Elle pose ses coudes sur la table et ses mains sous son menton en attendant patiemment mes aveux, comme l'aurait fait un agent de la CIA déterminé à me faire cracher les derniers secrets de la Russie soviétique. Je me sens résignée et peste silencieusement contre elle, comme si j'avais vraiment quelque chose à cacher. Elle est plus forte que moi

Moi - Il n'y a rien, c'est juste que depuis que j'ai rencontré Charles, le frère de Lorenzo, j'ai l'impression de le voir partout, je me met à rire. Genre là, ils passent les essais sur l'écran à l'intérieur.
Livia - Hm, elle remet correctement ses lunettes de soleil sur le nez. Donc le petit prince de Monaco t'as tapé dans l'œil ?
Moi - Non !

Elle me fait son regard plein de sous entendue et je ne préfère ne rien répondre. Charles est très gentil mais nous avons discuté que quelques fois, longuement certes, mais pas suffisamment à mon goût pour vraiment savoir si c'est un garçon qui me plaît même si il est très très charmant.

Moi - Si tu en parles à Gaby, je te tue.
Livia - Rassure toi, je ne prendrais aucun risque. La vie du petit prince de Monaco en dépend !

Je rigole en l'entendant. Mon frère a toujours été très protecteur, probablement trop protecteur à certains moments de ma vie mais je ne peux pas lui en vouloir. Je me souviens encore du jour où j'ai annoncé que je m'installais en collocation avec Ben. C'était limite si il ne lui a pas fait passer un interrogatoire pour s'assurer qu'il était bien attiré par les hommes et que je « ne risquais rien » à ses côtés alors qu'il le connaissait depuis des années. Évidemment, je ne parle même pas du jour où j'ai présenté mon premier vraiment petit copain à ma famille. Ce fut encore un bon moment d'anthologie offert par Gabriel Wilson en personne. Heureusement pour lui, j'avais 18 ans et cette relation à tout de même durée quatre ans mais depuis, je n'ai jamais représenté personne, préférant vivre les deux/trois relations que j'ai eu tranquillement et sans pressions.

Livia - D'ailleurs, à propos de Gabriel...
... - Bonjour mesdames, intervient le serveur.  Qu'est-ce que je vous sers ?
Livia - Ça serait un thé Earl Grey pour moi.
Moi - Et un latte macchiato au lait d'amande pour moi, s'il vous plait.
Livia - Rajoutez une assiette de petites pâtisseries aussi, s'il vous plait.
Serveur - Parfait ! Je vous ramène tout ça. 

Il récupère nos cartes et s'en va pour nous laisser toutes les deux afin de reprendre notre discussion là où elle est était.

Livia - Il faut que vous vous parlez Nora, ça ne peut vraiment pas durée. 
Moi - Je sais... Je sais que j'ai fait une connerie à cette soirée. Je sais que je n'aurais jamais dû faire ça, surtout lors d'une soirée professionnel mais d'un autre côté, j'avais mes raisons. Je ne pouvais pas le laisser traiter comme ça.

Elle fronce les sourcils, signe qu'elle ne comprend pas vraiment de quoi je parle et c'est le cas. Mise à part Charles qui était présent lorsque les faits se sont déroulés, personne ne sait vraiment ce qu'il s'est passé durant la soirée.

Moi - Ce mec là, je souffle. Alessandro Giaccomo... Il était vraiment super lourd durant la soirée. Je ne savais pas comment m'en débarrasser. Plus il parlait, plus il me touchait comme si j'étais sa target de la soirée. Il a commencé à dire des choses vraiment... Sexiste ouais, alors on m'a aidé mais quand il est revenu à la charge une seconde fois avec des mots encore plus lourd, je ne savais plus quoi faire et par réflexe, je lui ai balancé mon verre à la figure.
Livia - Wow, elle souffle. D'accord... Je comprend mieux mais pourquoi ne pas en avoir parler à Gaby ? Il peut être un peu nerveux mais il aurait comprit...
Moi - Parce qu'il était trop énervé et que si je lui avait dit quoi que ce soit, il aurait explosé. J'aurai pas pu le retenir, tu sais comment il est...
Livia - C'est vrai... J'aurai pas misé très cher sur la tête de cet Alessandro.
Moi - Moi non plus, j'esquisse un sourire.

LOVE IN RED // Charles LeclercWhere stories live. Discover now