Chapitre 1: L'annonce

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_Puis-je savoir pourquoi Sabine fait-elle mes valises ? Demande Ariella en déboulant dans la salle à manger, face à sa mère, Victoria.

_Prenez donc place; lui dit cette dernière, sans répondre à sa question.

Connaissant sa mère, Ariella obéit donc. Elle avait faim et de toute façon, il était l'heure du dîner. Les domestiques les servirent après l'arrivée du comte à peine quelques minutes après Ariella. Cette dernière prit le temps de prendre quelques bouchées avant de reprendre sa question:

_Alors ? Où est ce que je vais ?

_On va très chère, on.

Evidemment; se dit Ariella en se retenant de rouler les yeux.

_Très bien. Alors où allons-nous mère ? Reprend-elle.

Victoria prit cette fois-ci le soin de poser ses yeux sur sa fille avant de lui répondre, ne voulant sûrement pas rater la réaction de celle-ci:

_Chez votre futur mari.

Ariella se mit à tousser, un bout de viande coincé dans la gorge. L'une des domestiques qui s'était approchée pour remplir leurs coupes lui tapota doucement le dos, ayant l'habitude que Lady Ariella ait ce genre de réaction lors d'un repas avec la comtesse. Une fois apaisée et sourit à la jeune fille qui avait à peu près son âge, Ariella revint à la charge:

_Quoi ?

_Vous avez bien entendu ma chère, chez votre futur mari; répète la comtesse, un minuscule sourire au coin des lèvres.

_Mais je... Je n'ai encore accepté personne, je...

_On l'a fait pour vous.

_Mais...

_Puisque vous sembliez avoir du mal à vous décider, votre père et moi nous avons pris le soin de le faire à votre place. Et croyez-moi ma chère fille, vous n'aurez pas meilleur offre.

_Meilleure quoi ? Je ne suis pas une...

_Ça suffit ; intervient le comte. Vous allez obéir à votre mère et je ne veux entendre aucune protestation.

Le ton imposant de son père la fit se rétracter et alors qu'elle remarquait le sourire grandissant de sa mère derrière sa coupe, Ariella se dit que cette vieille peau ~pas si vieille~ prenait un malin plaisir à la situation. Mais elle prit son mal en patience. Elle aura bien l'occasion de lui rendre la monnaie de sa pièce.

~~~

Le dîner terminé, Ariella s'est dirigée dans les jardins, voulant prendre un peu d'air mais surtout, pour réfléchir. Elle avait appris au cours du repas à qui on avait donné sa main. Lord Julien de DeVitto, le fils de la marquise de Pompadour.

Ce cher “Julien” n'était méconnue de personne. Carrure imposante, un nez pointu, le teint matte sûrement à cause des longs entraînements sous le soleil... De la tête aux pieds, paraît-il, il n'a pas été épargné par le Christ. Ariella avait déjà eu l'occasion de le rencontrer quelques fois dans des bals, elle n'avait certes pas tout vu de la tête aux pieds, mais il était clair pour elle que les rumeurs sur son corps étaient vraies. Elle-même avait failli se laisser aller quand il l'avait une fois accosté... Mais son titre de “coureur de filles” était un frein pour elle. Mais qui sait ? Peut-être que cela va changer maintenant qu'il est fiancé.

La promise de DeVitto.Where stories live. Discover now