Ligne 23 : Début Mai

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Elle est heureuse. Sans réellement savoir pourquoi, mais elle l'est. Pour autant, elle sait que cette bonne humeur est fragile, elle le sent. Le vent qui souffle dans ses cheveux est doux et rafraîchissant, juste comme il faut. Dans quelques secondes, elle aura presque froid, avec ce même vent, mais le bus est là, alors tout va bien. Son amie qui est partie aux Pays-Bas l'appelle tout les jeudis, elles se racontent tout, les petits problèmes et les grandes solutions et les faux-espoirs. Elle l'aide comme elle peut, et son amie la conseille, mais jusque là, le seul progrès qu'elle a fait, c'est ce début de conversation qu'elle a réussi à lancer avec lui, il y a quelques temps. Elle écoute paisiblement une musique qu'elle a dans sa playlist, une des premières qu'elle y a mise. Elle l'aime toujours autant, et n'arrive pas à s'en débarrasser, même si la chanson est devenue un peu vieille. Le garçon monte, et elle adore son nouveau pull bleu électrique. Elle adore ses yeux, aussi. Elle sourit, et ne se prive pas de lui dire. Lui, il sourit et leur conversation continue, encore et encore, de manière inlassable, comme à chaque fois. Elle adore. Lui, bien entendu, mais aussi les conversations d'une demi-heure qui semblent durer des heures. Elle sait que même si cette relation ne durera pas et ne mènera nulle part, elle voudra une personne comme lui, qui tient la conversation et qu'elle se permettra d'interrompre de temps en temps en pleine confiance parce qu'elle saura que ça ne le dérangera jamais. Elle discute avec lui, à tel point qu'il en oublie son arrêt, comme c'est déjà arrivé par le passé. À chaque fois, il en rigole, disant simplement que ce sera son sport de la journée, sa petite randonnée. À chaque fois, elle ne dit rien et se contente de sourire, parce qu'elle a compris qu'il ne veut pas rentrer. Pas tout de suite.

Le garçon du busWhere stories live. Discover now