Tristan (2)

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             Tom n'avait jamais couru aussi vite de sa vie, Tristan qui semblait encore sous le choc à ses côtés. Mais leur assaillants étaient plus grands et les rattrapèrent devant la boulangerie dans laquelle Tom avait l'habitude d'acheter le pain. Le lycéen qui avait reçu le sac sur la figure était rouge de rage. Il frappa Tom d'un coup de poing qui le mit par terre. La tête de Tom tournait et il ne vit pas arriver le coup au ventre qui lui coupa le souffle. Il entendait vaguement Tristan crier, mais ses oreilles sifflaient trop pour qu'il en soit sûr. Soudain les coup s'arrêtèrent et et Tom releva prudemment la tête.


            C'était madame Chabrol, la boulangère qui menaçait les trois brutes de son rouleau à pâtisserie. Lui qu'il avait toujours trouvée si froide, il n'aurait jamais pensé qu'elle serait si gentille. Il se promis de ne plus juger les gens sans les connaître. Elle dit quelque chose à leur agresseurs, mais le cerveau de Tom semblait être ramolli, il ne comprit que le mot "police" et vit les lycéens partir aussi vite qu'ils le purent.

- Vous en faites pas les petits, dit elle, ils ne sont pas près de vous approcher à nouveau, je vous le garantie. Je connais cette bande de racaille, et cette fois je vais mettre fin à leur bêtises, ce n'est pas faute de les avoir prévenu, maintenant c'est à la police de s'en occuper. Venez!

        Elle tendit la main à Tristan qui était également étalé par terre, puis à Tom et les invita à entrer dans sa boutique.

- Merci madame, dis-je, mais on est en retard à l'école.

- Après ce que vous venez de subir, vous n'êtes pas à quelques minutes près. Venez !

    Elle leur prépara deux chocolats chauds et et leur donna des croissants. Les meilleurs que Tom ait jamais mangé. Tristan le regardait d'un air bizarre. Il devait être en colère d'avoir été surpris dans une telle situation de faiblesse. Il allait peut être chercher à se venger de lui. Mais il ne dit pas un seul mot. La gentille madame Chabrol les accompagna à l'école et expliqua au directeur ce qui leur était arrivé. Ce dernier les regarda en secouant la tête puis les amena à leur classe. Un silence de mort suivit leur entrée. Et pendant que le directeur s'entretenir à voix basse avec la prof, Tom entendit leurs camarades échafauder des histoires très farfelues dans lesquels ils imaginaient que Tristan et Tom s'étaient battus.

        Il se trouve que Tom s'était trompé sur le compte de Tristan. À la récréation, alors que Simon s'apprêtait à bousculer Tom dans le couloir, Tristan le jeta par terre d'un coup d'épaule.

- Personne ne s'approche de Tom, sauf s'il veut avoir affaire à moi !


         Le silence s'était fait. Tous étaient choqués par cette déclaration mais personne n'osait interroger Tristan sur son changement de position. Depuis ce jour on laissa Tom tranquille. Certains essayèrent même de se rapprocher de lui. Mais Tom détestait les hypocrites.

Tristan ne lui parla que quelques jours plus tard, comme s'il avait besoin de réfléchir à ce qu'il voulait dire. Et Tom ne s'attendait absolument pas à ce que Tristan le rejoigne à sa table au self. Tout les élèves de la classe les regardaient. Tristan le remercia pour ce qu'il avait fait et pour le fait de ne pas l'avoir humilié devant tout le monde. Tom ne savait pas quoi répondre. Pour lui c'était simplement normal. Tristan lui assura que s'il avait besoin de quoi que ce soit il serait là pour lui. Tom ne voulait pas le vexer mais des amis comme Tristan il s'en passerait très bien. Mais il était content de ne plus redouter l'école.

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                    Tristan s'ennuyait ferme avec Laura-pot-de-colle. Il n'arrêtait pas d'être odieux avec elle durant toute la semaine, mais elle s'accrochait. Elle n'avait vraiment aucune personnalité, le suivant comme son ombre, acceptant tout ce qu'il proposait. Il voulait autre chose. Un peu de résistance, merde. Il ne voulait pas faire de vague dans la classe, c'était pour cela qu'il ne l'avait pas tout bonnement larguer. Mais il regrettait son idée. D'autant plus que Tom ne s'intéressait vraiment pas à Sandra. D'ailleurs elle, elle avait laissé tomber. Il aurait voulu que sa copine prenne exemple sur Sandra. Un peu de dignité nom d'un chien!

               Lorsque Tristan dévoila ses pensées à son pote, Tom se moqua de lui. Lorsque Tristan lui parla de la jeune fille timide qu'il avait aperçu l'autre jour, Tom lui dit qu'il était peut être amoureux. Tristan lui rétorqua qu'il n'était pas assez con pour tomber dans ce piège débile. Rien ne méritait qu'on se casse les pieds à cause d'une nana. Elles sont trop envahissantes pour peu qu'on leur accorde notre attention. C'est pour cela qu'il ne fallait pas s'y attacher. Il promit à Tom que jamais une fille ne pourrait le changer. Pour le lui prouver il allait laisser tomber cette fille stupide et collante et s'attaquer à un projet plus intéressant qu'était la fille-timide-de-l'autre-jour. Il la laisserait tomber dès qu'elle serait trop attachée à lui. Tom ne lui répondit rien. Il savait que Tristan n'avait jamais réellement aimé une fille parce qu'il en avait peur. Et cela c'était un peu de sa faute.

un amour d'enfanceWhere stories live. Discover now