Chapitre 5

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Lénora se fit réveiller par le chant mélodieux des oiseaux au lever de soleil. Phébus* commença à apparaître alors que la libraire ouvrit les yeux. L'esprit encore embrumé par la soirée de la veille, elle s'étira pour faire partir les traces de fatigue. Elle massa délicatement son visage puis se leva, rangea sa chambre et se prépara.

Elle était très stressée. C'était son premier jour en tant que libraire à Paris et elle ne connaissait ni le gérant ni la librairie. Si encore elle connaissait où elle mettait les pieds, mais non. Bernard ne lui avait donné que l'adresse et même si Lénora était curieuse, elle n'avait réussie qu'à trouver la façade sur Google Maps. La librairie n'avait ni réseau social, ni page web. Elle en vint même à se demander si Bernard ne l'avait pas jetée dans un piège. Elle espérait que non.

Elle se défit donc de tous ses doutes et ses craintes et avala un verre entier de multifruits avant de sortir de son appartement. Elle l'aimait soudainement trop pour le quitter mais elle devait s'y résoudre. C'était donc avec une boule au ventre qu'elle quitta l'immeuble. Lénora avait tendance à croire que la météo et les étoiles étaient des signes dans sa vie alors elle fit confiance au soleil éclatant et à la demi-lune qui arboraient le ciel d'un bleu azur. Elle leur lança quelques œillades puis dessina un sourire sur son visage.

Lénora marcha quelques minutes en suivant son GPS. Elle découvrit très vite la splendeur du quartier de Montmartre. Elle arriva sur la Place du Tertre et fut émerveillée par l'accueil et la joie de vivre des habitants de Paris. Cette place rassemblait généralement beaucoup de monde. La vue sur la Basilique du Sacré Cœur était romanesque. On se croirait sur une carte postale. Au milieu et tout autour de cette place se trouvaient des restaurants, des petits commerces et des vendeurs de portrait. C'est aussi pour cela que Lénora aimait Paris et plus précisément Montmartre. Cet arrondissement offrait un cadre artistique époustouflant. Elle prévoyait de faire faire son portrait ah fusain.

Encore dans ses pensées, Lénora fit le tour de la place et s'émerveilla. Elle avait des étoiles plein les yeux. Elle sortit son téléphone et le brandit devant elle pour capturer la cadre idyllique et l'atmosphère électrisante quand elle se fit bousculer. Elle se retourna et son agresseur aussi. Elle fit alors face à un jeune homme de la même tranche d'âge qu'elle, grand, au teint mat et aux longues dreadlocks. Il la regarda, alerte et se rapprocha d'elle, les mains en avant.

— Oh je suis vraiment désolé ! Je suis en retard. Ce n'est pas une raison, désolé. Je m'excuse !

— Ce n'est rien, le rassura-t-elle.

Il lui offrit un sourire puis s'en alla. Elle rêva quelques secondes avant de penser à ce qu'il avait dit et elle se retrouva à regarder l'heure sur son smartphone. 7h30 ! Mince elle allait être en retard elle aussi il fallait qu'elle se dépêche.

Elle se hâta donc et regarda l'adresse que Bernard lui avait donné. Elle refit donc le tour de la place et tourna dans la rue des Norvins et avança. Elle passa à côté d'un Starbucks et y entra, commanda deux cafés et en ressorti. Puis elle avança jusqu'à une librairie où la devanture indiquait « La Chouette de Minerve* ». L'extérieur en bois était menu, peint d'un vert menthe et ressemblait à une façade de boulangerie. Mais lorsque l'on y prêtait plus attention on remarqua les livres mis en avant devant la vitrine et la décoration épurée.

Lénora prit une grande bouffée d'air puis s'élança à l'intérieur de la librairie, la clochette accrochée au-dessus de la porte, sonnant à son passage de d'un son cristallin. L'intérieur était étonnamment différent de l'extérieur. La librairie était grande, spacieuse et pure. Les dédales d'étagères blanches décorées par des centaines de livres s'accordaient joliment avec les murs en bois de chêne. La décoration bohémienne était somptueuse. On trouvait dans cette librairie des espaces de lectures avec des fauteuils blancs et des tables en chêne, toujours dans le même ton que la librairie. Lénora en fut toute charmée.

La Ficelle de VénusWhere stories live. Discover now