Chapitre 9

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- Sierra, bon sang ! Est-ce que tu m'écoutes au moins ?

- Oh oui... j'étais juste perdu dans mes pensées. Que disais-tu ?

- Je ne sais pas ce que tu as depuis que tu es revenue, mais tu es toujours plongée dans tes « je ne sais quelle pensée ».

- Ma sœur, que dirais-tu que toi, tu te plonges dans tes prétendants pour une fois ? C'est déjà assez cruel que père m'ait interdit de retourner sur mes terres pour six mois entier mais, t'accompagner dans ta recherche d'époux... C'est tout bonnement de la torture.

- Cruel ? Te plaindrais-tu petite sœur ? Est-ce toi qui dois subir ces regards de vieux seigneurs qui ne s'intéressent qu'à ton potentiel pour leur engendrer un héritier ?

- Quand tu les recales, c'est moi qu'ils regardent alors oui, je te comprends parfaitement.

Coupant les princesses dans leur conversation, Sir Criston Cole entra dans la pièce où elle était en train de bavarder, ou de se disputer gentiment, cela dépendait du point du vu.

- Mes princesses, il est l'heure. Le seigneur Barathéon vous attend.

- Nous nous hâtons, Sire Criston.

Le chevalier referma la porte et Sierra voyait bien comment Rhaenyra avait observé le jeune homme. Après son départ, les deux sœurs se regardèrent avant de sourire avec désinvolture.

- Mon petit doigt me dit que si tes prétendants ressembleraient plus à ton beau chevalier servant, ton choix serait vite fait.

Rhaenyra se rapprocha de sa sœur et en agrippant sa main, elle lui chuchota :

- Je ne te le fais pas dire...

Sierra ria joyeusement à la remarque de son aînée. Elle était heureuse d'avoir toujours ce genre de conversation, plutôt légère, avec elle. C'était comme si elles oubliaient leur devoir et le trône quelques instants pour bavarder comme des filles normales de leur âge.

- Si le seul homme que tu souhaites garder à tes côtés est ton garde, père n'aura plus le choix que de te déshériter.

- Cela l'arrangerait bien crois-moi, mais je commence à m'y faire, à cette place d'héritière, et je ne le laisserai pas faire. Je vois bien comment ses conseillers conspirent derrière mon dos dès que je suis écartée de leur Conseil, je n'intéresse personne, ils veulent tous qu'Aegon succède à père.

- Je ne compte pas les laisser faire, fais-moi confiance. Tu es l'héritière du trône de fer et cela ne changera pas. De plus, cela ne ferait pas de mal à ces hommes de se faire diriger par une femme pour une fois.

- Je ne peux qu'être d'accord avec toi, mais allons-y au plus vite, avant que notre hôte s'impatiente.

Elles avaient fini par se redresser et sous bonne escorte, se diriger vers la salle du trône du cerf.
Quand elles virent toutes les deux, l'énorme file d'homme qui les attendait pour toute la journée, elles roulèrent des yeux. Ce défilé était aussi pénible pour Rhaenyra, que pour Sierra, et quand elles furent installées, la cadette décida de déconnecter son cerveau pour le restant de la matinée.

Cela faisait déjà deux mois qu'elle voyageait en compagnie de sa grande sœur dans l'espoir de lui dégotait un mari, mais elle savait que trop bien que Rhaenyra était résignée à rester célibataire et ne comptait épouser aucun homme que l'honorable Barathéon allait lui présenter.

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