La Ficelle de Vénus

Chapitre 1

Il était une fois, une jeune fille prénommée Lénora Lacroix naquit. C'était un jeudi durant laquelle la neige s'abattait paisiblement sur sa ville natale au centre de la France. Elle avait ouvert ses petits yeux d'un bleu profond et n'avait cessé de fixer sa mère depuis. Sa chevelure d'un brun foncé contrastait avec ceux de sa mère. Elle était née comme ça ; avec une petite touffe de cheveux d'où l'on pouvait distinguer des boucles déjà apparentes.

Ça avait été l'amour fou entre sa mère et elle dès qu'elles avaient échangé leur premier regard commun. C'était une très belle poésie qu'elles s'offraient. Même le père de Lénora ne pouvait le nier. Une connexion incroyable c'était créée dès les premières minutes de vie de la petite brune. Et elle le sentait encore. Mais avant de parler du présent, racontons comment Lénora grandit au sein de cette famille si aimante.

Le choix du mot « aimante » était judicieux. Les parents de Lénora avaient toujours créé une atmosphère calme et aimante au sein de leur foyer. Lénora l'avait senti dès ses premiers mois. Toujours chouchoutée par ses parents qui savaient néanmoins rester justes concernant son l'éducation, elle avait grandi dans une maison modeste qui reflétait la situation financière de ses parents. Lénora n'avait jamais méprisé ses parents pour le train de vie qu'elle avait. Non. Elle était toujours reconnaissante de vivre dans leurs bras Et lorsqu'ils leur étaient possible, le très bon travail scolaire de Lénora était récompensé. Elle demandait principalement des livres. C'est tout ce qui l'intéressait. Surtout les romans médiévaux dans lesquels le prince et la princesse de telle contrée tombaient amoureux.

Lénora voyait la vie de cette façon. Elle était très douce, très gentille mais très naïve. Elle pensait que le monde devrait être plus reconnaissant de ce que la nature nous offrait et être plus aimant les uns envers les autres. Elle était « trop » idéaliste, selon son ancien professeur principal de lycée. Elle voyait le monde comme un immense jardin d'amour. Or le monde réel était plus cruel. Lénora s'en rendait bien compte. En fin de compte elle fuyait la réalité de sa vie quotidienne pour s'enfoncer dans un plus imaginaire et plus libre monde. Dedans, seuls des problèmes mineurs s'y trouvaient. Elle aurait donné n'importe quoi pour pouvoir habiter dans un de ses livres. Dedans au moins, elle aurait été l'héroïne de sa propre histoire.

Après quatre années au lycée, Lénora finissait par choisir la voix littéraire. Elle s'engageait dans des études dans le monde du livre. Elle s'attachait trois ans, durant lesquelles elle apprit énormément de choses et durant lesquelles Lénora s'enfonçait toujours un peu plus dans son monde utopique. Elle avait de bonnes notes et c'était tout ce qui lui fallait. Après ses trois ans, Lénora décrochait son diplôme de licence et obtenait un travail dans une petite librairie internationale dans sa ville. Elle aimait être proche de sa famille et de ses amis, aussi peu qu'ils étaient. Elle habitait dans un vrai cocon. Cela faisait maintenant un an qu'elle travaillait dans sa librairie et pour rien au monde elle ne voulait laisser tomber cette vie.

Alors qu'elle dormait bien, un bruit vint la réveiller. Elle sursauta, les yeux encore à moitié fermés et grogna. Elle entendit le lit de ses voisins cogner à de multiples reprises contre le mur reliant leur chambre à celle de Lénora. Elle arracha son oreiller et le plaqua contre son oreille mais les bruits de ses voisins s'accentuèrent davantage. Lénora ouvrit un œil et observa à regret le radioréveil : il était 3h du matin. Lénora grogna une nouvelle fois avant de prendre son oreiller et de se diriger vers son salon. Elle y jeta son objet de sommeil et s'affala sur son canapé. Elle se rendormit en moins de dix secondes.

Elle finit par entendre son réveil sonner depuis la chambre et bailla. Elle se releva, son petit chignon tout défait d'où une mèche rebelle s'échappait. Elle s'étira puis alla prendre un café.