Partie 03

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Le lendemain, Théaros parla de sa rencontre avec Néllie à son père et la réaction de ce dernier le surpris beaucoup : « Tu es Prince de Centaura, tu n'as pas à te mêler des Humains! Ton frère a été tué pas l'un des leurs, rappel toi en! Que tout le monde reste chez soi et les problèmes seront réglés ! » Théaros tenta de discuter avec son père, d'expliquer que si les Humaines et les Centaures acceptaient de se parler et de partager leur savoir, les deux peuples ne pourraient qu'en grandir. Mais le Roi était ferme, aucun membre de son peuple, même son propre fils, ne devait entrer en contact avec un deux-jambes.

Pour la première fois de sa vie, Théaros se sentit incompris de son père, et seul. Il n'avait jamais eu vraiment d'amis, du moins, pas des gens qu'il considérait ainsi. Les jours passèrent et il ne retourna pas au Conseil. En lui-même, il savait que la situation était sans appel et que la guerre était la solution. Les deux peuples ne réclamaient que cet affrontement. Plus les jours passaient et plus les escarmouches étaient fréquentes. Le Prince se promenait désormais systématiquement avec une épée qu'il portant dans son dos. Les groupes rebelles étaient plus nombreux et les attaques sur les Humains étaient beaucoup plus fréquentes et violentes.

Un jour, il entendit des cris aigus dans la forêt. Des cris de paniques, de peurs, des cris d'enfant. Il prit aussi tôt le galop en direction des appels. Les cris le dirigèrent vers la clairière ou il avait rencontré Néllie. La petite Humaine était malmenée par deux gros Centaures. L'un d'eux là tenait par les cheveux, l'autre lui maintenait un couteau sous la gorge : « Je brandirais ta jolie tête blonde comme le plus beau des trophées ! La petite Princesse Humaine ne sera qu'un souvenir ! »

Néllie se débattait comme une furie mais quand l'arme fut sous sa gorge, elle se crispa et ne bougea plus, persuadée que sa fin était proche. C'est à ce moment-là que Théaros décida d'intervenir. Il trotta en direction des deux Centaures en brandissant le sceau du Roi qu'il portait à sa main droite : « Au nom du Roi, lâchez cette enfant ! » Les deux gros Centaures se tournèrent vers lui en frappant du pied. Quand ils reconnurent leur Prince, un sourire cynique tira leur visage : « Théaros, notre Prince. Que voulez-vous ? Que nous relâchons cette humaine ? Mais cela est folie. C'est la Princesse des Humains, si elle meurt, nous serons sur un pied d'égalité. Rappelez-vous que votre jeune frère et mort sous vos yeux, dans des conditions similaires. Vous êtes trop bon, mon Prince, laissez-moi là tuer.

— N'en fait rien car tu te rabaisserais au niveau des assassins de mon frère.

— Belle tentative, mon Prince, je dois le faire pour le salut de notre race.

— NON ! »

La lame brilla et entra en contact avec la gorge de la fillette. Théaros tira son épée et bondit sur les deux agresseurs de Néllie. D'un premier coup, il toucha le Centaure qui tenait Néllie au bras, lui faisant lâcher prise ; d'un second coup d'épée, il toucha le deuxième au ventre. Il rengaina sa lame et saisit l'enfant dans ses bras avant de prendre le galop. Néllie pleurait dans ses bras, mais la blessure ne semblait pas profonde. Il devait l'amener au plus vite chez les Humains pour qu'elle soit soignée.

Quand il fut arrivé chez les Humains, il posa l'enfant au sol et lui passa autour du coup la petite corne de brume qu'il avait toujours sur lui. Puis il disparut. Les pleurs de l'enfant alertèrent rapidement des Humains qui passaient pas là et elle fut très vite secourue.

Quand Théaros retourna auprès des siens, le Roi son père entra dans une colère noire qui ne lui ressemblait pas : « Tu as désobéi à mes ordres, fils, et tu as attaqué des individus de ta race! Nous avons déjà assez des Humains pour nous blesser et nous tuer, ne t'y met pas !

— Mais...

— Il n'y pas de mais ! Je t'avais prévenu, tu avais ma confiance, Théaros! Ne puis-je donc pas faire confiance à mon propre fils ? Faut-il t'entraver pour que tu m'écoute et que tu respect mes ordres? »

Théaros fut très triste des paroles de son père et trouva un peu de réconfort auprès de Xaév, un ami érudit à la carrure presque frêle. Xaév tenta de résonner le Prince : « Tes intentions sont honorables, Théaros. Dans ton cœur, les Humains et les Centaures ne sont pas bons ou mauvais et tu vois en chacun la grandeur qu'une personne peut apporter à son prochain. Cependant, notre peuple et celui des Humains n'est pas prêt à écouter ton raisonnement. Fais-toi oublier, Théaros, fais-toi oublié, mais ne cours pas à ta perte aussi bêtement. Attend le bon moment avant de rentrer sur scène et tes idéaux n'auront que plus de valeurs. »

Théaros suivis donc les conseils de son ami Xaév, le centaure palomino. Il resta éloigné des querelles et des débats, restant dans l'ombre. Il participait de nouveau au Conseil mais restait, comme toujours, silencieux. Quand son père lui demandait quelque chose, il l'exécutait sans rechigner. Les jours passèrent et cette situation délicate le rendis presque fou. Il avait besoin de participer à tout cela, il ne pouvait pas rester un pion immobile sur l'échiquier.

Théaros et Valerya (histoire courte - 5603 mots)Where stories live. Discover now