T1.
Colin Ivory. Élu comme le champion du Hockey de toute la Californie, Colin est reconnu comme le meneur de son équipe, les Hopeleson. Joueur de premier niveau et prêt à tout afin d'obtenir sa première victoire, il est enfin prêt à se confronter à...
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C O L I N I V O R Y .
𝐋𝐨𝐬 𝐀𝐧𝐠𝐞𝐥𝐞𝐬, 𝐂𝐚𝐥𝐢𝐟𝐨𝐫𝐧𝐢𝐞
Tout en écoutant les paroles de Heartless, les écouteurs à moitié enfoncer dans les oreilles et mes enjambées plus que bruyantes sur les feuilles, j'accélère la cadence de ma propre course matinale, jusqu'à ce que quelque minutes plus tard, ma respiration saccadée m'envoie des signes contradictoires qui me font immédiatement stopper les mouvements.
Le tiraillement sur mon genou gauche me ramène rapidement à la réalité pendant que je retire violemment le fil qui pend sur mon torse, la musique se coupe instantanément en laissant le craquement des branches se répandre et mon rythme cardiaque remplir le reste de la forêt.
Tu as encore merdé Colin. Malgrè les quelques douleurs musculaires, je m'accroupis contre un vieux chêne blanc qui sert plus à m'éviscerer la peau qu'à m'apaiser, avec dédain je jette un regard sur le vieux ruisseau glacée par le dernier mois hivernal, celui que je deteste parmi les trois autres saisons. La période qui cède à la pluie, les chocolats chauds en amoureux qui finissent par une partie de jambe en l'air, le dernier mois de notre belle année, décembre. Celle qui fait râler constamment mon rival depuis deux mois, Shaplen.
" Mettez un putain de chauffage dans ces vestiaires, le cerveau de cette équipe est déjà minime, ne les privez pas des quelques neurones restantes ".
Ça aurait été étrange de savoir qu'il visait sa propre équipe, parce qu'il ne le faisait bien évidemment pas. Son soupir et son air de dégoût au moment où ses yeux ont croisé les miens m'ont paru largement suffisant pour le haïr intérieurement, et physiquement.
Durant les premières secondes de notre rencontre, j'avais l'impression qu'il me voyait comme un coéquipier de longue date, un allié , mais je me suis fait parfaitement duper, rouler dans la glace, au sens littéral. Mon genou a rencontré le sol de la patinoire un nombre incalculable de fois à cause de ses coups sois disant mal placé.
Le tintement qui retentit dans la poche de mon jogging me fait basculer la tête vers l'arrière, oubliant l'écorce dure et violente du chêne, mon crâne frappe brutalement contre ce dernier en provoquant une vive grimace de douleur sur mon visage. S'il s'agit encore une fois d'un message de mon entraîneur, cette soirée est définitivement atroce.
L IVORY. Comment tu envoies des vidéos sur ce truc ?
Je plisse le nez en apercevant le message de mon oncle, après quarante ans d'existence, j'intègre bien qu'il veuille se mettre à envoyer des messages à toute la famille, mais ce n'est parfois pas le bon moment pour les expédier. En réalité, Léonard a toujours choisi un mauvais timing pour faire sonner nos téléphones.
En plein dîner d'entreprise, en réunion, au mariage de ma cousine Lily, à l'enterrement d'un grand ami de mon père, ma mère a tellement divertis les invités à cause de son rire ce jour-là que mon oncle a été réprimander une dizaine de fois pour avoir oser envoyer une photo d'un singe dans un cercueil en mentionnant RIP.
