Perfectly Imperfect (Imperfection #1)

15. Kiss me darling, kiss me tonight

Ses lèvres sont d'une douceur inouïe et la maîtrise dont il fait preuve dans l'art du baiser me rend complètement chose. Je ne sais pas vraiment quoi faire, le french kiss n'étant pas ma spécialité. Sa bouche est séductrice et aguicheuse, chacune de ses caresses me rapproche un peu plus du paradis des sens. À la façon dont ses paumes parcourent mon dos, s'arrêtant parfois sur mes bras, je comprends qu'il se contient de peur de me brusquer et m'effrayer. Mes mains sont crispées autour du col de sa veste. Mais à chaque fois qu'il varie l'inclinaison de son visage, je me détends et me colle un peu plus contre lui. Mes mains remontent vers sa nuque et la sensation de ses cheveux doux sous mes doigts m'arrache un soupir. J'ignore comment j'ai provoqué cette réaction chez Nate, mais son baiser devient carnassier, plus exigeant. Quand la pointe de sa langue effleure ma lèvre inférieure, tout mon corps tremble et le gémissement-couinement que je lâche honteusement le pousse à reculer.

Les lèvres entrouvertes et gonflées, je suis à bout de souffle et tout mon visage s'embrase alors que Nate me scrute étrangement. Ses pommettes ont une teinte plus rosée que d'habitude trahissant l'effet que j'ai réussi à avoir sur lui. Ses mains encadrent toujours mon visage, m'empêchant de fuir son regard. Ma respiration erratique crée des volutes de fumée dans la nuit sombre. Je suis perdue et qu'il réagisse aussi curieusement me perturbe.

— Je devrais sûrement m'arrêter là, mais...

Et sans finir sa phrase, il approche son visage une nouvelle fois du mien. Mon cœur s'emballe et je suis loin d'être capable de réfléchir à quoi que ce soit d'autre que sa bouche contre la mienne. Dans un réflexe étrange, mes paupières papillonnent avant de totalement se clore. Mes lèvres entrouvertes lui offrent tout loisir d'approfondir un peu plus ce nouveau baiser. Ses jambes frottent contre les miennes et je sens son corps se raidir. Il me plaque contre lui et pour la première fois de ma vie, je suis confrontée à ce désir typiquement masculin. Jamais je n'aurais cru cela possible, mais être le témoin du désir que je lui inspire me grise bien au-delà de toute raison. À présent, je comprends ce dont parlaient mes copines. Cette passion qui vous submerge quand l'homme de vos rêves vous embrasse enfin ! Cette chaleur qui part de votre bas-ventre et irradie dans tout votre corps. Et cette envie d'en avoir un peu plus. Une envie comme jamais j'en ai connu, aussi transcendante qu'effrayante et qui en temps normal m'aurait poussée à déguerpir dans un nuage de fumée. Mais l'expérience de Nate, sa douceur et sa fragrance ont fini par m'envoûter entièrement.

— Cette fois je peux te quitter sans regret, mais avec frustration... beaucoup de frustration. Fais de beaux rêves, Adelia, déclare Nate contre mes lèvres, quelques secondes plus tard.

Les « you » qu'il m'adresse me paraissent désormais moins formels. Je sens l'empreinte d'un baiser sur mon front et quand j'ose enfin rouvrir les yeux, il est derrière le volant de son cabriolet. Nate Calvin vient de m'embrasser, constate ma voix intérieure qui, pour une fois, n'est ni cynique ni moqueuse. Je crois que je suis encore sous le choc. Et il semble y avoir pris plaisir au point de lui donner envie de recommencer. Recommencer et aller plus loin si j'en crois ce que j'ai pu... sentir (entre ses jambes ?) lorsque nous nous sommes embrassés. De très, très beaux rêves en perspective cette nuit, songé-je en le voyant m'adresser un signe de la main à travers la vitre avant de reprendre la route. L'impulsion de sa bouche contre la mienne ne m'abandonne pas. Distraitement, les yeux dans le vague, j'ouvre la porte de chez moi et entre dans l'obscurité la plus totale. Je suis rassurée de constater que la maison est vide. Anja et Quino ne savent pas que je suis sortie et encore moins pour un rencard. Je ne me sens pas prête à leur confier ce qui vient de m'arriver. J'ai envie de garder ça encore secret, un secret que Nate et moi sommes les seuls à connaître, à avoir partagé.