Une piste à suivre

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Tsuki suivit ses parents, sourire en coin, prête à espionner la dame qui tenait une lettre adressée à son nom à elle! Quand soudain, elle heurta une fille d'à peu près son âge, qui se parlait toute seule et avait l'air angoissée. Tsuki, nous l'avons vu, n'étant absolument pas une fille sociable, tourna le regard et courut vers son père. Elle prit soin, grâce à ses expériences passées, de mémoriser le numéro du bâtiment dans lequel la dame était entrée afin de pouvoir la retrouver. La journée passa tranquillement, bien que Tsuki fut impatiente de retrouver la trace de cette dame. Ils se baladèrent dans les rues peuplées de centaines d'habitants, criant et marchant de partout. Tsuki avait beaucoup de mal à s'habituer à la vie en ville, les yeux tournant de tous côtés dès qu'un bruit parvenait à ses oreilles, elle se sentait débordée de sentiments. Une fois la longue balade dans les rues de la ville terminée, Tsuki et ses parents partirent en direction de l'hôtel qui ressemblait plus à une villa de luxe dans laquelle ils allaient séjourner. Elle entremêla ses mains derrière son dos, fronça les sourcils, plissa les yeux et demanda en prenant la voix d'un bébé :

— Maman. . . Aurais-tu l'extrême amabilité de bien vouloir reconnaître le fait on ne peut plus réaliste que j'ai grandi et que je suis en capacité mentale et physique de visiter l'hôtel seule ?

— Ha, demandé comme ça, je ne peux pas refuser. Sourit sa maman

Tsuki se mordilla la lèvre, toute contente et fière d'elle, prête à aller poser la même question à son père, quand il la tira par le bras. Il l'attira jusqu'à son cou et lui fit un énorme câlin avant de ricaner et de dire ironiquement la phrase suivante.

— Bah alors, on ne demande même plus à son père maintenant ? Ce ne sont pas des manières mademoiselle.

— M..m...m mais, papa ! Cria-t-elle en rigolant à cause des chatouilles que lui faisaient son père.

— Bon ça va, ça va. Aller file, mais ne reviens pas trop tard.

Tsuki le remercia avec le langage aussi soutenu que lorsqu'elle dû négocier avec sa mère.

Grâce à ses lectures riches en vocabulaire, Tsuki avait appris, en cas de nécessité, à avoir un langage courtois et soutenu. Au delà du fait de lui apporter une sensation de plaisir et de lui faire passer le temps, la lecture avait, en quelques sortes, remplacé l'école. Toujours perchée en haut de son arbre et avec pour seule compagnie ses livres, Tsuki ne pouvait qu'apprendre à se tenir et à adopter le bon comportement au contact des personnages vertueux et illustres qu'elle côtoyait dans les romans ou inventait pour combler sa solitude.

Elle tourna les pieds à la façon d'un militaire et commença à errer dans les couloirs vides, regardant chaque numéro attentivement. Lorsque qu'elle eut fini le premier couloir, elle commença le deuxième et ainsi de suite jusqu'au dernier. Elle s'arrêta devant une jolie porte en bois blanc sur laquelle était inscrit "Espace détente". Elle y glissa la tête, inspectant l'intérieur de ses beaux yeux bleus verdâtres, quand une dame l'arrêta.

— Eh, petite, tu n'as rien à faire ici sans être inscrite et sans adulte. Si tu as quelque chose à demander, tu frappes et tu entres. Mais tu ne traînes pas. Je suis responsable ici et s'il t'arrive quelque chose sans que tes parents ne soient présents, ça va encore me retomber dessus. Alors déguerpi !

La dame qui se trouvait devant Tsuki pointa du doigt son badge sur lequel était inscrit " Silvie Chargée de sécurité". Tsuki détourna le regard, claqua la porte sur la dame et courut dans le couloir, laissant derrière elle la vieille qui pestait de colère.

Une fois son petit tour d'inspection terminé, elle alla rejoindre ses parents qui étaient assis autour d'une table, attendant que leur fille arrive pour choisir le plat. Tsuki arriva essoufflée, fit un bisous à sa mère, câlina son père et s'assit. Elle regarda le menu quelques secondes et finit par choisir un plat simple, puis s'empressa d'aller aux toilettes.

La fille de la luneWhere stories live. Discover now