La promise de DeVitto.

Chapitre 15: Que des surprises

_Euh... Vous en êtes sûre ? Demande Ariella, on ne peut plus hésitante.

_Bien sûr. Allez-y, mettez-le avant qu'on arrive; la presse Julien.

Son fiancé avait quémandé son temps il y'a environ une demi-heure. Demande acceptée, il l'avait tout de suite conduit à un carrosse qui les amène elle ne sait où.

_Allez ! Insiste Julien.

Elle finit par accepter après avoir plusieurs fois pesé le pour et le contre. Il ne serait pas capable de la tuer n'est-ce pas ? Tout sourire, Julien lui cacha la vue à l'aide d'un bandeau rouge. Moins de deux minutes plus tard, le carrosse ne roulait plus. Julien descendit du carrosse en premier ~logique~ et quand ce fut le tour d'Ariella, il la prit par les hanches et la posa au sol. Un peu déstabilisée, Ariella s'accrocha à ses épaules, qu'elle sentit dures sous ses mains. Un petit sourire au coin des lèvres, Julien reprit la main de sa fiancée, et la guida.

La marche parut longue pour Ariella qui manqua de trébucher plusieurs fois avec ses souliers à talons. Et ce fut pour elle une joie d'entendre son compagnon lui dire qu'ils étaient arrivés. Elle le sentit se placer dans son dos, sûrement pour dénouer le bandeau. Mais ce souffle sur sa nuque... Avait-il besoin d'être aussi proche juste pour lui ôter un bandeau ? Attaché en nœud en plus. Le bandeau retiré, elle mit quelques secondes à retrouver une vue normale et quand ce fut le cas et qu'elle posa ses yeux à seulement quelques mètres d'elle, elle fut on ne peut plus surprise. Devant elle se trouvait une nappe rouge ~étalée sur l'herbe~, avec sur elle quelques paniers. Leur contenu et le contexte n'étaient pas difficiles à deviner mais la raison, elle, elle l'était. Un pique-nique. Organisé par Lord Julien Devitto. Ça pour une surprise...

_Ça te plaît ? Demande Julien, qui espérait une réponse positive.

_Euh...

_Je... Je sais que tu as dit qu'on devrait se vouvoyer mais puisqu'on sera bientôt marié, je me suis dit que ce serait mieux qu'on se tutoie. Si tu es d'accord bien sûr; ajoute-t-il.

Ses derniers mots eurent pour effet de l'adoucir, et elle se dit que ce ne serait peut-être pas si mauvais. Et puis, il lui avait demandé son avis. Elle opina donc de la tête, encore plus surprise qu'il ait prit la peine d'expliquer son changement de langage, sans qu'elle n'ait à le lui demander.

Julien, soulagée qu'elle ne prenne pas mal son tutoiement, reprit sa main et la guida vers la nappe. Ariella, pas vraiment ravie par cette familiarité, reprit sa main et ôta ses souliers, avant de prendre place. Julien en fit de même et se chargea même de la servir, en tout lui posant des questions sur elle-même, afin de mieux la connaître.

D'abord réticente, Ariella finit par se détendre. Au fil du repas elle se mit à sourire et même à rire, sans que ce ne fusse du semblant. Julien était on ne peut plus fier de cet exploit. S'il se souvient bien, c'est la première fois qu'il avait droit à une telle sincérité de sa part. Ariella se rendit au fil de l'eau que Julien n'était pas un si mauvais garçon. Qu'hormis ses bêtises connues de tout le monde, il était gentil, intelligent et drôle. Le silence s'était installé depuis quelques minutes, car tous les deux admiraient l'horizon. Ariella, perdue dans le paysage, sursauta un peu en sentant un doigt glissé derrière son oreille. Elle tourna la tête vers son compagnon, c'était ce dernier qui lui remettait un mèche qui s'était échappée de son chignon derrière son oreille. Après cela, il s'excusa et ramena son doigt à lui. Ariella ne fit aucune remarque.

Vint le moment de rentrer. Dans le carrosse, Ariella regardait par la petite fenêtre, se remémorant ce pique-nique inattendu, sans pouvoir s'empêcher de se poser des questions. Pourquoi avait-il fait cela ? Etait-ce vraiment sincère ? Quel était donc cet intérêt qu'il semblait lui accorder ? Elle ne pensait pas avoir aussitôt les réponses à ses questions.

_Ariella ? Appelle Julien d'une voix douce.

_Oui; répond-elle en se tournant vers lui.

Et sans qu'elle ne s'y attende, elle sentit une main se poser d'un côté de son visage et... des lèvres sur les siennes.

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Au fil de l'eau = progressivement.