II. Âme sœur Aux Multiples Natures

Chapitre 49 : Reviens

-Elle t'aime énormément Mardil, démentit Michael. Plus que tu ne le crois, qu'elle ne le pense et que je ne veux l'avouer. D'une manière différente certes, mais qui équivaut à celui qu'elle me porte. Tu n'es pas que son Protecteur pour elle, ni même son cousin éloigné. Tu es un deuxième confident, une épaule sur qui se reposer, pleurer, se confier. Une personne en qui elle voue une confiance aveugle, peut être même plus qu'à moi. Et si je l'aurais été quelques semaines auparavant, je ne suis pas jaloux de ça. Je suis content. Heureux qu'elle s'appuie sur d'autres, qu'elle se sente à l'aise et entourée. Ça me rassure. Et je sais que lorsque je ne suis pas à ses côtés, il y a toujours quelqu'un quand même pour la veiller.

Mardil ne sait que répondre, touché par les paroles de son ami.

Il l'observe encore de nombreuses secondes, Michael ne se départissant pas de son sourire sincère, avant de fermer les paupières et d' incliner la tête en un remerciement silencieux et chaleureux.

Alors qu'ils se remettent tous deux à contempler l'astre de feu chasser les derniers signes de la tempête qui les as frappés quelques minutes auparavant, les grandes portes s'ouvrent subitement, les faisant se retourner et lever.

Malheureusement, la porte ne révèle pas la personne souhaitée.

Au lieu d'Arwen, c'est un Lastalaica à l'air ahuri qui leur fait face.

-Mon ami ? L'interpelle Mardil. Qu'est ce qui ne vas pas ? Quelque chose s'est mal passé ?

-Hum ? Semble-t-il se réveiller en reportant son regard toujours hagard sur eux. Ho ! Non, non. La cérémonie s'est achevée comme elle le devait...

Le médecin ne peut pas juste dire "tout s'est bien passé" comme l'aurait sûrement fait n'importe qui. Il s'agissait quand même là de l'enterrement de deux monarques ayant marqués l'Histoire, et ceci, le même jour. Encore plus quand l'enfant de ces deux personnes qui commençait tout juste à s'ouvrir à sa nouvelle vie et à ses parents, avait été obligée de les renvoyer à la Terre sans avoir même pu leur dire adieu et tout ce qui lui pesait et qu'elle souhaitait leur partager, faisant voler ses rêves en poussière.

-Mais Arwen a quitté le Jardin Secret très rapidement et le temps que l'on termine, impossible de la retrouver, relate-t-il, le regard désolé.

-Veux tu dire qu'elle est... Souffle Michael dans un soupir, le cœur déjà lourd devinant très bien la réponse du médecin qui termine la phrase qu'il n'a pas osé prononcé.

-Arwen est partie. Je suis infiniment désolé...

Et tandis que Mardil se fige, le cœur de Michael se brise instantanément. Sa compagne venait de briser sa promesse. Elle était à nouveau partie, l'avait abandonné encore une fois, alors qu'elle avait juré de ne plus le faire, qu'elle lui avait assurée de rester dorénavant à ses côtés.

Lastalaica se rapproche doucement des deux amis et leur tend un fin papier blanc. Michael regarde l'elfe en face de lui en se demandant toujours pourquoi.

-Il vous est adressé.

Michael tend fébrilement sa main et attrape le papier qui au contact de sa main paraît étrangement mouillé. En posant son regard sur la dernière trace de son âme-sœur, il remarque des petits points humides parsemant le papier, le rendant extrêmement fragile et faisant baver les quatre petits mots qui le souillent.

Je t'aime Michael

Quatres petis mots qui ont réussis à refaire battre ce cœur meurtri présent dans sa poitrine.

Mardil qui a lu le court message d'Arwen par-dessus l'épaule du Loup se sent encore plus triste. Arwen n'a même pas eu une pensée pour lui. Avec les dernières paroles de l'Alpha à ses côtés quelques minutes auparavant, il a commencé à croire que sa protégée éprouvait de réels sentiments puissants à son égard. Mais force est de constater qu'il s'est trompé, à son plus grand désespoir.