- Vida.
La voix est semblable à un souffle qui me frôle. Discrète mais bien présente.
Je fais un tour sur moi-même. Je suis bien seule. Je baisse les yeux et découvre que je porte une robe blanche, assez large, qui s'arrête juste au dessus de mes chevilles. Je fronce les sourcils. D'où vient cette robe? Je n'ai pas de robe. Certainement pas une robe blanche.
Je continue à tourner sur moi-même, les sourcils froncés, cherchant un quelconque indice de savoir où je suis. Est-ce que je suis morte? Est-ce que c'est à ça que ressemble la vie après la mort? Est-ce que le fait de pratiquer le sortilège de legilimens tout à l'heure sur Dylan a couté toute mon énergie et m'a tué?
- Viidaa.
Je me tourne vers ma gauche d'un coup, étant sûre que la voix venait de ce côté-là.
- Montrez-vous! hurle je. Où êtes vous?
- Mais je suis là ma chérie, répond la voix.
Je fronce les sourcils en regardant autour de moi.
- Ma petite Vida, soupire la voix.
Je distingue presque de la tendresse dans la voix.
- Où suis je? Qu'est-ce que vous me voulez? réplique je, sentant la colère monter en moi.
- Suis-moi, murmure la voix à mon oreille.
Je me retiens de sursauter, ne m'attendant pas à ce qu'elle parle juste à côté de mon oreille.
- Comment est-ce que vous voulez que je vous suive si je ne vous vois pas? m'exclame je en faisant un geste dramatique avec mes bras.
Je soupire en me pinçant l'arrête de mon nez. Comment est-ce que je vais pouvoir sortir d'ici?
- Vidaa, suis moi, fait la voix, plus loin cette fois.
Je fronce les sourcils en m'avançant vers la direction de la voix.
- Où est-ce que vous m'amenez? demande je avec une voix plus calme.
Pour toute réponse, la voix se met à chantonner doucement.
- Des yeux qui font baisser les miens
Un rire qui se perd sur sa bouche
Voila le portrait sans retouches
De l'homme auquel j'appartiens
Je fronce les sourcils. Même si les paroles sont en français, et que je ne pensais pas connaître de chansons françaises, la chanson que chantonne la voix me parait familière. On me l'a déjà chanté avant. Quand j'étais petite. Mais je ne sais plus qui me l'avait chanté.
- Quand il me prend dans ses bras
Qu'il me parle tout bas
Je vois la vie en rose
- Papa, souffle je d'un coup.
Tout me revient. C'était la chanson que mon père me chantait avant de me mettre au lit. "C'était la chanson préférée de ta mère" me disait-il toujours.
La voix rit doucement, mais d'un rire bienveillant, fier. Elle continue à chanter, ce qui me permet de la suivre. Je fronce les sourcils en continuant à marcher. J'ai l'impression de marcher depuis des heures. Tout se ressemble. Tout est blanc. J'essaye de regarder en direction de la voix.
- Qui êtes vous? demande je.
Elle interrompt son chant.
- Voyant ma chérie, tu sais qui je suis, répond-elle doucement.
Je fronce les sourcils alors qu'elle continue à humer la mélodie. Je regarde autour de moi une dernière fois et quand je focalise de nouveau mon regard devant moi je m'arrête net. Tout n'est plus que blanc. D'autres couleurs se sont rajoutées. Un manoir est visible maintenant. C'est comme si c'était sorti du sol. Je m'avance doucement vers l'immeuble. L'extérieur est mal entretenu. La porte en bois grince quand je la pousse pour rentrer. Je rentre dans le manoir, posant un pied devant l'autre, sur mes gardes. La voix continue à humer la mélodie, me guidant vers une porte sur ma droite. Je l'ouvre, doucement et tombe sur des escaliers qui descendent au sous-sol. Je commence à descendre et la porte se claque derrière moi, me faisant sursauter. Le noir complet se crée alors et je descend à l'aveuglette. J'arrive enfin au sous-sol et la voix se fait de plus en plus forte, résonnant en écho, comme si elle venait de deux endroits en même temps. Je m'avance encore un peu, suivant le chant de la voix. Une source de lumière semble se trouver au fond du couloir. Une lumière atténuée, mais présente. Sans réfléchir, je me dirige vers la lumière qui m'éclaire légèrement. La voix se fait de plus en plus forte et je distingue aussi la présence d'une autre personne. Je m'avance encore plus jusqu'à arriver au fond du couloir et tombe sur une espèce de cellule. Une porte en métal me bloque mais je me met sur la pointe des pieds pour essayer d'atteindre la fenêtre en plastique qui se trouve dans la porte. La mélodie continue.
Je peux enfin distinguer ce qui se trouve derrière la porte, d'où provient également la lumière. La première chose que je voix est la petit fenêtre qui se trouve toute en haut de la pièce. Je baisse ensuite le regard et écarquille les yeux en tombant sur mon parrain.
- John! hurle je.
-Il ne te voit pas, répond la voix.
Je fronce les sourcils. Je n'avais pas vu qu'une deuxième personne se trouvait dans la pièce. Et j'aurais juré que c'était elle qui venait de parler. La voix reprend la mélodie de la chanson précédente et je plisse les yeux pour essayer de mieux distinguer la deuxième personne. John la regarde avec attention. C'est une femme. Elle a les yeux fermé, les jambes croisées, et les mains posées à plat sur ses genoux. La chanson retentit toujours, et je ne saurais dire si cela vient de la voix qui m'a guidé jusqu'à ici où si elle vient de la deuxième personne qui est présente dans cette cellule. Elle a l'air très concentrée. Sa respiration est calme, posée, contrôlée. La façon dont John l'observe signifie qu'elle est en train de faire quelque chose. Je fronce les sourcils. Est-ce que la voix serait cette personne?
- Vida!
Cette fois-ci c'est bien une autre voix, qui vient de loin, de très loin. Loin d'être mélodieuse ou calme. Elle a plus l'air inquiète et la personne qui vient de m'appeler vient de crier aussi fort que possible. Et puis, c'était une voix d'homme aussi, pas de femme. Je fronce les sourcils. Je connais cette voix.
- Vida! répète la voix.
Puis tout d'un coup, je suis tirée en arrière par une force invisible. Je lâche un cri d'effroi.
-Non! hurle je.
Je ne veux pas partir!
Mes pieds se détachent du sol et c'est comme si je tombais en arrière, une chute infinie.
- Vida!
La voix se fait plus proche, plus forte. Puis je me redresse d'un coup, ouvrant mes yeux sans me souvenir de les avoir fermé, le souffle coupé.
VOCÊ ESTÁ LENDO
Une Sorcière A Part
FanficSa plus grande qualité est la ruse, ou, comme certains le voient, c'est son plus grand défaut. Mais sur le point où on peut tous se mettre d'accord c'est sur le fait qu'elle ne suit que ces propres règles car, comme elle le dit si bien : "Quand on c...
~ Chapitre 34 ~
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