Chapitre 52 (5/6)

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Daphné retourna dans l'arène et cette fois-ci, elle atterrit à plat ventre sur le sable. Lorsqu'elle leva la tête, elle constata que les cristaux géants brillaient à présent de façon régulière, comme un cœur qui bat. Elle se remit sur pieds et se tourna vers les portes. Une autre était apparue, surmontée d'une coupe qui se renverse.

Elle entra alors.

Elle se trouvait dans une grande demeure, toute en richesse. Deux couples se faisaient face avec, devant chacun d'eux, deux enfants. Un garçon et une fille d'âges similaires. L'une des femmes se pencha vers la fillette.

« Edmée chérie, emmène donc le jeune seigneur Tamsir visiter les jardins. Nous devons discuter de vos fiançailles avec ses parents. »

La jeune fille acquiesça et invita le garçon à la suivre, qui le fit sans broncher. Edmée s'enfonça dans les jardins jusqu'à un immense arbre sur lequel était fixé une balançoire. Elle s'assit dessus et observa attentivement le garçon qui admirait quelques fleurs non loin.

« Vous aimez les fleurs, seigneur Tamsir ? »

Le garçon se redressa pour la regarder.

« Seulement celles-ci, elles me rappellent votre beauté, mademoiselle Edmée. »

Elle se mit à sourire et commença à se balancer.

« Est-ce l'un de vos parents qui vous a demandé de me complimenter ?

–Oui. »

Edmée parut surprise de sa franchise puis haussa les épaules.

« Mes parents m'ont demandé la même chose. Ils disent que si nous nous entendons bien, notre mariage sera fructueux. Dans quelques années bien sûr, puisque nous sommes trop jeunes.

–C'est ce que mes parents m'ont aussi dit. »

Elle s'arrêta de se balancer et sauta de la balançoire. Avant de s'avancer vers lui, elle remit ses jupes en place. Tamsir la regarda faire attentivement et lorsqu'elle lui tendit la main, il fronça les sourcils.

« Soyons amis, déclara-t-elle. Je m'en fiche de savoir que je suis aussi belle qu'une fleur ou que ma mère, il y a plein de gens qui me le disent déjà. Mais j'aimerai que vous, Tamsir, vous vous comportiez en ami.

–C'est-à-dire ?

–Eh bien... vous pourrez me dire lorsque mes jupes sont mal mises ou si une couleur ne me va pas, vous n'êtes pas non plus obligé de me rapporter un cadeau à chaque fois que vous me rendez visite et vous pouvez vous confier à moi.

–À quel propos ?

–N'importe quoi ! Si votre mère vous agace, ou s'il y a une chose qui vous rend triste ou en colère. Puisque je suis votre amie, vous pourrez tout me dire. »

Tamsir hésita un instant, l'air perturbé.

« Mon... amie ? »

Edmée lui accorda son plus beau sourire.

« Oui, votre amie ! Et vous verrez, nous serons les meilleurs amis du monde ! »

Elle s'empara de sa main pour la serrer avant de se mettre à courir dans une autre direction en riant, l'embarquant avec elle.

Ils disparurent pour faire place à une version plus âgée d'eux-mêmes. L'adolescente qu'était Edmée était splendide. Ses longs cheveux noirs et lisses descendaient en cascade le long de son dos et son teint de porcelaine était réhaussé par sa robe d'un rouge éclatant. Assise sur la balançoire, elle semblait attendre quelque chose. Ou quelqu'un.

Tamsir, quant à lui, vêtu d'un costume confortable noir et rouge, était perché sur une branche et observait la jeune femme, se faisant discret. Puis, sans crier gare, il se jeta par terre et atterrit sur ses pieds près d'elle. Surprise, Edmée se mit à crier. Quand elle se rendit compte de qui il s'agissait, elle frappa Tamsir au bras, alors qu'il riait à gorge déployée.

Comme un pétale de roseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant