Chapitre 18

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« Es-tu sûre que ça se porte ainsi ? »

Daphné se tortillait dans son pantalon noir, mal à l'aise. C'était la première fois qu'elle en portait un. Elle se sentait nue en voyant à quel point il lui collait à la peau, affichant aux yeux de tous le galbe de ses jambes.

« Certaine », répondit Tori en réajustant le haut en cuir qu'elle lui avait fait enfiler. Ne pas porter de corset lui était également étrange. « Tu as la taille plus fine que moi, il faut que je resserre les sangles. »

Daphné n'eut pas le temps de répliquer que l'ancienne assassin s'en occupait déjà. Elle jeta de nouveau un coup d'œil au miroir devant elle. Seigneur... Le bustier en cuir remontait sa poitrine comme n'importe quel corset et la chemise blanche qu'elle portait en dessous n'en cachait pas davantage.

« Et voilà, ça ne devrait plus bouger. Mets ces bottes maintenant. »

La mage s'exécuta sans protester – parce qu'elle savait qu'elle ne gagnerait pas contre Tori.

« J'ai l'impression d'être nue, se plaignait-elle, ce pantalon est... indécent.

–C'est un pantalon, les hommes portent les mêmes. Tu as de belles jambes en plus, il ne sert à rien de les cacher.

–Si, justement, aux hommes ! »

Tori leva les yeux au ciel.

« Crois-moi Daphné, ils en ont vu d'autres.

–Oui mais pas les miennes...

–Il y a un début à tout. »

Daphné ouvrit la bouche pour rétorquer mais rien ne lui vint. Elle se résigna alors. Un pantalon était, après tout, bien plus pratique pour se battre. Elle soupira, en signe de capitulation, et tressa rapidement ses cheveux. Sa frange, trop longue, et des mèches encadrant son visage s'échappèrent.

Elle souffla de nouveau. Ses parents devaient se retourner dans leur tombe en la voyant ainsi.

« Allez, fiche le camp, la pressa Tori, ton entraînement va commencer. »

Elle ouvrit en grand la porte de sa chambre et poussa Daphné à l'extérieur. Dans le couloir, elle entendit quelqu'un parler dans une langue qu'elle ne connaissait pas, mais au vu du ton qui avait été employé, il s'agissait d'un juron. La jeune femme tourna la tête et vit une Annabelle aux yeux exorbités qui la fixait.

« Par tous les dieux, si Fosca te voit comme ça tu peux être sûre qu'elle tombera dans les pommes et qu'elle se lavera les yeux à l'eau bénite en se réveillant.

–La femme Annabelle, gronda Tori avec sa froideur habituelle, elle est très bien comme ça.

–Je n'ai pas dit le contraire. Ça a même un côté attirant... les garçons vont se mettre à baver. »

Daphné se mit à rougir.

« Je savais que c'était une mauvaise idée, murmura-t-elle.

–Non, trancha Tori, c'est la meilleure idée que tu aies eu de toute ta vie. Maintenant tu y vas et toi Annabelle, tu ne dis rien de plus ! »

Tori se tourna vers la voyante et lui lança un regard assassin pour l'inciter à se taire. Annabelle haussa les épaules et accorda un clin d'œil à Daphné, en plus d'un large sourire.

La mage soupira.

« C'est bon, j'y vais.

–A plus tard Daphné ! S'enjouait Annabelle. Ne ramène pas trop de bleus ! »

Tori lui lança un nouveau regard noir. Daphné se décida à partir avec que l'une ne saute sur l'autre.

Elle avait décidé de Voyager jusqu'à la caserne, autant pour y aller plus rapidement que pour éviter d'avoir à traverser le domaine dans cette tenue totalement obscène. Elle s'arrêta sur le terrain d'entraînement, surprenant les soldats qui s'y entraînaient, et dû se pencher par-dessus l'une des barrières en bois. Elle avait Voyagé sur une trop grande distance et en seulement une seule fois, ce qui lui donnait la nausée. C'est malin...

Comme un pétale de roseDonde viven las historias. Descúbrelo ahora