Partie 05

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Théaros parla de sa rencontre à Xaév. Le jeune érudit ne put s'empêcher de lui dire : «Théaros, tu es bien trop gentil et trop naïf mais...

— Ne comprend donc tu pas ? Le coupa le Prince, les humains ne sont pas des barbares ! Ils sont comme nous ! Certains sont prêts à changer les choses ! Ils ne manquent plus que des gens assez motivés pour montrer l'exemple ! Xaév, toi qui est si intelligent, toi qui est mon ami, comprend-moi et aide moi à changer les choses !

— Ce ne sont pas quelques Centaures et Humains hors des normes qui vont changer le cours des événements, Thearos.

— Mais si personne ne tente rien, notre peuple comme celui des Humains cours à sa propre fin. Je t'en prie, Xaév, mon ami, comprend moi et soutiens moi dans mon idée. Je ne veux pas être considéré comme un fou ! Pas par toi ! »

Théaros avait saisis son ami par les épaules et le fixant au plus proton de ses yeux. En soupirant, Xaév repoussa le Prince : « Je te soutiendrai, je ne te laisserai pas tomber. » Cette phrase fut comme une bénédiction pour Théaros. Enfin, depuis longtemps, son cœur s'allégeait un peu. Quelqu'un voulait bien le soutenir dans sa quête de paix. Les jours passèrent et il semblait à tous que cette guerre entre Humains et Centaures s'essoufflait. Du moins, c'est ce que tout le monde espérait. Durant cette période de paix, Théaros se rapprocha de nouveau de son père et ils purent discuter tranquillement. Théaros essayait discrètement de faire réfléchir son père sur la situation en lui parlant de l'acceptation d'autrui. Théaros se rendis compte que Valerya lui manquait un peu. Cela était étrange pour un Centaure d'avoir l'impression que la présence d'Humains lui manquait, mais il se mit tout de même à se recherche, se rapprochant dangereuse du Royaume Humain.

Un jour qu'il cherchait Valerya à le frontière du Royaume Humain en pleine forêt, il là trouva perchée dans un arbre. Il fut surpris et amusé de la voire ainsi : « Je ne savais pas que les Humains se prenaient pour des oiseaux ! » La jeune femme fut comme saisit de revoir le Centaure. Elle se pencha sur sa branche et répondit : « Je ne savais pas que le Centaures pistaient les Humains. Que veux-tu, Théaros, Prince de Centaura? » Théaros ne répondit pas et un sourire moqueur élargit le visage de Valerya : « Je te manque tant que ça?

— Un peu.

— Vraiment ? Et pourquoi cela ?

— Car tu es une des rares personnes à me prêter une oreille attentive.

— Vraiment ?

— N'as-tu pas dit que tu me tuerais si nous nous recroisons ? »

Valerya sauta à terre et dégaina son épée : « Es-tu donc venu pour te battre, Centaure ? » Théaros fut surpris de la réaction de l'humaine mais il vit quelque chose de particulier briller dans son regard cobalt. Il tira à son tour son épée.

Un combat s'amorça. Les épées tintèrent et la poussière s'éleva autour des combattants. Valerya bondissait dans tous les sens tandis que Thearos était beaucoup plus lent mais bien plus puissant qu'elle. Les deux adversaires avaient une technique de combat fort différente l'un de l'autre mais aucun ne semblait vouloir prendre le dessus, comme pour faire durer l'affrontement. Finalement, Valerya bondit sur le dos de Théaros et lui enserra les flancs de ses jambes. Le Prince Centaure rua et se cabra mais il lui fallut un gros effort pour envoyer Valerya au sol. La Princesse Humaine roula dans la poussière et resta immobile, couchée sur le sol.

Inquiet, Théaros se rapprocha d'elle. Peut-être avait-il mal contrôlé sa force ? Ce n'était qu'une Humaine après tout. Il se pencha sur elle pour la secouer par l'épaule, mais elle ne réagit pas : « Valerya ? Valerya ? » Après un temps qui lui sembla infinis, elle ouvrit les yeux doucement : « Je vais bien... Je vais bien. Je suis juste un peu sonnée.

— Je suis désolé, je ne voulais pas...

— J'ai voulu jouer... »

Elle se releva doucement et frotta ses vêtements pour faire tomber la poussière puis, récupérant son épée, elle là rangea dans son fourreau. Théaros ne la quittait pas des yeux une seconde : « Qui a-t-il ? demanda Valerya.

— Cela faisait longtemps que je n'avais pas joué avec quelqu'un. »

Valerya sourit faiblement et Théaros reconnus le sourire de Nellie. La tristesse le gagna, lui rappelant cruellement que la guerre était toujours présente. Valerya dut voire ce changement dans son regard car elle s'inquiéta : « Ça ne va pas ?

— Veux-tu voire le lieu où ta sueur aimait chanter ? »

Il y eut un long silence dans lequel le regard cobalt de Valerya se voilà de nostalgie.

« Oui. »

Théaros se mit à genoux pour que Valerya puisse monter sur son dos plus facilement, puis il l'emporta vers la clairière ou il avait rencontré Néllie, dans sa robe blanche, une couronne de marguerites sur la tête. Le Centaure raconta leur rencontre puis demanda à Valerya qui avait mis pied à terre : « Aimez-vous la musique, vous aussi, comme votre sœur ? » La Princesse Humaine prit un certain temps avant de répondre : « Je suis la première fille de mon père le Roi, mais il voulait un héritier mâle. J'ai grandi avec cette idée d'être une erreur, de ne pas être à la hauteur des attentes de mon père. Je fis donc tout ce qu'un garçon aurait fait. J'appris le maniement des armes, les stratégies de guerre, la chasse...Je ne voulais pas décevoir mon père.

— Est-il fier de ce que tu es devenue ?

— Je ne sais pas...

— Nous ne devrions pas nous changer pour plaire aux gens.

— Mais c'est mon père ! se défendis Valerya.

— Je sais. »

Nouveau silence.

« Je me rappel, repris l'Humaine, d'une chanson qu'aimait chanter Nellie. Je crois que ça faisait... »

Et Valerya se mit à chanter. D'une voix si douce, si noble, si belle que toute la forêt semblait s'être tue pour l'écouter. Elle chanta cet air tendre et plein de paix qui apaise les cœurs des enfants chagrinés. Elle chantait avec une justesse prodigieuse, faisait vibrer l'air autour d'elle.

Dès ce jour, Théaros et Valerya se retrouvèrent souvent loin de la haine de leur peuple respectif. Le seul au courant de leurs rencontres était Xaév qui tentait bien de raisonner son ami, lui disant que la situation semblait se calmer et cette relation avec une Humaine pourrait devenir un prétexte, si certains l'apprenaient, pour redémarrer les hostilités. Mais comme toujours, Théaros n'écoutait pas les conseils de son ami.

Théaros et Valerya (histoire courte - 5603 mots)Wo Geschichten leben. Entdecke jetzt