𝐃

55 28 11
                                    

p a r a d i s e

le chant des oiseaux faisait naître une douce mélodie matinale. plaisante à écouter, malgré le fait qu'elle m'extirpait d'un sommeil profond. le concerto de leurs babillages ombrait finalement cette grasse matinée avortée.

mes pieds s'emmêlaient dans les draps alors que j'immergeais lentement vers ce monde idyllique, les improbables murmures de mes rêves oubliés. je nageais dans le bonheur, pour une fois, et me délectais de chacune de ses douces parcelles.

toutefois, j'étais seule dans ce lit trop grand pour ne comporter que ma frêle silhouette. aussitôt, les battements de mon cœur redoublèrent de puissance, la carrure redressée entre les draps froissés.

où était sofia ?

son absence agitait mon esprit.

puis, j'entendis un rire.

le sien. je l'avais suffisamment écouté pour savoir qu'il lui appartenait.

mes pupilles scannèrent les lieux, passant à travers la transparence des baies vitrées ouvertes, parfois dérangées par le balancement incertain des rideaux clairs.

et je la vis, plantée sur la plage, m'observant de son air fantaisiste.

je ris à mon tour.

sofia était un ange,

elle démarrait une cavalcade d'émotions.

sofia était un ange,

elle riait sa perfection.

sofia était un ange,

elle échappait à la réalité.

sofia était un ange,

elle protégeait mon esprit meurtri.

- tu te lèves ?

les oiseaux s'accordèrent à ses vocalises.

- encore un peu, sofia.

sofia était un ange.
étions-nous au paradis ?

paradiseWhere stories live. Discover now