Ligne 23 : Mi-Février

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Elle retire tout ce qu'elle a pu penser sur le temps qui devient plus clément. Il fait terriblement froid, au point qu'elle a du mal à mettre ses écouteurs dans ses oreilles. Elle réfléchit de manière étrange, quand elle a froid comme aujourd'hui, et contrairement à ce qu'on pourrait penser, elle n'aime pas particulièrement les picotements aux bouts des doigts et sur son nez qu'elle éprouve quand elle retrouve un espace chaud. Le bus arrive vite, mais elle râle intérieurement, elle n'est pas de très bonne humeur, aujourd'hui. Elle croise le garçon, il rentre dans un arrêt plus lointain, ce jour-là. Elle le laisse parler, mais il sent bien qu'elle n'est pas avec lui.
- Hey, ça va ?
Elle pourrait dire la vérité, et répondre que non, sans qu'elle sache véritablement pourquoi.
- Ça va, tu me connais, un peu de fatigue. C'est le retour des vacances.
Il la regarde d'un air sceptique. Mais doit en conclure que tout va bien, alors il hausse les épaules et se mets à lui raconter ses vacances. Elle n'ose pas l'interrompre pour lui dire que, elle aussi, elle a passé ses vacances au ski, même si elle ne sait pas en faire, elle n'ose pas l'interrompre mais elle soupire intérieurement envers elle-même ; elle se désespère. C'est souvent comme ça, et à chaque fois qu'elle y pense, elle suppose que ses futures relations seront elles aussi faites du même bois. Du bois de celle qui ne parle pas, trop amusée par les mimique du garçon qu'elle aime, du bois de celle qui sourit au lieu de dire ce qu'elle pense, parce que ça porterait préjudice à ce même garçon, et du bois de celle qui mets sa mauvaise humeur sur le dos de la fatigue même si elle sait que ça n'a rien à voir. Ou peut-être que c'est simplement elle qui est faite de ce bois qui aime incommensurablement un inconnu dans un bus.

Le garçon du busWhere stories live. Discover now