Une Sorcière A Part

~ Chapitre 34 ~

- Tu peux lui montrer Vi? me demande-t-elle.

Elle me prend légèrement par surprise. Je fronce même les sourcils au début, ne comprenant pas ce qu'elle veut dire par là. Mais je finis par réaliser qu'elle fait référence à la legilimensie. Elle veut que je m'infiltre dans la tête de Dylan pour lui montrer. Cela veut dire qu'elle veut lui révéler l'entière vérité. Cela fait tellement longtemps que je n'ai pas pratiqué le sortilège de legilimens que je me sens presque nerveuse. Je hoche la tête en direction d'Elie, lui faisant comprendre que je vais lui montrer. Tout.

Dylan fronce les sourcils, ne comprenant pas de quoi Elie parle, mais je ne prends pas le temps de lui expliquer ce que je m'apprête à faire. Je prends une grande expiration et bloque mon regard dans le sien. Je me force à me concentrer et calme ma respiration. J'ai toujours eu l'habitude de m'introduire dans les pensées des personnes et d'effacer des souvenirs, de créer une confusion, ou de leur faire oublier quelque chose. Je n'ai jamais vraiment inséré quelque chose dans leur tête. Comme avait fait le sorcier l'année dernière qui m'avait montré comment mon père était vraiment mort. Comme faisait Voldemort avec Harry Potter.

Quand j'arrive enfin à m'infiltrer dans la tête de Dylan, j'essaye de créer un lien entre ses pensées et les miennes. Je fouille mes souvenirs, et décide de lui envoyer le souvenir de l'attaque des mangemorts dans la maison de mon parrain, où ils l'ont prit prisonnier. Puis je sélectionne quelques souvenirs de Poudlard qui mettent bien en avant l'existence de la magie. J'essaie de les envoyer dans la tête de Dylan.

Ma respiration est très calme pendant toute l'opération. Presque trop calme. On pourrait croire que je suis possédée par un esprit. Cette action consomme toute mon énergie. J'ai comme l'impression que quelque chose est en train d'aspirer toute forme de vie de moi. C'est comme si j'étais prisonnière d'un détraqueur avec aucun moyen de me défendre.

Une fois que je suis sûre que les souvenirs ont été mis dans la tête de Dylan, je romps le lien entre nos pensées et je sors de sa tête. C'est comme si je reprends conscience de ce qui se passe autour de moi. Je reviens à la réalité et je m'effondre par terre en constatant que cela m'a vraiment pris toutes mes forces. Un mal de crâne me prends et j'attrape ma tête entre les mains en fermant les yeux. Je sens quelqu'un m'attraper par les épaules et me secouer. Mon nom résonne au loin mais je n'arrive pas à rouvrir les yeux. Mes paupières sont comme collées, l'une contre l'autre. Les voix se font de plus en plus lointaines et le sol sur lequel je suis assise commence à tourner, de plus en plus vite.

***

- Vida, Vidaa.

Une voix chantonne mon prénom. C'est tellement mélodieux et doux que la voix m'endort presque, alors que je suis déjà à moitié assoupi. C'est une voix de femme. Douce, rassurante, chaleureuse. J'ai envie de dire que c'est la voix d'un ange. Je ne pourrais écouter que cette voix pour le restant de ma vie tellement elle est reposante.

- Vida, Vidaa.

La voix à l'air lointaine mais semble prendre toute la place. Aucun autre bruit n'est perceptible.

- Vida, ma chérie.

Mes paupières papillonnent. La voix a l'air plus proche cette fois-ci, plus forte, mais tout aussi douce.

- Ma petite chérie, réveille-toi.

Cette fois-ci c'était un murmure, juste à côté de mon oreille.

- Vida, ma petite Vida, réveille toi, une belle journée s'annonce.

J'ouvre enfin mes yeux pour de bon. Je suis allongée sur un sol blanc brillant, pourtant, encore quelques secondes plus tôt, j'aurais juré d'être couchée dans le lit le plus confortable du monde. Je fronce les sourcils en me redressant à l'aide de mes mains. Je suis toute seule. Je me relève doucement en regardant autour de moi. Je suis entourée de blanc. J'ai presque besoin de plisser les yeux, tellement c'est éblouissant. Je ne saurais pas distinguer l'endroit où le sol s'arrête et le mur commence. Je ne suis même pas sûre qu'il y ait un mur.