Daisuke

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Bel Eros, toi qui t'ignores, tu fends la foule pour que personne ne puisse interrompre ta course folle. Emprunt d'une âme d'artiste tu dessines pourtant maladroitement les contours de ta vie. Tu effaces et tu recommences tant de fois que ta destinée s'entache de traces indélébiles. Ton esprit raye ce qui te déplaît et imprime ce qui t'intéresse. Ta mémoire photographie des paysages, de visages, des sourires, des ombres et des vestiges.
Pourtant tes pas marquent tes passages qui ne vacillent nullement au grès du temps, bien que tu parcours maintenant des contrées inconnues.
Tu peint aisément les idées de ta destinée bien que ton corps ne s'en détourne pour explorer les lieux dissimulés de ton être.
O beau démon, tu brises sans te retourner, tu abandonnes sans regarder. Tu souris sans concevoir le verbe enivrer.
O doux vampire, tu absorbes bien des regards les rendant prisonnier de tes yeux assombris par la vie.
Tes rire résonnent encore en écho au creux de ma poitrine, ta sensibilité endort encore mes membres endoloris par ton absence. Bel enfant tu ne distingues que les courbes que tu modèles de tes mains. Tu oublies les âmes que tu as enchaîné a ton corps.


O doux apollon, j'aimerais tellement pouvoir te haïr du fond de mon être. Mais tes sourires, la chaleur de tes dires, la lumière de tes pupilles, la candeur de tes expressions, la douleur de ta mélodie, la gravité de ta voix scelle mon coeur au tiens pour l'éternité.
Je me réveille prisonnière de tes manières, de tes habitudes, de ta peau effleurant la mienne.
Cette doucereuse cacophonie a l'embouchure de mes lèvres est sculptée par les tiennes, par la douceur de tes gestes, par l'opposition et la complémentarité de ton existence, par le réconfort de ma main dans la tienne.
O douloureuse addiction, tu as happé mon corps par la soucieuse attitude de ton être rassurant les consciences blessées, réchauffant les glacials esprit meurtri.
La maturité de tes paroles n'existe que pour guider des spectres errant dans les tréfonds du monde, toi même venant des enfers. Mais beau criminel, tu t'emmures dans ta solitude refusant les rayons, préférant la lune au soleil. Tu t'enfermes dans tes rictus amer, tu t'isoles dans le lointain horizon. Tu arraches ton propre coeur pour rendre tes faiblesses au néant.
Pourtant mon merveilleux ami, tu protèges, comme le père que tu aurais pu être, l'aurait voulu.

Fils de médecin tu as appris toutes les ficelles du métier, frère d'une erreur tu as appris l'empathie, modèle d'un petit frère tu as su veiller. Mais tu as souffert de ces sentiments persistant, de l'amour donné a des personnes dont le destin s'achèverait avant le tien. Celle qui a guider tes premiers pas, soeur qu'elle était, te fut retiré de la pire des manières. Ayant fait les mauvais choix, haïs par un père qui utilisait ses femmes comme des objets, s'est perdue dans les méandres d'une société patriarcale. Femme qu'elle était, les regards ne cessaient de la suivre, ne cessaient de la dévisager. Et, un funeste jour, elle subit alors les envies propres a l'homme de détruire une vie, une famille. Son corps ne fut que retrouvé a l'aube, souillée, déchirée, mouillée par une pluie effaçant les traces de ses agresseurs. Mais la vie, voulant punir ta naissance, t'arracha alors celui qui te restait. Petit frère qu'il était, Homo qu'il s'était découvert, banni par une famille qu'il l'avait jamais aimé, il prit alors refuge sous la doucereuse lame de la faucheuse, disséminant son être sur le goudron noircit par l'eau.
Puis tu connu une femme te faisant imaginer un paradis baigné de merveilles. Cruelle, la flamme de ta destinée brûla ce qui te restait d'espoir. Elle a engouffrée l'enfant qu'elle portait te volant aussi la seule et unique existence rassurant ton coeur d'un bonheur réel. Cette flamme se nommait cancer, dans une époque ou la médecine n'accordait sa main libératrice qu'a peu de personne.
Cinq année sont maintenant passées, les mur clouant ton coeur n'ont nullement disparut, mais soucieux de vouloir offrir un monde meilleur aux prochaines générations, tu t'investi dans les sciences pour que plus aucune n'arrachent les être aimés.
Malgré les remouds de ton histoire tu essayes de t'accorder le pardon, voyageant pour emplir ton esprit de merveilleux souvenirs, contrebalançant ton triste vécu.

Textes en vracsWhere stories live. Discover now