éponge et couverture

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Si la nuit se déploie comme une couverture chaude et apaisante
Alors la mélancolie est une couette douce et pesante
Qui rampe, s'étire en mille et une Gorgones
Les étoiles pleurent, les arbres frissonnent

Si le jour était ce qui inondait mes yeux trop clairs
Alors il a bien fait de lâcher l'affaire
Bien à l'abri derrière mes rideaux
J'attendais mon moment pour monter sur le plateau

Je danse, seule

Le soleil éclabousse la toile de sang
Gorgeant la vieille éponge dans ma poitrine
Qui ne retient que les émotions hémoglobine
Dureté, violence, agressivité sont reines
Détresse, supplice et affres les habitants

Les nuages déchirent la toile en sang
Répandant sur ma peau les larmes au goût de fer
Attirées à l'éponge en une tortueuse rivière
Qui pousse mes poumons, écrase ma trachée, remplace l'oxygène
Le niveau monte, lentement mais sûrement

Et je suffocque, seule

À présent que la nuit a déplié son infinie couverture
Les ombres maîtresses soudain se dressent et grimacent
Si la torture est dans leur impitoyable nature,
La pitié ici ne trouvera jamais sa place,
Car ma pire ennemie est cette éponge en moi
Qui pompe incessamment cette mélancolie obscure
Faisant de moi une étrange créature
Que jamais n'atteignent les plaisirs fugaces

Alors je griffe les plis de ma prison,
Car je ne suis plus vraiment seule

22/11/2022

Éclats d'adolescenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant