Repenser à son sourire, la chaleur de sa peau, l'effluve de son parfum, le son de sa voix, son rire, nos souvenirs... Ça fait beaucoup trop de choses d'un seul coup. Ce ne sont aujourd'hui que des maux que je n'avais pas ressasser depuis très longtemps. J'ai beau être devenu un monstre, il m'est impossible d'être indifférent dans la situation actuelle...

Comme quoi, même les pires ordures de cette terre peuvent avoir un cœur.

Je réprime les désagréables sensations qui se répandent dans mon corps alors que je viens tout juste d'arriver à la fin de mon aller. Le bruit de mes chaussures cirées sur les gravillons me procure des sensations désagréables dans les oreilles. Je ne supportais pas ce bruit, tout comme je n'aimais pas le grincement de mes pieds dans de la neige.

Toutefois, j'en fais abstraction. Je ne désire plus qu'une seule chose à cette heure, savoir si elle revenait enfin. Je sers mes mains en poing, me tendant de plus bel. J'entends la voix de mon garde de porte et les gémissements d'une fille. Je me raidis davantage lorsque je le découvre en train de la frapper au ventre.

- Crève salope ! Crache-t-il à l'inconnue.

Elle se replie sur elle-même, poussant un gémissement de plainte. Lilian lui crache un mollard en plein visage. La fille ne bouge même plus, elle ne pousse plus aucun bruit. Comme si elle était tombée dans les pommes...ou si cet inconscient l'avait tuée.

Ce constat fait monter la rage en moi. En moins de temps qu'il en faut pour cligner des yeux, je me retrouve devant mon homme. Je l'attrape par le coup et le fracasse contre le mur. Il me fixe, surpris par mon apparition soudaine.

Il ne se débat pas contre ma prise, sachant pertinemment qu'il ne peut rien faire contre moi. Pendant que je le maintiens contre le mur, je focalise mon attention sur le corps inerte de la femme. Je constate avec soulagement qu'elle respire encore par le soulèvement de son abdomen.

Je la scute dans tous les détails, cherchant à déterminer si il s'agit de Esperanza. Sa taille trop maigre et son teint blafard lui donne des airs de camée. Je ne serai pas surpris si elle est anorexique. De longs cheveux châtains, emmêlés et gras, tombent en bas de ses fesses. Ses vêtements sont déchirés, l'une des manches de ce qui lui servait de chemise dévoile des poignées remplis d'échymoses.

Mon cœur loupe un battement lorsque je remarque une tâche particulière au niveau de son poignet : un cœur. Le même qu'elle. La simple apparition de cette particularité m'interpelle. Je lâche brusquement mon sous-fifre et me précipite au chevet de celle qui porte la même marque que ma sœur.

L'angoisse s'empare malgré moi alors que je cherche d'autres signes qui l'identifieraient à elle. Les doutes se dissipent à la découverte de ce fameux collier en argent dans laquelle était gravé nos initiales, sous un pendentif en forme de croissant de lune. Elle le porte toujours... De plus, le grain de beauté significatif en haut de sa pommette droite me confirme bel et bien qui se trouve au pas de ma porte.

- Esperanza, soufflé-je, ému.

Je cesse de respirer. Je me mets à bugger. Mon cœur loupe de nombreux battements, au point où une désagréable sensation se loge au coin de mon ventre. Pendant un court instant, je suis gagné par de la stupeur. Elle se trouvait enfin là, après tout ce temps loin de nous. De moi. Elle avait retrouvé sa maison...

Je ne peux m'empêcher de vagabonder mon regard sur son corps fragile, peinant à réalise3 qu'eEperanza était avec moi. Plus je la regarde, plus je me sens mal et en colère. Son état déplorable me frappe en plein fouet. J'ai l'impression de m'être pris un mur en pleine face.

Il est sûr au vu de son état, qu'elle n'avait pas connu des jours heureux mais plutôt subi un enfer. Elle était pitoyable, sale et blessée de toute part. Je ne savais pas pourquoi. Je ne savais pas par qui. Je ne savais pas quand.

Hard Love : Renaissance (Love Saga 1 - Terminé)Dove le storie prendono vita. Scoprilo ora