Chapitre 7

433 12 1
                                    

Ils étaient prostrés là, dans le Grand Hall, devant la directrice McGonagall et le Professeur Severus Rogue, Potter et Malefoy étaient accompagnés de leurs deux valises, sur lesquelles ils avaient posé un sort d'extension indétectable. S'ils étaient prêts et enthousiastes à l'idée de partir ils n'en montraient rien. En effet, Drago avait ses mains dans les poches de sa robe, un regard fatigué et une mine renfrognée. Tandis qu'Harry écoutait vaguement ce que disaient les deux personnes en face d'eux, lui aussi semblait exténué, ou mal réveillé. Ils étaient censés transplaner avec le Professeur de potion, pour, au moins, s'assurer qu'ils arrivaient à bon port. Après avoir relu le cahier des charges, ils étaient enfin sur le point de partir.

-Je vous souhaite le meilleur. Dit la Directrice un sourire encourageant sur ses lèvres. Mais surtout de mener à bien votre expérience.

Elle lança un regard réconfortant à Potter, il lui répondit par un signe de tête. Les deux élèves attrapèrent les épaules du Professeur Rogue de leurs mains. Ce dernier leur lança un regard à chacun, s'assurant qu'ils étaient prêts, puis transplana sans plus attendre. Le voyage ne fut pas sans accroc pour les deux sorciers, tandis que le Professeur semblait toujours aussi droit qu'à l'accoutumée. Potter était si peu éveillé qu'il faillit trébucher lorsque ses pieds touchèrent le sol.

-Et bien. Commença Severus. Il est temps de vous laisser. Rappelez vous que quand je serai parti vous serez livrés à vous même, ne pouvant compter que sur l'autre. Aucun contact avec l'école n'est permis, hors cas extrême. Je vous souhaite bonne chance. Dit il sèchement. Puis il transplana de nouveau, laissant Harry et Drago là.

C'est alors que le blond prit conscience d'où il se trouvait. Il semblait qu'Harry aussi puisqu'il avait ouvert grand ses yeux et pris une grande inspiration, contemplant le paysage qui s'offrait à eux. Une étendue verte, immaculée, qu'on reconnaissait peu foulée par l'homme. En aval un lac, noir, sombre, effrayant, mais si envoûtant, le cadre le valorisait. Il était bordé de deux petites collines qui l'enlaçaient en une demie lune, le lac finissait sa course en ce qui pouvait être une cascade, ils ne voyaient pas assez bien d'ici. À la lisière de ce spectacle s'étendaient deux forêts profondes, les arbres étaient d'un vert profond, cela rappelait les yeux de Potter à Drago. La forêt était dense, cela se voyait, se sentait « Elle pue la magie » pensa Malefoy. Il détourna son regard vers Potter, lui avait les yeux plantaient dans l'horizon , se ressourçant de cet air frais. Le brun inspira longuement avant de plonger ses yeux dans ceux du blond. D'un accord tacite ils se mirent à chercher un endroit plutôt plat afin d'y installer leur matériel.

Drago le savait, il savait que ça devrait arriver durant leur voyage, mais pas si tôt ! Une heure qu'ils étaient à la recherche d'un endroit idéal où mettre leur tente et ils commençaient à s'impatienter grandement. D'abord c'étaient les soupirs incessants de Potter, même si le blond était encore effrayé par ce qu'il pouvait lui faire, il avait aussi une patience limitée. Les soupirs s'étaient transformés en grognement. C'était à ce moment que Drago avait laisser échapper un accès de colère. Il lui avait quelque-chose de simple mais cinglant, du style « C'est pas un grognant que tu vas nous dégoter le sport parfait Potter ». Il savait que c'était mal ce qu'il faisait, qu'il était en train de retomber dans ce qu'il était avant, alors qu'il voulait changer. Il s'était expressément excusé dans sa barbe, ce qui n'empêcha pas le brun de l'assassiner du regard.

Après encore quelques dizaines de minutes de recherches et de vulgarités lâchées par ci par là, ils cédèrent à s'installer près de quelques arbres à une distance raisonnable du lac, ils le surplombaient légèrement. La tente se trouvait dans la valise d'Harry. Le temps que le brun ne la sorte Drago pensa à lui, il avait du mal à concilier changer en assumant qui il était et retomber dans ses moqueries d'antan. Les habitudes ne se perdent pas facilement, et c'est vrai que le blond aimait toujours autant son arrogance au fond de lui. Il était quelqu'un d'arrogant c'était un fait, il aimait les remarques cuisantes. Mais il voulait se détacher des moqueries, il voulait se détacher de l'humiliation et se rapprocher des taquineries. « Sauf que pour taquiner quelqu'un encore faut il que cette personne soit proche de toi » se dit Drago. Changer n'était pas facile, les nuances de sa personnalité étant presque infinies. Il savait qu'il ne voulait pas perdre cette caractéristique à provoquer le monde, mais il devait seulement rester dans le communément acceptable lorsqu'il le faisait. Il devait donc penser à ce que les autres ressentent. Il cria intérieurement, ses réflexions – bien que bonnes – ne faisaient que lui mettre des bâtons dans les roues.

L'exposé des Cœurs -Drarry-Where stories live. Discover now