V I R U S

JOUR 912 ϟ

Je dessinai un nouveau trait à l'aide d'une pierre que j'avais trouvé en chemin, la barre se joignait à ces jumelles. N'ayant pas grand chose à faire, je me mis à les compter : Un, Deux,Trois,Quatre...Cinq Cent...Six Cent...Sept Cent...Huit Cent...

—Neuf cent douze...Et demi comptant aujourd'hui, m'interrompit une voix masculine.

—Merci mais je pense savoir compter, rétorquai-je tout en essayant de garder mon compte.

—Tu comptes rester toute ta vie ici ?

—Pourquoi pas... Quant à toi, comptes-tu me suivre toute ta vie ?

—Pourquoi pas...

Ayant fini de compter, je cherchai à me tourner vers lui, mais il n'était plus, cela faisait quelque temps qu'il était avec moi. Il était comme une simple voix dans ma tête, une ombre pour mes yeux, mais je savais qu'il n'était pas que ça, il était réel lui.

— Montre-toi, à moins que tu aies peur des choses que je pourrais te faire, ironisai-je.

Je le sentais à mes côtés. Je tournai la tête et tombai nez à nez, à lui, à ses yeux grisâtres. Sa tête, ses cheveux se cachaient sous l'ombre de sa capuche mais ses pupilles, elles, s'illuminaient.

— Non, j'ai peur des choses que je pourrais te faire, ajouta-t-il avant de s'en aller, sans même que j'eu le temps d'ouvrir mes lèvres.

Il voulait jouer, on allait jouer. Je parcourais les couloirs de l'hôpital, jusqu'à atteindre l'endroit que je recherchais, la salle d'attente. Enfin, elle n'était plus qu'une sombre pièce, le virus ne s'était pas attaqué qu'aux humains mais à la nature également. Je m'approchai de l'arbre au centre de la pièce. Lorsque je voulais toucher l'écorce, une main m'en empêchait ne se posant pas sur la mienne mais sur mon avant bras. Jamais sur ma peau, toujours sur une barrière. Pourquoi ?

Il me lâcha.

—Ne tente pas de jouer avec moi, tu perdras.