passager de son 4x4. Une fois assise, je n'avais plus eu la force de garder les yeux ouverts.

— Adelia, vous m'entendez ? Nate m'avait secouée légèrement par l'épaule. Je vais laisser la fenêtre de la voiture ouverte. Si vous avez encore envie de vomir, signalez-le-moi et je m'arrêterais.

Je n'avais pas pipé mot tout simplement parce que mon cerveau n'avait pas été en état de comprendre l'intégralité de ce qu'il me racontait.

— Vous... allez m'ramener chez moi ? Vraiment ? avais-je baragouiné en me redressant, la ceinture de sécurité m'appuyant désagréablement sur l'estomac. Pourquoi ? Est-ce que vous... voulez me séduire ? Vous... vous voulez coucher avec moi ?

Je m'étais esclaffée comme une baleine à cette simple idée, pensant réellement que c'était grotesque et à raison. Pourquoi avais-je eu l'audace, mais surtout la stupidité de le dire à voix haute ? Fort heureusement je ne me souviens, ni de la réaction de Nate Calvin, ni de ce qu'il a pu répondre face à mon impudence puisque j'ai probablement perdu connaissance à ce moment plus qu'opportun. Tout aurait pu s'arrêter là, tout, absolument tout... si seulement je ne m'étais pas réveillée au moment où Nate me déposait sur mon lit. Prise de bouffées de chaleur, je n'avais pas réfléchi plus de deux secondes et demie avant de retirer d'abord mon pantalon, puis mon top, sans me préoccuper du spectateur ébahi dans ma chambre.

— Ça pour une surprise, c'en est une. Ça tombe d'ailleurs assez bien que vous vous déshabilliez, avec vos vêtements je ne vous avais presque pas reconnu, avait-il raillé avec tout le culot du monde.

Perfectly Imperfect (Imperfection #1)Donde viven las historias. Descúbrelo ahora