Felix l'amoureux

Chapitres 5:Jisung

Jisung aimait tous ses petits amis de manière inconditionnelle. Ils étaient sa famille, et il ferait à peu près n'importe quoi pour elle. Il n'y avait que très, très peu de choses sur la liste de ce qu'il ne ferait pas pour eux. Cet amour s'accompagnait d'une autre chose, presque aussi féroce et intense que l'amour qu'il leur portait. Il était, sans aucun doute, très protecteur envers sa famille, parfois même à la limite de la possessivité. Mais il avait de bonnes raisons de le faire, du moins selon lui. Selon Jisung lui-même, c'était tout à fait naturel. Ils étaient un groupe d'idoles composé de huit hybrides, tous jeunes, populaires et beaux. Beaux même. Quelqu'un devait s'assurer que tout le monde allait bien. Ils avaient tous appris très tôt qu'ils avaient la capacité d'attirer inconsciemment l'attention sur eux. Ce n'est pas comme s'ils essayaient activement de le faire, mais même pendant les pauses où ils passaient simplement du temps ensemble, en prenant un café, en allant faire du shopping ou autre, il était presque inévitable que quelqu'un les regarde un peu plus longtemps que Jisung ne le souhaitait. Et d'autres fois, ils allaient un peu plus loin, ne se contentant plus d'ennuyer Jisung, mais l'énervant au contraire. Aujourd'hui, c'était bien sûr l'un de ces jours.

Ce jour-là, Jisung avait emmené Félix déjeuner dans un café local. Il savait que le plus jeune des deux aimait beaucoup ce café. Les employés étaient toujours très gentils, et la vieille dame qui le tenait avait un gros faible pour Felix. Le chaton aimait les compliments, et la vieille dame ne manquait jamais de féliciter le jeune chaton, allant même jusqu'à le gratter derrière l'oreille à l'occasion. Les autres membres s'étaient d'abord méfiés, mais après un certain temps, ils apprirent que la vieille dame avait une petite-fille qui était aussi un hybride de chaton - une petite-fille qui vivait à l'étranger et qu'elle ne voyait donc que rarement. Cela les a tous détendus, même Jisung. Ainsi, les membres amènent souvent l'un des deux chatons hybrides au café de la vieille dame, ce qui finit toujours par être un moment agréable, non seulement pour les membres et les chatons, mais aussi pour la vieille dame.

Avec tout cela en tête, Jisung n'avait aucun problème à sortir un moment pour répondre à un appel téléphonique de leur manager. Le café avait toujours été un endroit sûr, un endroit que Felix aimait beaucoup. La vieille dame parlait à Felix alors qu'elle leur apportait leur nourriture quand il est parti, donc tout semblait sûr. Sauf qu'en rentrant, ce n'était plus la vieille dame qui se tenait à côté de Félix. Il y avait maintenant un homme de grande taille, beaucoup trop proche et beaucoup trop musclé au goût de Jisung, qui se tenait pratiquement au-dessus de Félix, se penchant sur lui. Plus Jisung s'approchait, plus il pouvait entendre leur conversation.

"Allez poupée, ne sois pas comme ça. Pourquoi on ne sortirait pas ensemble, et je pourrais te faire passer un très bon moment ?"

"Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, monsieur. Mon petit ami va revenir dans un instant et il..."

"Oh, ne me dites pas ça, Sugar. J'ai vu le gars avec vous tout à l'heure. Cette brindille ne peut pas te donner le genre de plaisir que je peux te donner", dit le type en laissant le bras qu'il avait si dégoûtamment placé sur le dos de Félix descendre vers le bas de son dos, et frôler la queue de Félix, ce que Félix n'aimait absolument pas quand des étrangers le faisaient.

"S'il vous plaît, arrêtez de me toucher, je n'aime pas ça", gémit Félix, alors qu'il sentait l'autre homme caresser le bas de son dos, là où sa queue était reliée à son corps ; il ne se contentait plus de la frôler. Il se sentit se crisper, n'aimant pas du tout cela.

"Viens avec moi maintenant", ricana-t-il, se penchant encore plus près de Felix, son visage s'approchant bien trop près pour qu'il se sente à l'aise.

Rien qu'au ton de sa voix, Jisung pouvait entendre que l'homme devenait de plus en plus agressif. La façon dont il parlait à son petit ami. La façon dont il touchait son petit ami. Cela mettait Jisung hors de lui. Mais le pire pour Jisung était sans aucun doute le malaise qui se lisait de plus en plus clairement sur le visage de Félix. Son corps était tendu, son dos se redressait anormalement et ses lèvres se fronçaient.