Chapitre 21 : Racines

50 4 0
                                    

-votre altesse, nous sommes arrivés. Déclara le cocher en lui ouvrant la porte de la calèche.

Il fit signe au cochet de partir plus loin, tandis que lui s'approcha doucement de ce lieu de malheur.

Ce château qu'il redoutait tant revoir.. Il ne pouvait pas revoir ses parents pas après tout ça.

-oh mon pauvre enfant.. murmura une vieille femme en arrivant vers le prince.

Elle portait une tenue de domestique et accrocher à son bras, un panier en bois remplis de fruits venant du marché.

Le jeune prince fit apparaitre sur son visage le plus beau sourire qu'il n'avait jamais fait de toute sa vie.

Cette femme était celle qui comptait le plus pour lui, elle l'avait élevé comme son propre fils tandis que ses parents ne faisaient même pas attention à lui.

Elle lui avait offert son tout premier livre, la domestique avait créé en lui une admiration plus que grandiose.

Il ne perdit pas plus de temps et couru dans ses bras, elle se mit a rigoler doucement, attendri par ce geste soudain.

-mon garçon, que fais-tu ici ? tu ne devrais pas être là, pas après tout ce qui se passe dans le royaume.. déclara-t-elle en le repoussant tendrement.

-de quoi parlez-vous ? demanda-t-il.

Elle prit sa main et l'emmena à l'abri des regards, dans le jardin royal.

Personne n'y allait à cette heure-ci alors ils y seraient en sécurité.

-un homme est arrivé la veille de votre mariage, il a pris les commandes du royaume et il tue sans pitié les villageois qui osent le contredire, vos parents sont a ses côtés.

-de quel genre d'homme parlez-vous ? murmura-t-il apeuré.

-de ceux qui ne sont pas complètement humain, je vois son aura, c'est le diable incarné. Répondit-elle avec le même ton. 

Yeosang recula sous la surprise, serait-ce l'homme qui a tué les pères des dirigeants ?

-tu sais quelque chose pas vrai ?

Il fut pris de court, elle ne paraissait pas pour autant accusatrice. Simplement songeuse.

-ne t'inquiète pas mon enfant, je serais toujours de ton côté et si un jour tu te sens capable de m'en parler, je serais l'épaule sur laquelle tu pourras te reposer.. déclara-t-elle délicatement.

Le prince de glace se jeta une nouvelle fois dans ses bras lâchant, sans le vouloir, plusieurs larmes, elles n'étaient pas tristes. C'étaient des larmes de soulagement. 

Soudain des pas se rapprochèrent d'eux. Yeosang prit la vieille dame avec lui et ils se jetèrent par terre, en se cachant derrière un buisson.

-je vous jure sir, je l'ai vu ici ! s'écria un homme a la voix rauque.

-alors pourquoi n'est-il pas là ? répondit son interlocuteur.

Les deux hommes s'arrêtèrent de bouger, Yeosang pouvait entendre son propre cœur battre de plus en plus fort.

Il avait peur de se faire prendre, qui sait ce qui lui arrivera ? Si c'est bien le tueur du père de son mari, alors le prince courrait à sa perte, et personne n'était capable de le sauver.

Il suffirait d'une étincelle.

Une seule suffirait pour le sauver, mais comment faire si il ne peut même pas savoir si son ennemi est toujours là et surtout où précisément.

Et surtout que la glace n'est pas aussi efficace que le feu.

Sa gouvernante se mit a le regarder, ses yeux étaient larmoyants. Il n'eut même pas le temps de comprendre ce qui se passait qu'elle se leva brusquement, se montrant aux hommes, qui étaient malheureusement toujours là.

-Sir, je suis désolé de m'être caché, je croyais que cette abomination m'avait trouvé, je l'ai vu s'enfuir vers le village ! s'écria-t-elle.

Yeosang sentit son cœur devenir lourd, il savait ce qui arriverait à celle qu'il avait toujours considérer comme sa vraie mère.

-dépêche-toi d'aller le chercher ! s'exclama l'homme surnommé « Sir ».

L'autre homme partit précipitamment tandis que sa « mère » restait stoïque devant le nouveau roi, son visage était devenu impassible.

-je te remercie, veille mégère mais je sais qui tu es et ce que tu es.

Yeosang plaqua sa main sur sa bouche pour s'empêcher de crier, ses larmes roulaient sur ses joues, jusqu'à s'échouer lourdement sur ses genoux.

-la seule qui m'a échappé, Caelum aurait dû complètement être décimé. S'écria-t-il.

-vous avez tué mon père ! gronda violement la femme.

C'était la première fois que sa gouvernante élevait autant la voix, et puis celle-ci avait résonner comme un éclat dans le ciel.

-crois-tu réellement qu'il est mort ? Un Phoenix renait toujours de ses cendres ! il le savait, c'est pourquoi il t'a abandonner face à ton destin ! cria-t-il toujours plus fort.

Un Phoenix ? comme le protecteur de San ? et puis Caelum était le peuple de l'air.

Le glacier humain s'arrêta d'un coup de bouger, il venait de comprendre ce que cherchait à faire l'homme.

Il la pousse à bout, il veut qu'elle craque et montre sa vraie forme.

-tout ce que vous dîtes est faux ! mon père à déjà utiliser sa chance..

L'homme se mit à rigoler fortement.

-comment crois-tu que le prince de l'air est né ? Ton père a ressusciter lorsque ce gamin a crié, tout le monde mystique l'a entendu, y compris moi, il m'a donner la force de revenir. déclara-t-il.

Avisignis était donc le père de sa gouvernante. 

Mais même avec tout ça, la seule chose qui traversait l'esprit de Yeosang, était pourquoi cette femme était rester à ses côtés si elle savait pour San ? après tout il est l'un des seul de son peuple.

-vous croyez réellement que vos propos m'importent ? je me suis caché beaucoup trop longtemps, et ma seule volonté était de vous retrouver. Venger mon peuple et ma famille. S'écria-t-elle.

Un vent glacial fouetta violement le visage de Yeosang, quelque chose se passait.

Il prit le risque de se lever, en restant toujours caché.

Sa « mère » lévitait toute seule, ses bras écartés, des plumes apparaissaient sur tout son corps, des ailes prirent en otage son dos, tandis qu'un bec d'oiseau prit forme sur son visage.

L'homme souriait toujours autant, une allure similaire à celles des dirigeants, c'était bel et bien le mage, le meurtrier. 

La femme se transformait petit à petit en énorme Griffon, oiseau mystique.

L'homme quant à lui admirait avec sadisme la femme. Lorsque celle-ci s'éleva dans le ciel, il l'a suivi simplement en faisant sortir des ailes tout autant majestueuses.

Ils s'apprêtaient à se battre, devant le prince abasourdi, il devait agir, il ne savait pas de quoi était capable l'oiseau mais les intentions du mage étaient bel et bien réelles et celles-ci suffisaient à apeurer le jeune homme.

Ils avaient tué 4 dragons à lui seul, alors le prince doutait qu'un simple griffon puisse le battre.

Il suffisait que d'un seul coup pour le mage, il leva la main vers l'oiseau, une sphère violette fit son apparition. Yeosang croisa le regard du griffon, celui-ci voulait tout dire, plus de marche arrière.

C'était finis.

« tu as toujours été ma mère, et je t'en serais éternellement reconnaissant »

« si je pouvais remonter le temps, je t'emmènerais loin avec moi, pour que rien ne t'atteigne »

The KingdomDonde viven las historias. Descúbrelo ahora