II. Âme sœur Aux Multiples Natures

Chapitre 44 : Une Évasion Subtile

Mai surtout, ce qui les fait reculer, ce sont les yeux rouges de la Louve Blanche qu'ils croisent. Aussi rouges que les braises de l'enfer, la lueur dansant au sein de iris et leur pupille totalement dilatées en ont effrayés plus d'une. Elles démontrent une colère immense, que sûrement seulement une ou deux personnes peuvent affronter sans mettre leur vie en péril.

Alors qu'elle les oblige du regard à rester où ils sont, elle disparaît entre les arbres qui les ont abrités pour la nuit la seconde d'après.
Michael suit presque aussitôt, laissant les siens aux bons soins de Peter, et ses collègues.

Arwen ! Hurle Michael par leur lien, espérant la ralentir, vainement.

Seuls des grognements répondent à son appel mental.

Alors il accélère, mais la cadence de la jeune Louve reste très élevée, peut être même plus que la sienne, pourtant bien entraînée.

Alors qu'elle le distance doucement, il la perd de vue alors qu'elle franchit un arbre dans son champ de vision. S'attendant à la revoir la seconde d'après, il est surpris de ne voir aucune silhouette. Il arrive à l'arbre en question et tourne autour.

Force lui est de constater qu'elle a réussi à le semer...

°°°

Arwen court. Elle se défoule, cherche à relâcher cette colère qui déborde de tout ses pores et qui menace d exploser à tout moment. Muter lui a permis de ne faire qu'une avec sa Louve et de pouvoir partager ses émotions. Mais au lieu de se sentir soulagée d'une moitié de ses sentiments, ceux-ci ne s'en trouvent que multipliés. Sa Louve rejette également le fait qu'ils aient osés espérer les retenir contre leur gré. Sa hargne se mélange à la sienne.

Arwen ne perçoit plus rien. Juste du rouge devant elle, à côté d'elle, et sûrement même, derrière elle.

Elle sait que si quelqu'un avait le malheur de se pointer devant elle, elle serair tout sauf avenante.

Pourtant c'est ce qui arrive. Cette personne ne sort pas d'un arbre devant elle, mais d'au-dessus d'elle. Ses crocs aiguisés s'arrêtent à un cheveu de sa gorge. Elle recule délicatement en apercevant Mardil.

Tu es fou ! J'aurais pu te tuer ! Grogne-t-elle.

Je suis ravi que ce ne soit pas le cas, souffle Mardil comme à bout de souffle. Et surtout de t'avoir trouvé. Cet homme a dit vrai, enchaîne-t-il en la regardant sérieusement. Il n'y a aucun moyen de sortir. Toute la clairière semble enfermée dans une bulle dont on ne peut s'échapper, par quelque moyen que ce soit. Même ma magie n'a pu créer une faille.

Arwen gratte le sol de ses griffes agacée.

Mais Arwen, j'y ai pensé, si on ne peut sortir physiquement, peut-être le peut-on mentalement ?

La Louve s'immobilise avant de l'interroger

Comment ?

Tu es une elfe de l'Air et pour ceci tu maîtrises le déplacement des âmes. Il se pourrait tout à fait que tu sois capable de voir à travers les yeux d'un animal se trouvant à l'extérieur de cette barrière.

On peut tenter, accepte presque aussitôt Arwen.

Réfléchie, ses yeux ont retrouvés leur couleur verte.

Quelques secondes plus tard, la Louve laisse place à l'humaine qui s'assoit rapidement dans l'herbe en tailleur suivie de celui qui fut son instructeur.

Elle le regarde dans les yeux, comme cherchant son approbation.

-Je serais là si besoin, acquiesce-t-il.