- Vous ? s'étonna Lauren après avoir reconnu la femme, pourquoi est-ce que je suis ici ?

- Tu es la seule à connaître la réponse à cette question, répondit la femme.

- Oh mon dieu, que se passe-t-il ? se demanda Lauren en prenant sa tête entre ses mains.

La blonde se trouvait en fait dans le hall de l'orphelinat de Philadelphie, là où elle avait passé de nombreuses années durant son enfance. Cette femme en face d'elle, n'était nulle autre que la directrice de l'établissement, Madame Paterson, que Lauren avait alors tant haïe.

- Marchons un peu, dit la directrice.

Lauren s'exécuta et marcha aux côtés de la directrice qui se dirigea vers le grand escalier en marbre que Lauren avait repéré un peu plus tôt. En montant les marches une à une, Lauren se rappela à quel point elle détestait cet endroit, elle avait envie de prendre ses jambes à son cou et fuir loin de ce bâtiment aux allures d'hôpital réhabilité en orphelinat. Chaque marche franchie, augmentait peu à peu son angoisse et la boule qui grandissait dans son estomac et dans sa gorge lui bloquant la respiration.

- Que voulez-vous me faire voir ? demanda Lauren.

- Tu le sauras bien assez tôt.

En haut de l'escalier s'étendait un grand couloir éclairé par une faible lumière, une pauvre ampoule suspendue au bout d'un vieux fil électrique. Les deux femmes s'engagèrent dans ce long couloir. Si le côté droit n'était qu'un mur sans importance, le côté gauche, lui, comportait plusieurs portes, espacées du même écart, toutes étaient ouvertes. Lauren s'approcha de la première, Madame Paterson resta en retrait. Une petite fille blonde était assise en tailleur sur son lit, ses joues étaient trempées de larmes, elle sanglotait bruyamment. Dans ses mains, un cadre photo sur lequel s'écrasait les larmes chaudes et salées de la petite fille. Le cœur de Lauren se serra, cette enfant c'était elle. La première semaine qu'elle avait passé à l'orphelinat, elle l'avait passée à pleurer la mort de Bianca en regardant cette photo qui représentait tout qu'il lui restait de sa mère adoptive.

- Pourquoi est-ce que vous me faîtes voir ça ? demanda Lauren en colère, je n'ai pas besoin de revoir tout ça, je l'ai vécu.

La directrice ne répondit pas et se contenta d'avancer vers la chambre suivante. Lauren lui emboîta le pas. Arrivées devant la porte, Mme Paterson invita Lauren à entrer, cette dernière l'observa un moment, la directrice était impassible aucune émotion ne se lisait sur son visage.

Dans la pièce, un homme se tenait debout devant la fenêtre, dos à elle. Dans un coin, confortablement installée dans un fauteuil, une femme lisait. Lauren se racla la gorge, personne ne bougea. Lauren s'approcha des deux personnes dont elle ignorait encore l'identité. Elle se plaça à côté de l'homme, il ne la voyait pas. C'était un homme d'une soixantaine d'année, aux cheveux grisonnant.

- Combien de temps encore vas-tu fixer cette fenêtre John ? demanda la femme dans le fauteuil.

Lauren pu alors voir son visage. Elle avait le même âge que l'homme et ses cheveux blonds devenus blancs étaient attachés en une tresse sur le côté.

- Elle ne reviendra pas John.

Lauren fronça les sourcils, elle connaissait ce couple. Son cœur loupa un battement lorsqu'elle réalisa qu'elle se trouvait dans la même pièce que John Hamilton et Diane Miller. Lauren se trouvait dans la même pièce que ses parents.

- Je garde encore espoir, répondit-il.

Lauren s'appuya contre le mur derrière elle, se laissant glisser contre, jusqu'au sol, quelques larmes roulèrent sur ses joues.

𝐓𝐇𝐄𝐑𝐄 𝐖𝐀𝐒 𝐀𝐍 𝐈𝐃𝐄𝐀 ↬ 𝚊𝚟𝚎𝚗𝚐𝚎𝚛𝚜Where stories live. Discover now