Les Bois Lumière

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Comme le lui avait demandé sa mère, Tsuki se rendit aux alentour des Bois Lumière cueillir des champignons et ramasser du bois. Elle ne put s'empêcher de s'asseoir un moment, pour écouter le chant des oiseaux, et regarder les nuages raconter une histoire à leur manière. Ce tableau si poétique qu'elle admirait, aurait pu durer une éternité, du moins, c'est ce qu'elle aurait voulu. Mais elle fut interrompue par un cri sourd, puis une voix.

- Ola jeune fille, viens m'aider, je suis vielle et ne peut plus marcher. Dit la voix faible et tremblante d'une vielle dame au loin.

Aussitôt, la jeune fille courut vers la voix, s'enfonçant encore et encore plus profondément dans la forêt. N'ayant même pas le réflexe, qu'elle avait habituellement, de mémoriser par où elle était passée. Après avoir couru environ dix bonnes minutes, la jeune naïve s'arrêta net. Tout à coup, une étrange sensation de douleur s'empara d'elle, elle sentit tout son corps s'alourdir, devenir de plus en plus lourd, tellement lourd qu'elle tomba dans les pommes. Plongée dans un profond sommeil, la tête posée sur un tas d'herbe sèche, Tsuki ne daignait montrer signe de vie.

À son réveil, Tsuki comprit immédiatement la gravité de la situation. Née de parents simples et modestes, elle avait appris à se débrouiller et à survivre dans des conditions défavorables. Alors, elle s'empara de tout ce qui passa sous son regard affûté : cordes, branches, feuilles et tout un tas de choses dont elle ignorait la réelle utilité. Elle ne laissa derrière elle que les jolies lumières bleues qui ne cessaient d'attirer son attention. "Qu'elles sont jolies ces petites créatures bleues" se disait-t-elle chaque fois qu'elle en voyait une. Les arbres si vert et les plantes si fleuries faisait douter Tsuki de sa santé mentale. Elle passait chaque fois ses mains pâle et tremblante sur le tronc, et se plaisait à imaginer pouvoir communiquer avec chacun d'entre eux.

Une fois tous les objets réunis devant elle, la jeune aventurière essaya d'abord, avec tout ce qu'elle avait amassé et en ayant pris le temps d'analyser son environnement, de construire une échelle de bois et de feuilles afin de monter tout en haut du grand arbre qui se dressait devant elle.

Pour vous décrire le majestueux arbre qui se tenait devant elle, je dirais que le tronc principal était droit et lisse, tellement lisse qu'elle dut se frotter les yeux 5 ou 6 fois pour être sûre qu'il était bien réel. Les feuilles de cette arbre était d'un vers si pur, et si beau pour l'oeil humain, qu'elle se perdit de nombreuses fois en les admirant. Des animaux couraient sur les branches ou volaient à travers les feuillages, et des fleurs naissantes formaient un parfait mélange de couleurs.

Elle passa deux bonnes heures à construire son échelle en passant des lianes tendues entre deux branches. Une fois l'échelle construite, elle l'installa perpendiculairement à la branche ( à première vue solide ) qui était la plus proche, en prenant bien soin de ne pas blesser le petit écureuil qui courait, à la manière d'un singe, de part et d'autres d'une seule grande branche. Tsuki, pas tout à fait certaine de son échelle, grimpa, hésitante tout en haut du grand arbre. Passant de branche en branche, aussi terrifiante les unes que les autres. À chaque pas de plus, son cœur s'arrêtait. Persuadée de ne pas arriver saine et sauve, ce qui n'était pas si faux car elle manqua de peu à plusieurs reprises de tomber. Arrivée tout en haut, elle s'écroula et poussa un soupir de soulagement, s'essuya le front et frôla de peu l'évanouissement. Mais quelle fut sa surprise quand elle vit qu'un épais brouillard, si épais qu'elle ne voyait pas sa propre main à plus de 30cm de sa tête, lui bloquait toute visibilité. Un sentiment de tristesse s'empara d'elle, son visage pâlit et ses mains devinrent moites, " mais que vais-je devenir ?" s'exclama-t-elle en émettant un soupir de détresse et de désespoir comme elle n'en avait jamais poussé auparavant. Puis, prise d'un élan de courage et de volonté elle noua ses cheveux à la manière de Violette Baudelaire, et commença à réfléchir à un plan de secours. Mais avant tout, il faudrait déjà qu'elle descende en un seul morceau. En regardant le vide sous ses pieds, Tsuki avait peur, terriblement peur, si peur que son visage quitta la pâleur un court instant pour tourner au rouge vif quelques secondes avant de reprendre la teinte d'un cadavre. En plein dans sa réflexion, Tsuki se dit que descendre par l'échelle n'était pas une si bonne idée. Alors elle s'accroupit, de sorte à rapprocher suffisamment ses mains de la branche pour l'empoigner, et se laisser tomber jusqu'à la branche suivante.

La fille de la luneWhere stories live. Discover now