Rencontre.

5 1 0
                                    

A notre réveil le matin il ne pleuvait plus. Le ciel était beau et dégagé. Et on pouvait aussi voir notre meilleure ennemi le gaz jaune qui se rapprochait à nouveau. Il était assez loin, mais il allait finir par nous rattraper à ce rythme. On n'avançait pas assez vite, il fallait qu'on mette assez de distance entre lui et nous.

_ Préparez-vous à partir les gars. Il faut qu'on bouge. Dis-je.

Je me disais aussi qu'on devait avancer en voiture, je cherchais donc des clefs de voiture dans la maison.

_ Nhod ! J'ai trouvé une clé, on dirait la clé d'une voiture. Cria Teddy.

_ Bien joué Teddy ! Avec ça on va pouvoir se déplacer plus vite. Répondis-je.

En sortant de la maison, on chercha la voiture que la clé ouvrait. Et on la trouva, c'était un 4×4 bleu. J'espère que le propriétaire allait nous pardonner.

On reprit la route mais en voiture cette fois-ci, je conduisais en restant dans la lumière du soleil. On avait compris que les monstres ne venaient jamais dans la lumière, je me disais que leur peau ne la supportait sûrement pas. Je me disais aussi qu'on devait regrouper toutes les informations qu'on avait sur ces monstres. Ça allait peut-être nous servir un jour.

_ Teddy il faut que tu écrives tout ce qu'on sait dans un cahier. Un jour ça va nous aider. Dis-je à mon frère.

_ Bon résumons ! On a croisé trois monstres jusqu'à maintenant,  le premier dans la forêt, il avait la silhouette d'un ours, une grande et longue queue avec des yeux rouges. On ne l'a pas bien vu à cause de l'obscurité. Le deuxième c'était celui qui était devant la maison avant qu'il ne commence à pleuvoir, il ressemblait à celui que Nhod avait tué et qui était le troisième mais semblait plus grand. Ces deux monstres ressemblaient à des lézards géants et avaient des yeux blancs, ils semblaient ne pas voir et se servaient plus de leur odorat et de leur ouïe. Dit Teddy.

_ C'est exact, Teddy. Répondis-je.

Au milieu de tout ça je pensais à la vie, elle était vraiment bizarre. Je me disais qu'elle était déjà dure à la base, mais que là c'était pire. Avant on devait juste se battre pour réussir nos examens et que maintenant on devait se battre simplement pour rester en vie. J'espère que j'aurai la chance de connaître l'amour avant de mourir, de trouver mon âme sœur et de fonder ma propre famille. Je souhaitais la même chose pour mon frère.

Après des heures de route, je vis au loin un homme qui nous observait derrière sa fenêtre. Nos regards s'étaient croisés mais je ne l'avais pas vu clairement.

_ Je viens juste d'apercevoir quelqu'un derrière la fenêtre de cette maison. Dis-je aux deux autres.

_ Tu veux qu'on aille voir ensemble ? Demanda Alex.

_ Non, vous restez ici. Il vaut mieux être prudents. Attendez moi dans la voiture, Alex prends le volant. Je serai de retour dans quelques minutes. Dis-je.

Je descendis de la voiture et me dirigeai vers cette maison.

_ Est-ce qu'il y a quelqu'un ? Ouvrez s'il vous plaît ! Criais-je.

J'entendis quelqu'un ouvrir la porte, je ne pensais pas que j'allais revoir ce visage un jour. C'était une fille de mon lycée, et une de mes amies du primaire. On était plus aussi proches qu'avant mais on se croisait souvent dans les couloirs du lycée.

_ Valérie, c'est bien toi ? Demandais-je.

On ne s'était pas revu depuis des mois, elle était différente de la dernière fois que je l'avais vu. C'était devenu une jolie jeune femme après seulement quelques mois de vacances.

_ Nhod ? C'est bien toi ? Je ne t'avais pas reconnu aussi. T'es plus grand et t'as même de la moustache maintenant. Ça te va super bien en plus. Me dit Valérie en souriant.

_ Viens, rentrons on va discuter à l'intérieur. Me dit-elle.

Valérie vivait avec son père, elle avait perdu sa mère quand elle était plus jeune. Elle était morte à cause d'un cancer. Je lui racontai alors tout ce qu'on avait vécu jusqu'à maintenant. Elle était très surprise. Elle n'était pas venue en classe le premier jour des cours,  heureusement. Depuis le début de cette catastrophe, son père et elle n'étaient pas sortis de chez eux. Ils n'étaient pas non plus au courant pour le gaz jaune.

_ J'ai entendu ce que tu as dit à ma fille. Mais un gaz jaune ? Toxique et qui sort du sol ? Je pensais qu'il n'y avait que des monstres et des gangsters, et maintenant il y a ça! Me dit Léon le père de Valérie, en descendant les escaliers.

Il était blessé et ça avait l'air grave. Il avait un énorme pansement sur ventre, et il avait du mal à bien marcher.

_ C'est vrai que tu as beaucoup changé, mon petit Nhod. On a la même taille maintenant. Je t'ai vu avec ton frère par la fenêtre, je t'ai reconnu directement. C'est pour ça que j'ai dit à Valérie de t'ouvrir la porte. Me dit-il en souriant.

_ On dirait que vous avez vécu un vrai enfer durant ces deux derniers jours. Me dit-il, d'un air un peu triste cette fois-ci.

Il me raconta alors qu'il n'avait jamais vu le gaz jaune dont je parlais mais que des monstres rôdaient toutes les nuits autour de la maison. Il me dit aussi qu'il avait été poignardé par des gangsters qui étaient rentrés chez eux par effraction quelques heures avant notre arrivée. Ils avaient des masques à gaz et des motos. D'après lui ils devaient y en avoir une dizaine, ils avaient tous une araignée tatouée sur le corps. Ils devaient donc savoir que les monstres n'attaquaient jamais dans la lumière et qu'il y avait un gaz jaune toxique, c'était sûrement pour ça qu'ils portaient tous des masques à gaz. Heureusement Valérie était cachée au sous sol.

_ Mais pourquoi ils ont choisi de s'en prendre à vous ? Il y a beaucoup de maisons qui ont été abandonnées. Pourquoi vous ont-ils choisi ? Demandais-je.

_ Parce que j'étais un vendeur d'armes, ils voulaient des armes mais heureusement ils n'ont pas pu trouver toutes mes armes. Ils m'ont eu par surprise. Me dit-il.

_ Si ce que tu m'as dit est vrai, viens avec moi. Ajouta Léon.

Il m'emmena dans leur sous-sol. Il avait un petit stock d'armes. Il y en avait plusieurs types. Tout ce que je savais des armes je l'avais appris dans les jeux vidéos. Je pris deux pistolets et un sac de munitions, ce n'était pas pour une guerre mais pour nous défendre.

_ Je pense qu'on devrait partir d'ici Léon, il fera nuit dans quelques heures et il faut distancer le plus possible le gaz jaune. Dis-je.

_ Tu as vraiment beaucoup mûri, je suis d'accord avec toi mais je ne pourrai pas venir avec vous. Ma blessure est grave et je ne sais pas si je vivrai jusqu'à demain. Je ne veux pas que ma fille me voit mourir donc je veux que tu l'emmènes loin d'ici. Quand vous étiez encore petits vous étiez amis, je ne sais pas ce qui s'est passé mais prends bien soin d'elle s'il te plaît Nhod. Me dit Léon, avec des larmes aux yeux.

_ Ne vous en faites pas, je vous promets que je ferai de mon mieux pour la protéger. Dis-je à Léon.

On remonta alors après quelques minutes, pour retrouver Valérie au salon. Léon montai à l'étage avec Valérie pour lui parler. Quand Valérie descendit, elle avait un sac à dos et des larmes aux yeux. Je suppose que son père venait de lui faire ses adieux.

Valérie et moi rejoignîmes les deux autres dans la voiture et on reprit la route.

ZONE HOSTILEWhere stories live. Discover now