3 | Chapitre 13

Depuis le début
                                    

Je veux juste oublier qu'elle a disparu. Juste oublier que je suis entrain de devenir fou. Elle ne peut pas m'avoir laissé comme ça. Mais depuis ces 3 dernières semaines, l'espoir n'a fait que se consumer pour finir par être piétiné par la réalité. Elle n'est plus là.

Chaque minute me ramène à elle, comme si je suis condamné à ne vivre qu'au travers de ses yeux, mais pourtant ils ont disparu. Ses pupilles avaient donné un sens à ma vie, là où je pensais qu'il n'était plus nécessaire d'y trouver une utilité. Elle a éclairé ma vie, et aujourd'hui, elle m'a éteint.

Pas une journée passe sans que mes yeux ne soient suspendus à l'écran de mon téléphone. Pas une journée passe sans que mes poils ne se hérissent à chaque notification, en espérant voir apparaître son nom. Mais surtout, pas une journée passe sans qu'elle me hante. Il suffit de fermer les yeux pour que je sois capable de sentir son parfum, de ressentir le contact de sa peau, la douceur de ses cheveux, la délicatesse de sa voix. Et pendant ces quelques secondes, la vie semble moins dure à supporter.

C'est bien pire qu'un décès, une disparition détruit. Ne pas savoir où elle est, pourquoi elle est partit, si elle va bien, ni même si elle est encore en vie. Le pire c'est de ne rien savoir, le pire c'est d'attendre. Elle me manque tellement. Je pourrai crever pour elle, je pourrai tout faire pour elle.

Pierre: Arrête avec ça, il prend la bouteille

Lorenzo: T'as assez bu là

Mon grand frère prend mon verre et il se dirige, suivie de Pierre, dans la pièce d'à côté pour me les enlever. Arthur est le seul à rester dans la pièce. Même si ma vision n'est pas très clair, je vois dans son regard qu'il se sent impuissant. Mais si il savait à quel point j'étais moi même impuissant. Pierre et Lorenzo reviennent à nouveau dans la pièce.

Ma tête tourne, mais à chaque mirage, j'ai l'impression de la voir. J'ai l'impression qu'elle me rend dingue, que son absence me rend dingue. Mais juste m'imaginer qu'elle soit là bizarrement me fait du bien. Je serai capable de rester ivre tous les jours jusqu'à ce qu'elle revienne, pour que le vide qu'elle a laissé soit comblé. Je tente de me lever mais je manque de tomber avant que Pierre ne me rattrape.

Pierre: Viens, va t'assoir, il tente de me tirer jusqu'au canapé mais je finis par m'effondrer sur le sol

Moi: Je peux pas, j'ai tellement mal

Ma voix est déchirée, comme si elle était le reflet de mon coeur. Des larmes ont dévalé mes joues subitement alors que ma respiration s'est accélérée. Et pour la première fois depuis la mort de Jules, j'ai fais une crise.

Une crise tellement forte que des hurlements de douleur sortaient de ma gorge, même si mes frères tentaient de supporter son poids. Celui de son absence était bien plus lourd. Ma voix se brisait de la même façon que mon âme le faisait depuis qu'elle s'était séparée de la sienne.

Ma poitrine me compressait mais mes cris n'arrangeaient rien. Ma respiration était haletante contre le carrelage de la cuisine, je ne contrôlais plus rien. J'avais tellement mal. Ça me fait mal de t'aimer, ça me fait mal de me souvenir de toi mais ça me fait du bien de savoir que tu m'as aimé.

C'était la première fois que je pleurais dans les bras de mes frères comme ça. Parce que j'avais toujours su rester fort devant eux, pour les protéger, pour rendre fière mon père. Mais ce cocktail de sentiments me détruisait à petit feu à mesure où le poids de ton absence pesait sur mon coeur.

Arthur: Elle va revenir Charles, j'en suis sure, tente de me consoler mon petit frère

Pierre: Calme toi s'il te plaît, il plaque un gant de toilette mouillé sur mon front

La peur au ventre ~ Charles LeclercOù les histoires vivent. Découvrez maintenant